Un de nos plus fidèles commentateurs nous écrit : « ce blog biosphere tente lamentablement de justifier, sous prétexte d’une urgence écologique qui n’existe que dans ses rêves, la mise en place de structures totalitaires. » Sur l’idée de totalitarisme, notre commentateur serait bien en peine de trouver sur ce blog une justification de ses dires. Notre philosophie se veut conforme à l’esprit de non-violence et adepte du sens de la responsabilité inhérente à chaque individu.
Sur l’urgence écologique, nous pensons avec beaucoup d’autres analystes que le XXIe siècle va être totalement différent de ce que l’humanité a connu jusqu’à maintenant ; les modifications des écosystèmes et de la culture des peuples ne seront pas lentes, mais très (trop ?) rapides. La rupture prônée par Sarkozy aux présidentielles n’est qu’un euphémisme par rapport à ce qu’il faudrait réellement faire : préparer l’humanité à la fin du pétrole et à l’augmentation brutale de son prix, préparer l’humanité à affronter des perturbations et des guerres du climat, essayer d’enrayer la baisse inéluctable des rendements agricoles et la perte de biodiversité, dépasser un système capitaliste qui va être remis en question dans ses fondements (la publicité, le crédit et la division exacerbée du travail), dépasser les égoïsmes nationaux et le sociocentrisme dominant, affronter la gouvernance de 9 milliards de personnes en 2050, etc. Que ce soit clair, ce n’est pas la prochaine génération qui connaîtra des guerres civiles et des problèmes aux frontières, c’est déjà la notre. Le mouvement d’autodestruction de notre société thermo-industrielle ne va que s’amplifier au cours de ce siècle.
Nous savons aussi, avec Serge Latouche, que la ruse de l’histoire serait qu’un pouvoir autoritaire se targue de la nécessité écologique pour faire accepter la restriction des libertés sans avoir à toucher aux inégalités. La gestion des épidémies, les accidents nucléaires, la gestion des réfugiés climatiques sont autant de motifs qui faciliteraient la restriction des libertés. On passerait ainsi du totalitarisme rampant de la ploutocratie actuelle, qui conserve encore un semblant de démocratie formelle, à un écofascisme musclé qui imposerait des restrictions draconiennes à une population affolée et apathique. L ‘« écologie » peut très bien être intégrée dans une idéologie néo-fasciste. Nous faisons tout notre possible, sur ce blog et ailleurs, pour qu’il n’en soit pas ainsi.
Madame Biosphère, la modératrice, montre par son intervention à la fin de mon commentaire qu’elle ne sait même pas ce qu’est un argument d’autorité. Elle aurait mieux fait de s’abstenir, elle aurait ainsi évité d’étaler sa profonde inculture.
Una argument d’autorité n’est pas un argument indémontrable.
Madame Biosphère, un argument d’autorité c’est affirmer une prétendue vérité en se réclamant de la déclaration d’une autre personne, si possible disposant d’une certaine notoriété, sans prouver que cette personne a raison. Quand on a des imbéciles en face de soi ça permet d’espérer les convaincre sans avoir à rien démontrer ce qui est très intéressant, car l’art de démontrer est beaucoup plus difficile que celui de citer !
Aux auteurs de ce blog :
Ce n’est pas parce qu’effectivement les agents médiatiques sont plus ou moins contrôlés par ce que vous appelez une ploutocratie, qu’il faut que vous prôniez des méthodes similaires pour la diffusion de vos idées. Le commun en tirera autrement la conclusion légitime et véritable que vous avez finalement le même but que cette ploutocratie, qui est son aliénation.
Je ne connais pas d’autre moyen de combattre le mensonge, l’information biaisée, que la recherche et la diffusion de la vérité, malgré tous les risques et les difficultés que comporte cette notion, je l’admet. Mais il existe néanmoins suffisamment de méthodes efficaces de recherche et de validation de la vérité, tant dans le journalisme « noble » que dans la science, la spéculation philosophique ou l’exploration historique. La recherche des causes véritables, vérifiables, constituerait un bon début de définition pour la recherches de la vérité. Vous dites que c’est « extrêmement difficile à démontrer dans l’absolu »; soit, mais 1) vous admettez que c’est possible, 2) difficile n’est pas une excuse et 3) on n’en demande pas tant.
Par exemple, sur le rôle supposé du CO2 (anthropique ou non) dans le réchauffement climatique, la grande majorité des sceptiques et de ceux que vous nommez les « négationnistes » ne demande qu’une seule chose : une preuve expérimentale reproductible et vérifiable. On ne leur a jamais rien proposé de ce genre.
Jusqu’à présent, on ne leur a offert que modélisations, comparaisons, conditionnels, corrélations, statistiques, trafic de données et arguments d’autorité (comme le défini très bien notre ami Laurent Berthod), le tout se mélangeant dans une insupportable orgie politique, médiatique, culturelle, scolaire (dès l’âge de trois ans, si,si!), universitaire, professionnelle et financière.
La plupart des curieux ont renoncé à obtenir une réponse, quelques teigneux s’accrochent, dont certains font trembler, quasi-seuls, l’immense machine internationale de propagande écolo-malthusienne (comme Charles Lindzen, ou Vincent Courtillot). En effet, il leur suffit non de détruire la théorie dominante, mais de prouver la validité de leurs questions, pour que tout l’édifice du RCA menace de s’effondrer.
Que de tout petit David fasse trembler la terre sous les pieds de l’un des plus grands Goliath politique et économique du monde contemporain, sans qu’il puisse répondre de manière décisive malgré sa puissance, cela devrait vous en dire long sur la validité ou la solidité de la théorie dominante du RCA, par exemple.
Par ailleurs, ce n’est pas à de « modestes blogueurs » que je m’attaque, mais à un site animé par des penseurs documentés qui font œuvre de propagande (peut-être bien honnêtement, qui sait?) depuis 2005, qui est mis en valeur par la presse dite « de référence », en l’occurrence Le Monde, ce qui vous donne une certaine responsabilité publique, que vous le vouliez ou non.
Et enfin, je veux bien admettre qu’une certaine écologie soit un début de réponse à la crise des repères – tout dépend de ce qu’on met dans le concept -, mais ce que vous défendez est une version hard de l’écologie, la Deep Ecology, ou écologie profonde, dont les théories sont insupportables à de multiples points de vue, qui vous ont été maintes fois signalés par plusieurs commentateurs de ce site. Vous avez pourtant une grande facilité à repousser ces critiques, souvent avec un certain mépris.
Je ne suis pas sûr que la lecture de ce message vous enchante, mais on peut espérer que vous questionnerez honnêtement certains aspects extrêmement dangereux et nocifs de vos théories, et que peut-être vous ferez part de vos conclusions aux lecteurs de ce blog, pour de futures discussions.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Monsieur Biosphère a écrit :
« La pensée de plusieurs intervenants dans LeMonde du 9 janvier confirment le fait que la fin de notre monde est proche ».
Et encore:
« La pensée d’Edgar Morin dans LeMonde du 10-11 janvier confirme le fait que la fin de notre monde est proche ».
La « pensée » des ces prétendus penseurs ne confirme rien du tout, sinon que Monsieur Biosphère pense comme eux, et surtout pas que la fin de notre monde est proche. Pour que la pensée de ces prétendus penseurs confirme un tel fait, il faudrait d’abord prouver qu’ils ont raison. Monsieur Biosphère utilise là tout simplement un effet rhétorique, qui s’appelle un argument d’autorité. Les arguments d’autorité, pour tout bon philosophe, scientifique ou simple honnête homme sont irrecevables. En revanche l’argument d’autorité est souvent invoqué par les idéologues et les politicards.
Remarque de la modératrice de ce blog biosphere :
Le commentaire ci-dessus porte lui-même des jugements d’autorités, non démontrables,
qui ne correspond pas à un désir véritable d’entrer dans le débat démocratique.
Dommage !
@ monsieur Mahéo,
Nous sommes heureux de voir que nos points de vue se rapprochent progressivement. Nous sommes en effet tout à fait en accord avec vous : Il nous faut « rejeter le contrôle de l’information et du savoir, pour le remplacer par la promotion de la vérité (pour les journalistes et les agents médiatiques) et de la connaissance. »
Nous précisons deux choses. D’abord l’information (les agents médiatiques) est à l’heure actuelle contrôlée par une ploutocratie. C’est cette information biaisée qu’il faut combattre, il ne faut pas se tromper d’adversaire et s’attaquer sans cesse à de modestes bloggeurs. Ensuite la promotion d’une « vérité » implique que nous savons où est la vérité, ce qui est extrêmement difficile à démontrer dans l’absolu. Comme vous l’avez indiqué dans un autre post, « les limites de la recherche de la vérité (le développement humain) ne sont que relatives à la liberté et à la connaissance (des individus) ».
A ce propos, le philosophe François Ewald exprime une inquiétude qui est aussi la notre : « On ne voit plus ce qui, dans un monde de dispersion des valeurs et des passions, pourrait rassembler les individus déboussolés. » Pour nous l’écologie est un début de réponse, seulement un début.
Aux auteurs « non-violents et responsables » de ce blog :
Je comprend bien que vous souhaitiez laisser le sale boulot à d’autres, qui auront le caractère approprié. Je comprend même très bien que vous vous en défendiez, c’est d’une certaine manière logique, c’est peut-être même en toute honnêteté de votre part.
Mais enfin, vous avez répété dans plusieurs messages votre point de vue sur le contrôle nécessaire de l’information et du savoir circulant dans la presse et les médias (et, je suppose, dans la culture et l’instruction ?). Le lecteur curieux retrouvera facilement cela.
Cette exigence du contrôle de l’information – et au sens large du savoir, dans le cas du débat écologique -, qui fait du journaliste et de l’agent médiatique un agent de propagande (et rien d’autre) au service d’une idéologie (malthusienne et décroissante dans notre cas) et d’un pouvoir usurpateur (synarchie/oligarchie/ploutocratie anglo-saxonne dans notre cas), n’est pas à la limite du totalitarisme : C’est une des structures les plus importantes du totalitarisme, un des piliers du pouvoir dictatorial, une condition sine qua non de la tyrannie.
Je suis donc étonné que vous n’en preniez pas conscience, puisqu’il semble qu’il y ait un certain nombre d’instruits dans votre groupe. Mais j’avais constaté récemment que, chez vous, instruction ne rime apparemment pas avec maturité intellectuelle, ni conscience morale d’ailleurs.
D’ailleurs, votre hypothèse de contrôle social, qui n’est pas nouvelle, précède toujours des tentatives plus brutales. C’est une version molle de l’aliénation politique, qui vise à faire du peuple le propre agent de son esclavage, où les agents de propagandes tentent de gagner aux programmes de leurs maîtres la population, en achetant sa passivité, en la terrorisant, en la séduisant, en lui mentant, en lui cachant la vérité, en l’induisant en erreur sur la nature des choses et l’origine des problèmes, etc.
(voir « A Brave New World » de Huxley et « 1984 » d’Orwell par ex., ou cette théorie est vulgarisé par ces deux agents).
Si, malgré cette bastonnade permanente – que nous vivons chaque jours, soit dit en passant, en ce qui concerne « l’urgence écologique » – le quidam et le peuple font de la résistance, le pouvoir usurpateur, cette ploutocratie que vous citez, changera de méthodes, comme dans les années 1920-1930 en Europe.
La seule manière pour vous d’échapper à ce soupçon, à ce piège qui annihile la solidité et le sérieux de vos idées et de vos convictions, serait à mon avis que vous rejetiez cette théorie du contrôle de l’information et du savoir, pour la remplacer par la promotion de la vérité (pour les journalistes et les agents médiatiques) et de la connaissance (pour la culture et l’instruction).
Cela me semble sain, pour le présent comme pour le futur, et difficilement contestable, même en arguant d’une quelconque urgence – qui demande encore à être établie. De plus, de cette manière, vous ferez l’économie de multiples contorsions sémantiques et idéologiques, car vous n’aurez plus rien à cacher ; et vous serez ainsi d’autant plus justifié à pourchasser le mensonge.
J’espère bien sûr la métamorphose plutôt que l’effondrement, et j’espère œuvrer modestement à cet effet. Mais la métamorphose est un passage douloureux, et certains préfèreraient encore l’effondrement et la mort plutôt que l’effort salutaire, par ignorance affolée ou par intérêt à courte vue.
Sinon, la litanie des menaces que vous considérez catastrophiques contient certainement quelques vérités – dans beaucoup d’erreurs et d’exagérations – mais exprime surtout une angoisse profonde par rapport au monde qui vient, que vous avez apparemment du mal à supporter : vous n’êtes pas les seuls, si cela peut vous rassurer, mais ne sombrez pas dans la flagellation permanente, ce n’est vraiment pas constructif ; et continuez bien sûr à faire « tout (v)otre possible, sur ce blog et ailleurs, pour qu’il n’en soit pas ainsi. »
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
La pensée d’Edgar Morin dans LeMonde du 10-11 janvier confirme le fait que la fin de notre monde est proche :
Le système Terre est incapable de s’organiser pour traiter ses problèmes vitaux : périls nucléaires qui s’aggravent avec la dissémination et peut-être la privatisation de l’arme atomique ; dégradation de la biosphère ; économie mondiale sans vraie régulation ; retour des famines ; conflits ethno-politico-religieux tendant à se développer en guerres de civilisation.
L’amplification et l’accélération de tous ces processus peuvent être considérées comme le déchaînement d’un formidable feed-back négatif, processus par lequel se désintègre irrémédiablement un système. Le probable est la désintégration. L’improbable mais possible est la métamorphose.
Il est impossible de freiner le déferlement techno-scientifico-économico-civilisationnel qui conduit la planète aux désastres. Et pourtant l’Histoire humaine a souvent changé de voie. Il faut que se constitue une conscience de « Terre-patrie »,
La pensée de plusieurs intervenants dans LeMonde du 9 janvier confirment le fait que la fin de notre monde est proche :
Ch.Jouanno : Face aux réalités démographiques, nos ressources, notamment énergétiques, ne sont plus illimitées. Notre responsabilité d’homme ou de femme est d’assumer cette réalité. Nous n’avons pas le droit à la lâcheté.
S.Royal : Qu’est-ce qui est en jeu ? Ni plus ni moins que la survie. Soit nous poursuivons sur la voie d’un mode de vie insoutenable qui provoquera à brève échéance un véritable « écocide ». Soit nous changeons radicalement de comportement.
D.Bourg et d’autres : La logique du problème énergie-climat répond à quelques évidences physiques qui s’imposent à tous : le climat et en train de se réchauffer, tandis que pétrole et gaz est en voie d’épuisement.
Y.Jadot : L’accroissement des inégalités sociales, la raréfaction des ressources et les changements climatiques imposent une véritable révolution fiscale.