« Pour comprendre la réalité du réchauffement climatique, il faut avoir les pieds dans l’eau. » Trouver cette phrase dans un éditorial du MONDE* montre à quel point la situation écologique devient plus que préoccupante… car tout le monde s’en fout ! Comme le principe de précaution ou le principe responsabilité restent des mots inconnus du grand public et d’ailleurs combattus par la nomenklatura qui nous dirige, il ne nous reste que le principe de réalité : nous adapter à l’insupportable. Car le dérèglement climatique est déjà là, LE MONDE en fait tout un dossier**. La situation est d’autant plus dramatique que les gaz à effet de serre ne sont qu’une des innombrables menaces qui pèsent sur nous.
Un livre de 1972 montrait que nous sommes en train de détruire, au-delà de toute possibilité d’équilibre, les bases mêmes de la vie. Pour examiner cette problématique mondiale, le rapport du Massachusetts Institute of Technology (commandité par le club de Rome), avait choisi la dynamique des systèmes mise au point par le professeur Forrester. Ce modèle d’analyse globale traitait cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. On se trouve en présence de phénomènes de nature exponentielle. Considérant le temps de doublement relativement court de ces cinq variables, on arrive aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court. De plus les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire. Ce livre de 1972 a été actualisé en 2004 sous le titre The limits to Growth – The 30-year update). Les tendances de base restent les mêmes : si rien n’est fait, un effondrement de la civilisation devrait avoir lieu dans le courant du XXIe siècle.
Plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est restreint le nombre d’individus réellement soucieux de leur trouver une solution. La plupart des gens résolvent leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats : il leur faut avoir les pieds dans l’eau, et ce n’est même pas suffisant. Comme nous pensons quand même qu’il n’est jamais trop tard pour essayer d’améliorer notre « intelligence collective », vous pouvez vous abonner gratuitement à notre bimensuel Biosphere-Info. Il suffit de nous écrire : biosphere@ouvaton.org. A bientôt…
* LE MONDE du 18 février 2014, les Etats face à la réalité des dérèglement climatique
** LE MONDE du 16-17 février 2014, dérèglement climatique, l’hiver de tous les extrêmes