BIOSPHERE-INFO, Jean-Luc Mélenchon et l’écologie

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introduction : le point de départ du programme pour 2017 de Jean-Luc Mélenchon (JLM) reste « L’humain d’abord », comme pour la présidentielle 2012. Son livre-programme titre « L’avenir en commun », le programme de la France insoumise (Seuil, 130 page pour 3 euros). Analysons différents aspects de ce programme au filtre de l’écologie politique.

1/4) La 6ème république, une fausse bonne idée

  1. Jean-Luc Mélenchon veut établir une Assemblée constituante pour changer de fond en comble la Constitution de 1958. Il s’agit de faire table rase du passé. Or modifier la loi fondamentale qui régit l’équilibre des pouvoirs publics ne devrait se faire qu’avec d’infinie précautions. Ce n’est pas comme il est proposé « balayer l’oligarchie et abolir les privilèges de caste », ou « Reconnaître la citoyenneté dans l’entreprise et des droits nouveaux aux salariés ». Ce n’est pas le rôle d’une Constitution de réglementer ou légiférer dans le détail, encore moins « d’amnistier les syndicalistes condamnés pour faits de luttes sociales » ou « recruter 2000 agents pénitentiaires pour les escortes des détenus ». En fait le débat principal porte sur cette revendication mélenchoniste, « Abolir la monarchie présidentielle » pour « rendre le pouvoir au peuple ». Rappelons à JLM que le principe de la République est : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Difficile de faire mieux pour un texte.

  2. JLM veut transférer le pouvoir de nomination (du président) au parlement. Un peu d’histoire : en 1958, de Gaulle avait été élu par un collège de grands électeurs en tant que premier président de la Ve République. Mais en 1962, un référendum permet l’élection (en 1965) du président au suffrage universel direct. Le vote populaire donne « la force et l’obligation d’être le guide de la France et le garant de l’État ». Il ne faut pas être forcément en désaccord avec un pouvoir présidentiel issu des urnes, c’est bien une procédure de « pouvoir au peuple » en démocratie représentative. L’impératif écologique nécessite d’ailleurs une présidence légitimée, pouvant décider de ruptures souvent désagréables par rapport à notre quotidien actuel. Nos sociétés font la guerre à la planète depuis le début de la révolution thermo-industrielle, la planète rend maintenant notre habitat terrestre de moins en moins accueillant. Comme elle ne négocie pas, il faut des hommes d’État forts qui puissent préparer leurs concitoyens à une société d’après-croissance, une société post-carbone, post-nucléaire, ce qui exige de bousculer l’ensemble de notre mode de vie actuel qui détériore la planète. Qui veut voir triompher ses idées ne peut ignorer une élection qui donne au président un grand pouvoir au nom du peuple français. De toute façon la vie politique est faite de compromis, le président de la République ne gouverne pas tout seul. De façon formelle, le président de la République a beaucoup de pouvoir qui lui sont donnés par la Constitution. En réalité il lui faut le soutien de l’Assemblée nationale pour gouverner ; le président ne fait dans les circonstances ordinaires qu’appliquer les lois votés par le Parlement. Pas besoin d’abolir l’élection du président au suffrage universel !

  3. JLM veut instaurer un régime parlementaire prétendument « stable » en préconisant une élection de l’Assemblée nationale « à la proportionnelle ». Il est vrai que le scrutin universel direct majoritaire uninominal à deux tours lors des législatives lamine les petits partis. Il permet de faire surgir une majorité nette et constante mais favorise la bipolarisation de la vie politique entre la droite et la gauche. Actuellement l’écologie ne peut obtenir des députés que s’il y a alliance avec un parti dit « de gouvernement ». Introduire la proportionnelle, c’est donc un moyen d’avoir une Assemblée nationale à l’image du pays. C’est la position commune du FN, du Front de gauche, du NPA et d’EELV : que l’Assemblée nationale soit soumise à une proportionnelle “intégraleˮ. En reprenant les résultats nationaux des législatives de juin 2012, le PS aurait obtenu 206 députés, l’UMP 190, le FN 95, le Front de gauche 48 et EELV 38. Il paraît hautement probable qu’une telle composition à quatre composantes rendrait le pays ingouvernable. L‘important n’est pas de modifier la Constitution, mais d’avoir une conception positive sur l’interprétation du texte. La place des partis dans le système constitutionnel est seconde, non déterminante. Si président, ministres et législateurs avaient la même conception, rechercher l’intérêt commun et la préservation de la biosphère, il n’y aurait pas d’antagonisme fondamental. En fait peu importe le mode d’élection des députés, tout se ramène à la possibilité d’exercice de son libre arbitre en tant qu’élu au nom de la Nation. Il y a un article de la Constitution actuelle qui n’a pas le succès qu’il mérite : « Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel » (Article 27). Le statut d’élu est nominatif et ne dépend pas des partis dans l’exercice de la fonction. Les députés ont toujours le libre choix de leur vote. Or, trop de votes dans l’hémicycle procèdent d’une logique partisane, on vote comme ses camarades car le grand chef l’a dit. La culture du consensus, réalisée au niveau du Parlement européen, n’existe pas dans la pratique parlementaire française. Pourtant, il suffirait d’appliquer cette idée d’un parlementaire votant en son âme et conscience pour que les choses changent. On pourrait arriver à la recherche d’un compromis entre opinions différentes au lieu d’avoir un affrontement stérile entre majorité et opposition. Dans cette perspective, obtenir peu de députés estampillés « écologistes » à cause d’un scrutin uninominal qui favorise un parti dit « de gouvernement » est possible, mais pas dramatique.. Comme en toute chose, la démocratie ne fonctionne bien que si chaque élu agit en démocrate… et pense en tant qu’écologiste sincère. L’écologie transcende le parti-pris. Au delà de l’opposition droite/gauche, au-delà de la conception habituelle de la démocratie « représentative », un élu se doit de décider aussi en fonction des « acteurs absents », à savoir les générations futures, la biodiversité, l’intérêt global de l’humanité.

  4. JLM veut créer une « Assemblée de l’intervention populaire et du long terme émettant un avis sur l’impact écologique et social des lois. » Il est vrai que le projet écologique, c’est vouloir gérer le long terme, assurer les équilibre fondamentaux dans nos rapports à la nature et aux autres êtres humains. Mais vouloir simplement une Assemblée « du futur » donnant un simple « avis » est carrément insuffisant. La proposition 56 du programme de Yannick Jadot au nom d’EELV est bien meilleure : « Faire évoluer le mandat et la composition du Conseil économique, social et environnemental pour en faire une troisième chambre, aux côtés de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui aurait un droit de veto suspensif sur toute mesure législative qui mettrait en cause le long terme. »

2/4) La planification écologique, non précisée

L’introduction du programme pour le quinquennat est bonne : « Le changement climatique menace de détruire le seul écosystème compatible avec la vie humaine. Comment empêcher la catastrophe ? » L’intention est bonne : « C’est autour et à partir de l’exigence écologique que doit se penser toute la politique de la Nation. » Au niveau institutionnel, constitutionnaliser la règle verte est un bon plan : « Ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer ni produire plus que ce qu’elle peut supporter. » Quelques projets sont judicieux, comme réduire la part des protéines carnées dans l’alimentation ou promouvoir les arbres fruitiers dans les espaces publics.

Mais l’idée d’une planification écologique n’est pas détaillé. S’agit-il d’un retour au centralisme démocratique ? En 2008, en 2012 ou en 2016, « seules les politiques qui oseront remettre en question le dogme anti-Etat permettront de lutter efficacement contre la destruction de notre environnement » estime JLM.  Un des neufs points du programme de Jean-Luc Mélenchon pour 2012 portait déjà sur la planification écologique. Ce n’était pas nouveau, JLM intitulait en 2008 un chapitre de sa contribution générale « Proposons la planification écologique » au Congrès de Reims. Il était alors au PS ! Il exprimait alors le fait que le programme socialiste devrait être celui d’un « Etat organisateur du temps long ». Mais allons au-delà de ces généralités, rentrons dans les détails de ses programmes de présidentiable. JLM se situe presque exclusivement du côté de l’offre d’énergie, faisant confiance à une main mise de l’Etat sur le secteur de l’énergie. JLM fait référence au plan Négawatt dans son aspect 100 % énergies renouvelables, il reste plus timide sur l’efficacité énergétique, et il oublie complètement l’idée centrale de sobriété partagée. Or, public ou privé, les ressources de pétrole ou de gaz ne vont pas augmenter pour autant. Dans le domaine du nucléaire civil, il restait en 2012 dans le flou en promettant un référendum. Pour 2017 il se contente de l’expression « sortir du nucléaire » en abandonnant l’idée de référendum. Du côté de la demande d’énergie, JLM en 2012 saupoudrait son texte de « sobriété énergétique », mais sous réserves : « La nécessaire réduction des consommations ne peut conduire à réduire le niveau de vie des classes populaires ». L’écran plat et le dernier iPad sont-ils des consommations nécessaires ? On voudrait savoir ! Si les programmes de 2012 et 2016 prévoient beaucoup pour réactiver le rail, rien n’est dit contre la voiture individuelle. Or c’est la voiture qui fait la faiblesse du rail. Pire, il faudrait« développer les véhicules électriques » ou se contenter d’une « contribution carbone (limitée au) transport des marchandises » durant le quinquennat 2017-2022.

En fait ce programme d’une gauche qui reste traditionaliste hésite encore à se prononcer sur la croissance économique dont on sait pourtant qu’elle est la cause première de la dégradation de notre environnement. On veut définir de « nouveaux indicateurs de progrès humain » ; il s’agit d’allongement de l’espérance de vie, de donner la priorité aux enfants, de libérer le sport… Il faudrait penser à l’humain d’abord, c’est-à-dire distribuer des promesses : allocation d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans, généralisation de la 6e semaine de congés payés, augmenter immédiatement le SMIC de 16 %, restaurer le droit à la retraite à 60 ans, etc. En définitive on envisage la catastrophe écologique, mais on ne se donne pas les moyens d’y faire face, cela demanderait trop d’efforts, trop de changements dans nos manières de produire et de consommer. Nous entrons dans une société post-croissance, de plus en plus confrontés à la déplétion énergétique, on ne peut pas laisser croire que la transition écologique pourra se faire sans une intense participation de tous et une sobriété partagée. L’expression « l’humain d’abord » est un contre-sens quand on ne respecte pas les contraintes naturelles. C’est « l’écologie d’abord » qui doit être au départ de toute politique, sachant que l’Etat ne peut qu’accompagner l’action collective, certainement pas la « planifier ».

3/4) Jean-Luc Mélenchon, un technophile avéré

Le livre programme de JLM constitue une ode aux nouvelles technologies dans son dernier chapitre sur « La France aux frontières de l’humanité ». La coopération spatiale, le développement d’Ariane espace et des missions interplanétaires, la mission sur Mars, un bouclier spatial, une station sous-marine permanente, la révolution numérique, des logiciels dans l’Education nationale, un plan 4.0 pour l’industrie, l’impression 3D, la prééminence française dans le virtuel… tout cela ne peut que déboucher sur le transhumanisme : « soutenir la recherche publique sur l’humanité augmentée », dernière ligne du livre.
Rien d’écologique dans une telle ambition d’expansion de l’humanité dans l’espace comme dans l’informatisation de tous les domaines. Il ne s’agit pas d’opposer de façon simpliste technophobes contre technophiles, il n’y a jamais retour à l’âge de pierre ou à la bougie. Notre société cultive un sentiment de techniques sans limites grâce à la profusion actuelle d’énergies fossiles qui met à notre disposition des fusées, des sous-marins et du numérique. Mais, outre le problème de l’approvisionnement en énergie et métaux, la durabilité des techniques suppose une autre contrainte. Plus une technique, par exemple pour le déplacement, est sophistiquée, plus elle s’accompagne d’une complexité croissante. Il y a allongement du détour de production, c’est-à-dire utilisation d’un capital technique de plus en plus imposant, et division extrême du travail social avec intervention de spécialistes, ingénieurs, réseau commercial… Or plus une structure est complexe, plus elle est fragile. Dans ce contexte, ce sont les mouvements anti-aéroport, anti-autoroutes ou anti-LGV (ligne à grande vitesse) qui préfigurent  notre avenir en commun.
Une technologie va nous sauver, une forme radicalement nouvelle de stockage du gaz carbonique, bon marché et efficace. Elle a pour nom : laisser les carburants fossiles sous la terre. Pour approcher de ce résultat, il faut mettre en œuvre l’autonomie alimentaire et énergétique la plus grande possible. Cela ne peut advenir qu’au niveau de petites communautés. Cette relocalisation des activités s’accompagnera nécessairement d’une relocalisation des techniques. Il faudra user d’instruments techniques simples, produits et réparés sur place. En langage moderne, low tech et non plus high tech. Tout cela, le programme de JLM n’en parle pas.

4/4) Sortir des traités européens, une marque d’impuissance

L’Union européenne est un mécanisme de coopération entre les peuples dont l’objectif premier est le rapprochement pour éviter le retour des nombreuses guerres que l’Europe a connu. Le choix d’un renforcement du libre-échange est un fait, mais cette évolution est soumise à des critiques de plus en plus virulentes. L’UE peut devenir protectionniste. Ignorant la complexité d’une union entre pays différents, Jean-Luc Mélenchon estime que son programme n’est pas compatible avec les règles des traités européens et qu’il faudra en conséquence désobéir aux traités dès son arrivée au pouvoir : « L’UE, on la change ou on la quitte ! » Prétendre à un plan A de « sortie concertée avec abandon des règle existantes pour tous les pays qui le souhaitent » tout en agitant le drapeau rouge d’un plan B de sortie unilatérale excite les supporters, mais vide de son sens le débat politique. En fait on retrouve dans la programme de JLM des mesures qui ont déjà une application à l’heure actuelle : pouvoir s’exonérer du pacte de stabilité, mettre au pas la finance, encadrer les mouvements de capitaux, refuser les traités de libre-échange, appliquer la législation nationale aux travailleurs étrangers, organiser un Brexit. L’union européenne est un mécanisme extrêmement complexe qui concilie des règles concertées entre nations d’une part et la sauvegarde des intérêts nationaux d’autre part. La politique du tout ou rien est donc absurde. Si on veut réintroduire du protectionnisme, mieux vaut que ce soit fait de façon coordonné sous l’égide du parlement européen plutôt que revenir à une situation du « chacun pour soi » qui ne peut qu’amener un contexte de crise. Dire que « le peuple français décidera souverainement par référendum de sa participation à l’UE » est assez amusant. JLM avait regretté en 1992 le vote des Danois contre le traité de Maastricht : « Si cruel que ce soit à entendre, les peuples peuvent se tromper… » En 2004 le peuple des militants socialistes avait décidé de voter OUI au traité constitutionnel européen, Jean-Luc fera une campagne (tonitruante) pour le NON malgré l’avis de ses camarades. Un populiste parle de référendum quand cela l’arrange…

Derrière cette attitude anti-européenne, il y a surtout la condamnation de toute politique de sobriété : « Nous proposons une alliance des pays d’Europe du Sud pour sortir de l’austérité et engager des politiques de relance écologique et sociale de l’activité. » Une Europe de relance alors que la vie austère est la première des priorités d’un écolo ! Mélenchon emploie des mots sans les définir. D’autre part sortir de l’austérité par une politique de relance de type keynésien est anti-écolo, notre niveau de vie actuel en France est déjà au dessus des possibilités durables de la planète. Pour assurer la relance, il est d’ailleurs dangereux de mettre fin à l’indépendance de la banque centrale européenne. Une politique d’expansion monétaire incontrôlée et de déficit budgétaire incontrôlable ne peut qu’amener à nouveau inflation et politique d’austérité imposée (ce qu’on appelait autrefois les politiques de stop and go). Dévaluer autoritairement l’euro, c’est méconnaître la complexité de la politique de change. C’est ouvrir la voix non seulement aux dévaluations compétitives, mais aussi au renchérissement de nos importations sans garantir plus d’exportations dans un contexte international de prix bas et de concurrence internationale. On devrait savoir que la vulgate keynésienne n’a apporté dans les années 1970 que stagflation (stagnation de l’activité économique et inflation) et déficit commercial.

Avec cette volonté de relance économique, Jean-Luc Mélenchon ne se démarque pas des discours croissanciste de tous les dirigeants politiques actuels. La croissance était le mantra de François Hollande, le chef du SPD allemand voulait un « pacte pour la croissance », Fillon ne dirait pas le contraire. Ce n’est pas le mirage de la croissance qu’il faut poursuivre, il s’agit de mettre un terme aux inégalités et de partager de façon solidaire la pénurie à venir. Car de plus en plus nous allons faire face aux deux jumeaux de l’hydrocarbure, pic pétrolier et réchauffement climatique. Nous devrions savoir dorénavant que toute politique de relance globale ne fait que détériorer davantage les fondements réels de notre richesse, à savoir les ressources naturelles. Nous ne pouvons continuer à vivre à crédit en empruntant à la Nature sans esprit de réciprocité, les  générations futures ne pourront jamais rembourser notre dette car nous dilapidons le capital naturel. Pire, un héritage dégradé dégradera nos héritiers. En fin de compte Mélenchon n’est qu’un agitateur professionnel qui n’a connu que la politique politicienne tout au cours de son existence. Après de multiples appartenances partisanes, il fait aujourd’hui campagne pour la présidentielle 2017 au nom des « insoumis » dont on sait, comme le nom l’indique, qu’il n’y a pas lieu à action commune. Mieux vaut le programme écolo de Yannick Jadot que la soumission à un leader.

Conclusion

Il n’y a pas de problème à ce que d’autres partis s’inspirent de l’écologie, qu’il s’agisse de Jean-Luc Mélenchon ou de Benoît Hamon. Plus les militants seront nombreux à parler de l’écologie, plus l’écologie sera dans le débat politique. C’est une nécessité au moment où François Fillon promet de supprimer le principe de précaution et où le PS a largement tourné le dos à l’écologie. Mais si on parle de planification écologique, cela ne marche que dans un cadre européen. Sur ce point Yannick Jadot (présidentiable EELV) est en rupture avec Jean-Luc Mélenchon. Prenez le paquet climat-énergie, la directive sur les bâtiments, l’écoconception ou encore les émissions de CO2 des voitures… il faut de l’Europe, de la décentralisation et de la démocratie à l’échelle internationale.

De plus Jean-Luc Mélenchon est dans une logique bloc contre bloc, on ne gagne jamais durablement contre les autres. Yannick Jadot a été un des principaux négociateurs du Grenelle de l’environnement. Cela a nécessité de travailler avec les entreprises, les collectivités, les salariés, les consommateurs et l’Etat pour trouver des solutions. Alexander Van der Bellen en Autriche l’a emporté non pas en déclarant qu’il était contre le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, mais en disant que l’Autriche est une société ouverte, européenne et écolo.

14 réflexions sur “BIOSPHERE-INFO, Jean-Luc Mélenchon et l’écologie”

  1. Et voilà : Benoît Hamon, le nouveau convertit à l’écologie prend dans son équipe-conseil pour la Présidentielle un guss qui
    . a fait toute sa carrière au Commissariat à l’Energie Atomique,
    . a travaillé une bonne partie de sa vie au « Tritium » si nécessaire à la bombe atomique,
    . promeut la nouvelle manipulation idéologique d’une prétendue « énergie bas carbone » nucléaire en délocalisant (au Niger, au Kazakstan,.. sur les océans, en Afrique,…) la production en CO2 et gaz à effet de serres de l’uranium .
    On ne pouvait pas faire mieux comme crachat sur l’écologie et les écologistes. Le PS nous refait le coup des années passées.
    Pour ouvrir un possible avenir : ce parti et ses aficionados doivent disparaître à tout jamais de notre réflexion pour un nouveau monde.

  2. L’écologie politique, pour moi qui y milite depuis près de 40 ans, c’est d’abord une dimension humaniste, incompatible avec le soutien à des dictateurs, quel qu’ils soient. Alors, la main tendue de Mélenchon et de ses soutiens, qui pleurent à la mort de Chavez et Castro, soutiennent Maduro et encensent les mânes de Robespierre, TRES PEU POUR MOI ! J’ai des principes et ne compte pas y déroger.

  3. roulet elisabeth

    jadot fait de l’écologie depuis 25 ans;c’est pour la présidentielle le candidat légitime de l’écologie;
    pour les législatives il faudrait faire un choix avec les mélenchonistes,les hamonistes et même l’alliance écolo pour choisir le meilleur candidat plutôt jeune ; reconnu comme associatif ; non apparatchik ; pour chaque circonscription ;

    -je ne veux pas revoir des cumulards dans le temps du PS ou du PCF!

  4. Bernard Durand

    @ Michel C, il n’est pas question de maîtriser toutes les sciences, mais d’avoir un minimum de culture et surtout d’expérience scientifique pour en avoir assimilé les principes. Je ne vois pas où et quand ils auraient pu le faire. Et leur cursus démontre que cela ne les intéresse pas.
    L’écologie peut être en effet une science, mais alors on l’appelle écologie scientifique, tandis que l’écologie politique est de la politique, faites de postures symboliques, très loin d’une démarche scientifique. René Dumont était un écologiste scientifique, pas eux.
    Parler de sciences humaines est également un abus, comme de parler de sciences économiques. Certaines parties relèvent de sciences, mais l’ensemble très peu.
    Je ne les crois pas non plus libérés des dogmes actuels et des idées reçues, mais qu’au contraire ils sont en plein dedans. Ce sont des gens formés à la manipulation des symboles qui plaisent sur le moment à l’opinion et en particulier à leurs électeurs. Ce n’est pas forcément négatif, mais la logique et la démarche scientifique n’ont pas grand chose à voir là-dedans. Sinon il y aurait beaucoup plus de scientifiques dans le personnel politique, car il serait nécessaire d’y être formé. Mais c’est aussi pourquoi ils ont tant de mal à comprendre les problèmes qui demandent des connaissances scientifiques et techniques comme ceux de l’énergie. Ils répètent tous plus ou moins le même discours, dicté à l’opinion de manière subliminale par d’autres manipulateurs.

  5. @ Bernard Durand
    Je pense que ces 3 dont nous parlons ont compris  » l’essentiel  » en ce qui concerne l’écologie (science). Nous n’allons pas non plus exiger d’eux qu’ils maitrisent parfaitement tous les domaines de toutes ces sciences qui rentrent dans l’écologie. Et pourquoi pas, tant que nous y sommes, exiger d’eux qu’ils sachent tout de la médecine, tout sur les cancers etc.
    S’ils sont déjà libérés des idées reçues et des dogmes actuels, formés à raisonner logiquement et à ne pas se faire piéger par le premier paralogisme, c’est déjà ça. Si en plus ils ont des notions en sciences humaines équivalentes à celles qu’ils ont dans les sciences « dures », c’est encore mieux.

  6. Bernard Durand

    @ Michel C. bien sûr que çà n’engage que moi! Mais avez-vous regardé leur parcours éducatif et épluché leurs déclarations. A aucun moment ils n’ont été exposés aux sciences et aux technologies. Je dirais même que leur cursus est-là pour témoigner qu’ils n’ont aucune appétence pour cela. Pensez-vous qu’ils sauraient vous expliquer la différence entre un kW et un kWh? Que savent-ils dans ces domaines, qui demande des connaissances et une expérience qu’ils n’ont absolument pas.
    C’est en cela que je dit qu’ils n’ont pas le logiciel qui leur permette d’appréhender les questions énergétiques, car ce sont essentiellement des gens formés à la littérature et à la philosophie. Ils ne peuvent à cet égard qu’avoir des postures symboliques, sans réflexion personnelle, en fait dictées par leur environnement politique et social.
    Je suis peut-être dur avec eux, car je ne les connais pas personnellement . J’ observe d’ailleurs que notre société est maintenant dominée numériquement et donc électoralement par des gens qui leur ressemblent, habitants des villes qui ne connaissent pas grand chose à la nature, mais dont les plus diserts en parlent énormément, peut-être parce qu’elle leur manque, et servis à domicile pour assurer leur confort et leur alimentation par des esclaves discrets,agriculteurs, petits commerçants, ouvriers, techniciens, populations devenues minoritaires dont ils ne se préoccupent guère que quand elles s’agitent un peu trop, et un peuple de machines presse-bouton dont ils ne cherchent jamais à comprendre le fonctionnement.
    Pour répondre à votre question, la question n’est pas seulement quel monde voulons nous laisser à nos enfants, qui est trop générale car on ne sait pas ce qu’est ce nous, mais une question plus personnelle pour chacun d’entre nous: que puis-je faire pour assurer un monde vivable à mes enfants ?
    Quant au flux d’énergie autres, je vous rappelle qu’en ce qui concerne au moins la France consomme grâce au nucléaire déjà bien moins de combustibles fossiles que par exemple l’Allemagne, qu’il lui est possible grâce à cela de passer progressivement à la mobilité électrique, et que le passage aux surgénérateurs lui assurerait des milliers d’années d’approvisionnement, ce qui laisse quand même le temps de voir venir.
    On peut ne pas vouloir, et c’est alors un choix politique. Mais on ne peut pas se contenter de ce qui à nouveau est une posture symbolique et non une véritable réflexion.

  7. @ Bernard Durand
    Là aussi, ça n’engage que vous de dire qu’en ce qui concerne au moins ces 3 candidats  » ils n’ont tout simplement pas le logiciel intellectuel pour le faire ».

    Mais de toute manière, puisque « le flux de combustibles fossiles qui nous alimente actuellement est voué à bientôt diminuer » , et qu’ « on ne peut pas remplacer ce flux de combustibles fossiles par un flux d’énergie autre » ( j’élimine volontairement « ne veut pas » puisque je ne crois pas qu’on le puisse) … alors sachant et acceptant le fait que les « beaux jours » sont finis, avec toutes les conséquences que nous pouvons imaginer… sur quelle question devrions-nous nous focaliser ?

    Cette question est : Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ?

  8. Bernard Durand

    Tout cela ne sera que postures et baratin tant que les politiques, les militants et les médias qui les soutiennent ignoreront superbement les réalités terrestres et continueront à se mouvoir dans un monde virtuel.
    La première des choses, c’est de comprendre enfin que toute société quelle qu’elle soit utilise pour pouvoir fonctionner un flux d’énergie et de matières premières, et que c’est le niveau et la variabilité de ce flux qui déterminent ses possibilités de production de richesse et sa complexité. Ensuite vient la distribution des richesses produites, et c’est effet à la politique de déterminer les modalités de distribution, à condition de ne pas tuer la poule aux oeufs d’or, c’est-à-dire la création des richesses. La politique peut ruiner en peu de temps une société florissante par le jeu des intérêts, mais aussi de celui des utopies.
    Il y actuellement sur terre une grande variété de types de sociétés du fait de la persistance historique de sociétés dont certaines sont restées presque immuables depuis des millénaires du fait de leur isolement. Il y en a trois grands types qui se sont succédées historiquement: « chasseurs-cueilleurs », « agriculteurs », « industriels ».
    Avant de choisir le type de société dans lequel on aimerait vivre, peut-être pourrait on examiner avec soin quel type de société a permis le plus grand épanouissement de la majeure partie de la population.
    Pour en revenir à l’énergie, on sait que le flux de combustibles fossiles qui nous alimente actuellement est voué à bientôt diminuer, sans doute avant la première moitié de ce siècle. La première question à se poser est donc: si l’on ne veut pas ou on ne peut pas remplacer ce flux de combustibles fossiles par un flux d’énergie autre, a-t-on sérieusement analysé les conséquences de cette diminution, en terme de possibilités d’organisation sociale ?
    Je pense qu’aucun des candidats à l’élection présidentielle n’a jamais vraiment réfléchi à la question. Pire, de part leur formation et leur ignorance évidente des questions énergétiques, ils n’ont tout simplement pas le logiciel intellectuel pour le faire

  9. @Juanito
    Je ne pense pas que Hamon, Jadot et Mélenchon ignorent les dimensions dont vous parlez.
    Certes beaucoup de choses les séparent. Toutefois beaucoup de choses aussi les réunissent.
    Reste à savoir, chacun à notre petit niveau, et avec notre petit « logiciel de réflexion », ce que nous voulons.

  10. Le contenu, le contenu, le contenu. Le reste c’est de la 4ème République et de l’ordre de la CeCA du banquier Jean Monet. Y compris l’illusion de reconstruire une « gôche plurielle » du sommet ou de la base. Avouons que notre logiciel de réflexion est en panne et que nous tournons en rond dans le cadre idéologique imposé par les forces du Capital.
    Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, qu’elle compatibilité d’objectifs entre ?
    . un Hamon qui veut augmenter le budget des armées et de la force de frappe nucléaire avec notamment la construction d’un 2ème porte-avions nucléaire
    . un Jadot qui se positionne pour une transition écologique avec du mix-énergétique nucléaire
    . un JL Mélanchon qui fixe une sortie du nucléaire et du 100% renouvelable à l’horizon 2050
    les uns et les autres ignorants volontairement la dimension sanitaire et de santé publique, les malades et les morts de la radioactivité quotidiennement rejetée par les installations nucléaires, faisant l’impasse sur le fait que le nucléaire n’est pas qu’une question technique ou politique mais un enjeu urgent, impératif et immédiat sanitaire.

  11. @biosphère
    –  » Une seule personne a le droit de s’exprimer au nom d’une candidature écolo à la présidentielle, Yannick Jadot lui-même.  »
    Jadot, avec toutes les qualités et compétences qui sont les siennes, serait donc le seul porte parole de tous les écolos… Je suis désolé, en ce qui me concerne, je ne le pense pas. Qu’il ne veuille pas rentrer « dans des bidouillages d’appareils » est à tout à son honneur. Mais il s’agit de bien plus que ça, et les trois en question en sont parfaitement conscients. Je sais que ce rassemblement n’est pas facile à réaliser, mais c’est avec plaisir que je vois que Jadot et Hamon font pour le moment preuve de bonne volonté.
    Moi aussi je souhaite que Hamon tourne définitivement le dos à ce PS !
    Moi aussi je dis que  » L’urgence, c’est de dépasser les ego… »

  12. Bonjour
    Démolir Mélenchon, dynamiter les usines… ça va un moment. De mon côté, je me contenterais d’une proposition se voulant tout simplement, un peu plus constructive.
    J’évoquais hier ce rassemblement Mélenchon + Hamon + Jadot , ce rassemblement que souhaitent des millions de français soucieux de l’environnement et ayant le cœur à gauche.
    Je disais que si ce rassemblement échouait, avec les conséquences que nous savons, alors nous tirerions les conclusions sur les uns et les autres. Ainsi nous aurons le droit de dire que Mélenchon « n’est qu’un agitateur professionnel », que Hamon est ceci, et Jadot cela. De la même manière nous aurons des éléments pour qualifier tous ceux qui auront bien œuvré à ce que ce rassemblement échoue.Sachant que nous n’avons aucun intérêt à diviser, à dynamiter… de leur côté d’autres citoyens essaient de construire.
    Ils sont « Pour une coalition entre Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot »
    https://www.change.org/p/pour-une-coalition-entre-beno%C3%AEt-hamon-jean-luc-m%C3%A9lenchon-et-yannick-jadot
    Ils lancent cet « Appel à Benoît Hamon, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon »
    http://www.1maispas3.org/

    1. Une seule personne a le droit de s’exprimer au nom d’une candidature écolo à la présidentielle, Yannick Jadot lui-même. Il tient son pouvoir de la primaire des écolos. Et Jadot est de plus en plus clair :
      LE MONDE (2 février 2017) : Yannick Jadot : « Je ne rentrerai pas dans des bidouillages d’appareils »
      Le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle raconte au « Monde » sa rencontre, mardi, avec Benoît Hamon, pour discuter d’un éventuel rapprochement.
      « Il y a un ras-le-bol des arrangements entre partis politiques. Je ne rentrerai pas dans des bidouillages d’appareils. C’est voué à l’échec. Les primaires écologiste et socialiste ont dépassé les seuls adhérents. Il faut poursuivre et ouvrir toujours plus pour intéresser autour d’idées et pas simplement autour de l’homme providentiel. »
      LE MONDE : A-t-il été question, dans le cadre d’un rapprochement, de votre retrait à la présidentielle ?
      « Aucunement. Ce n’est pas le sujet. L’urgence, c’est de dépasser les ego pour parler projet et de dépasser les appareils pour parler aux Français. On parlera des personnes après. »
      LM : Comment sont vécues ces discussions dans votre parti ?
      « Positivement. Nous sortons tellement essorés de ce quinquennat qu’il y a un appétit pour le grand large. Nous sommes dans un pays au bord de la rupture, qui peut basculer sur le pire – Marine Le Pen – ou sur quelque chose qui soit écolo, social et européen. Nous sommes face à l’Histoire. Et je veux que la France se rassemble autour d’un projet positif. Je ne suis pas là pour sauver des circonscriptions de parlementaires dans un jeu d’appareils. »
      LM : Certains à EELV veulent un accord aux législatives…
      « Je ne suis pas là pour sauver des circonscriptions de parlementaires dans un jeu d’appareils. Si on fait ça, nous sommes définitivement morts. Mais s’il y a une grande dynamique, évidemment que ça bousculera les législatives. Il faut une majorité parlementaire derrière. Ça ne peut pas être la majorité actuelle qui n’a jamais rien fait de ce qu’il fallait sur l’écologie. »
      LM :Que répondez-vous à Noël Mamère (député de Gironde) et Michèle Rivasi (députée européenne EELV) qui plaident pour « une candidature unique de la gauche progressiste et écologiste » ?
      « J’ai été surpris que l’Europe et la démocratie soient évacuées aussi facilement. Si on doit commencer à cacher ces gros sujets pour faire plaisir à Jean-Luc Mélenchon, on a un souci. Il faut au contraire discuter avec lui sur la question européenne et géopolitique pour sortir de la confusion. »

  13. Dans le système dans lequel nous sommes, le vrai pouvoir n’est détenu ni par les chefs d’Etat, ni par les ministres, ni par quelque assemblée, mais par les actionnaires des grandes entreprises, lesquels actionnaires sont non-élus.
    Donc ni l’élection d’Hamon ni celle de Jadot ni celle de Mélenchon ni celle de qui que ce soit d’autre ne pourront remplacer les révoltes collectives contre le capitalisme. Demeureront donc impératifs quel que soit qui siégera à l’Elysée et au parlement :
    -les grèves
    -les actions collectives consistant à prendre les produits dans les rayons des supermarchés et hypermarchés puis partir avec sans payer
    -les intrusions dans les usines d’armement et le sabotage de ce même armement
    -que les citoyens lambdas bloquent les travaux de déforestations massives sans attendre d’obtenir raison auprès des instances judiciaires ou des législateurs
    -bon nombres d’autres actions collectives illégales

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