L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980.Dans un récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir. 78% des Français attendent de la convention citoyenne sur la fin de vie qu’elle légalise l’aide active à mourir ; 79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie ; 77% des Français se disent confiants dans un médecin qui déclarerait pratiquer des euthanasies ; 82% des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie à part entière.
Les spécialistes des soins palliatifs ne sont pas de cet avis ! Alors que la ministre Agnès Firmin Le Bodo est chargée d’élaborer le texte, la méthode de coconstruction avec les parlementaires et les soignants, voulue par l’exécutif, suscite des critiques.
Béatrice Jérome : Ce texte sur la fin de vie promis par Emmanuel Macron pour la « fin de l’été » devait créer un nouveau droit, celui d’une aide active à mourir sous la forme du suicide assisté et/ou de l’euthanasie. Mercredi 14 juin, en ouverture du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé , a multiplié les gages de sa volonté d’« écouter » les soignants : « Il est nécessaire de trouver un équilibre, a-t-elle insisté, entre l’ouverture d’un nouveau droit pour les Français et les préoccupations légitimes des professionnels. » Fer de lance de l’opposition à une évolution du droit, la SFAP a fédéré une bonne douzaine d’organisations représentatives du monde médical et des sociétés savantes qui militent contre l’aide active à mourir : « Donner la mort n’est pas un soin ».
Le point de vue des écologistes ADMD
Michel SOURROUILLE : Incroyable, un article qui se centre sur les soins palliatifs sans jamais énoncer le résultat de la convention (officielle) sur la fin de vie : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à cette convention. Certes, une grande partie des soignants est opposée à l’euthanasie, mais cette opposition finira par disparaître une fois la loi votée comme ce fut le cas pour l’IVG [interruption volontaire de grossesse]. Le changement de paradigme est dur à avaler pour certains, mais en démocratie ce qui compte ce n’est pas le pouvoir de soignants, mais la libre volonté des patients…
MEKEDA : Il est révoltant que le texte soit « co-construit » comme ils disent avec les soignants. Clairement ce n’est pas leurs oignons. Je n’ai voté pour aucun d’entre eux et ma vie n’appartient qu’à moi seule. On donne à ces soignants le droit de prolonger la vie souvent au delà du raisonnable, est ce plus éthique? Absolument pas. Nous personnes âgées ne voulons pas être transformés en légumes, nous voulons garder la main sur notre mort. La fameuse sédation prolongée : nous faire mourir sans savoir ! Horreur !!! Gardons les moyens financiers pour soigner les jeunes, c’est plus important.
Geisberg : N’oublions pas que tant que nous restons en vie, nous sommes une source de revenus pour les soignants. Le serment d’Hippocrate a bon dos.
BOUL : En quoi les soignants sont-ils concernés pour s’opposer au suicide assistés ? Ce sont les curés des temps modernes ?
Linfirmier : Il faut arrêter d’inclure tous les soignants la dedans. Les seuls soignants qui sont contre c’est les médecins. Côté infirmiers, une très très grande majorité est pour une aide active à mourir. Pourquoi est ce qu’on est pour, tout simplement parce que c’est nous qui sommes auprès des patients, qui voyons leurs douleurs et leurs détresses. Au contraire des médecins qui malheureusement n’ont pas l’envie ou le temps pour ces patients, et surtout ils ont tellement peur d’aller en prison que les doses de morphines et autres sédatif sont trop faibles pour soulager les patients.
75j : » il est heure de mourir lorsqu’il y a plus de mal que de bien à vivre, et que de conserver notre vie à notre tourment et incommodité, c’est choquer les lois mêmes de nature » (Montaigne, Essais I 33)
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Convention sur la fin de vie, le manifeste
extraits : Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions…Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir…
Fin de vie et arrêt des soins palliatifs
extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre… C’est le libre choix des personnes qui doit l’emporter, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse (IVV). Sinon il y a de toute façon avortement clandestin ou suicide. Les politiques ne doivent ni suivre le changement social en matière de vie et de mort ni le précéder. Il doivent l’accompagner…
– « Ce texte sur la fin de vie promis par Emmanuel Macron pour la « fin de l’été » devait créer un nouveau droit, celui d’une aide active à mourir sous la forme du suicide assisté et/ou de l’euthanasie. » (Béatrice Jérome)
Ça c’est juste ce que souhaitaient les POUR. Ceux-là pesaient exactement 75,6 % dans cette fameuse Convention. Seulement POUR… « sous certaines conditions ». Certes, 75 ou 76 % (voire plus selon la façon dont ON présente la chose) ce n’est pas rien. Et en même temps… 97% ont jugé que le cadre actuel d’accompagnement de la fin de vie n’est pas adapté aux différentes situations rencontrées (sic), 94% ont jugé indispensable de développer l’accompagnement à domicile, etc. etc. pour dire que les soins palliatifs devaient être développés.
Pour moi, une chose après l’autre. Et qu’ON ne vienne pas me raconter des histoires de business des soins palliatifs, que les soignants n’ont rien à dire, et patati et patata.
– « Est-ce qu’une nouvelle loi sur la fin de vie apportera du progrès ? Chacun est devant le tribunal de sa conscience mais toute précipitation pourrait être à l’origine de dérives mises au jour dans les pays étrangers ». (Christine Bonfanti-Dossat, sénatrice, co-rapporteure d’une mission d’information sur la fin de vie – La Dépêche 15/06/2023)
– « La loi ne changera rien tant que l’on ne s’attaquera pas, avec une volonté politique affirmée, aux problèmes de fond : la formation des médecins. Il y a une grande inégalité en France selon que l’on tombe sur un médecin formé au traitement de la douleur ou sur un médecin qui a fait ses études dans une faculté où cette discipline n’est enseignée qu’à minima. » (Marie de Hennezel, psychologue, connue pour son engagement à l’amélioration des conditions de la fin de vie – Ouest-France 18/03/2015)
Donc, d’abord développer les soins palliatifs, ET former les médecins.
Ouais enfin, si les médecins refusent l’euthanasie, c’est surtout parce que les soins palliatifs sont une machine à fric ! Le lit reste occupé par le patient pendant très longtemps pour multiplier les nuitées, alors que les médecins savent très bien qu’il n’y a aucune amélioration à attendre sur l’état de santé. Mais les patients en soins palliatifs sont une excellent rente pour ces médecins !