effet de serre

Faut-il décroître pour sauver le climat ?

Les journées d’été d’EELV (Europe Ecologie Les Verts), c’est en fait une université temporaire qui a rassemblé et formé cette année près de 2000 participants du 20 au 22 août à Lille. Du matin au soir se succèdent les plénières et s’enchevêtrent forums, ateliers, réunion de commissions thématiques, etc. Tout citoyen voulant progresser dans sa conception de l’écologie pouvait venir, ces journées sont ouvertes à tous.

Dans ce BIOSPHERE-INFO, nous vous présentons une intervention lors d’un atelier qui fait le point sur ce qui devrait résulter d’une conférence internationale sur le climat. Michel Sourrouille s’exprimait au nom de l’association Démographie Responsable. Cet atelier a été organisé en collaboration entre deux groupes de travail EELV, « imaginez une économie écologiste » et « démographie ».

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Faut-il décroître pour sauver le climat ?

BIOSPHERE-INFO n°355 (1er au 15 septembre 2015)

Je m’exprime au nom de l’association « Démographie responsable ». Elle a été fondée en 2008 et reste la seule en France sur la question malthusienne. Il s’agit de militer pour que la question démographique ait toute sa place au sein des débats liés à la protection de l’environnement. DR a d’ailleurs préparé deux conférences à Paris en vue de la COP21 le 19 et 21 novembre 2015. Je vais m’appuyer sur deux équations qui montrent qu’il y a interdépendance absolue entre croissance démographique et croissance économique dans le réchauffement climatique.

On peut d’abord exprimer les interrelations sous la forme de l’équation I = PAT. Quand une automobile A brûle des combustibles fossiles, il y a émission de gaz à effet de serre I (impact écologique). Or elle ne roule pas sans un automobiliste P au volant. On ne peut donc pas  dire qu’il y a trop d’automobiles, peu importe le nombre d’automobilistes. La population des pays émergents rêve de rouler en voiture et un Iranien, dans la perspective de la libéralisation du commerce, exprimait récemment à la radio française son souhait d’acheter une automobile allemande. Il faut aussi considérer le niveau technique T, c’est-à-dire la puissance du moteur, sa consommation, son mode de fonctionnement électrique, hybride, etc. Si on bride les moteurs mais qu’il y a augmentation du nombre d’automobilistes, il n’y a pas d’avantage conséquent. L’inventeur de la formule IPAT, Paul Ehrlich, avait publié en 1968 The Population Bomb (la bombe P). Il plaçait l’expansion de la population comme la menace écologique prioritaire : « Trop de voitures, trop d’usines, trop de pesticides. Pas assez d’eau, trop de dioxyde de carbone, tout peut être attribué à une cause unique : trop de personnes sur Terre. » L’expression est un peu trop radicale, il y a forcément responsabilité conjointe dans le réchauffement climatique de P, A et T et il faut agir sur ces trois variables en même temps.

Une autre manière d’exprimer la multiplicité des causes du réchauffement climatique se retrouve dans l’équation de KAYA.
CO2 = (CO2 : TEP) x (TEP : PIB) x (PIB : POP) x POP => CO2
(CO2 : TEP) : contenu carbone d’une unité d’énergie (qui peut s’exprimer en TEP, tonnes d’équivalent pétrole)
Cela correspond à un choix de ressources naturelles, charbon ou gaz, électricité, énergie renouvelable ou non, nucléaire…
(TEP : PIB) : quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire (qui peut correspondre au PIB)
C’est l’intensité énergétique de l’économie ou inverse de l’efficacité énergétique (qui serait PIB : TEP)
(PIB : POP) : production par personne ou niveau de vie moyen
POP : nombre d’habitants.

Notons la ressemblance avec l’équation I = PAT. L’impact écologique I se mesure ici en terme d’équivalent CO2. La population P est toujours présente. Le rapport PIB/POP est en fait le niveau de vie moyen, c’est-à-dire le facteur A comme abondance ou niveau de consommation. La technologie employée T se retrouve dans le rapport TEP/PIB. Reste le rapport CO2/TEP, non pris en compte par IPAT, mais qui va à l’essentiel. Sans ressources naturelles, en l’occurrence ici les énergies fossiles, l’humanité ne pourrait pas assurer son mode de vie actuel : on prend à la nature et on retourne cela sous forme de pollution ! Interprétons maintenant l’équation de KAYA.

Au niveau mondial il faudrait diviser par 3 d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre (CO2) si on ne veut pas dépasse le seuil de 2°C de réchauffement. En fait ce seuil n’est qu’un élément de langage politique. Les dernières indications scientifiques montrent qu’il ne faudrait pas dépasser le seuil de 1,5°C, soit une division par 4 (c’est-à-dire – 75%). Mais quand on divise par 3 ou 4 les émissions de CO2, cela implique qu’il faut diviser par 3 ou 4 tous les autres membres de l’équation. Quand Bush avait annoncé qu’il allait diminuer l’intensité énergétique de l’économie américaine de 18 % en 10 ans, il est facile de voir que cela ne porte que sur l’un des termes de cette égalité (TEP/PIB). Et le reste ? Si la production économique par personne (PIB/POP) augmente de 25 % dans le même temps (ce qui représente une croissance de 2,5 % par an, soit un objectif conservateur pour n’importe quel gouvernement), le résultat sera une hausse des émissions de CO2, pas une diminution ! D’autant plus que l’évolution démographique sera de son côté positive.

On ne peut agir dans le court terme sur l’évolution démographique étant donné son inertie. La tendance moyenne d’augmentation démographique est de 30 % d’ici 2050, pour arriver à un peu plus de 9 milliards d’habitants. Il faudrait donc diviser les autres indicateurs par 4 et non par 3 en moyenne, ce qui veut dire par beaucoup plus que 4 pour les pays les plus émetteurs. Si on ajoute l’hypothèse d’une croissance annuelle du PIB mondial de 2 % moyenne (2,3 % est atteint en 2012 et 2013) sur 40 ans, soit une multiplication de 2,2 et une population multipliée par 1,33, il faudrait alors diviser les autres indicateurs par 9. Or le « contenu en gaz carbonique de l’énergie » a juste diminué de 10 % sur les 40 dernières années. Ce qui implique que la diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) est à trouver presque exclusivement dans le rapport CO2/TEP, ce qui est irréaliste. Etant donné ce qui précède, les négociations lors de la COP21 à Paris ne devrait pas porter essentiellement sur un chiffre mythique de division des GES, mais sur les moyens de programmer une décroissance économique et une décroissance malthusienne. La démographie est un multiplicateur des risques, cela est bien démontré depuis le rapport au club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance.

S’il n’y a pas diminution drastique de nos GES, la violence des changements climatiques aura des effets délétères sur les moyens de nourrir l’humanité et sur la stabilité socioéconomique. Cela entraînera des récessions économiques et une limitation démographique par des moyens non contrôlés (épidémies, guerres et famine). L’organisatrice EELV de ces journées d’été a demandé à notre atelier de permettre l’expression des différents points de vue sur la problématique posée. Mais à cette question « Faut-il décroître pour sauver le climat ? », il n’y a qu’une réponse possible, c’est OUI. Notons qu’une division par 4 des émission de GES équivaut à diviser par deux notre consommation d’énergie. Il serait donc politiquement absurde d’ignorer la pensée malthusienne de maîtrise de la fécondité et le concept de décroissance économique. Le problème, c’est comment arriver, dans une société qui reste profondément croissanciste, de porter ce message. Ce n’est plus la responsabilité d’une association comme Démographie Responsable), c’est une responsabilité politique, et pas seulement celle d’EELV. Maintenant il faudrait décider pour agir, ne pas se contenter de « YAKA » (y’a qu’à) financer l’adaptation, (y’a qu’à) organiser une autre conférence, (y’a qu’à) attendre que les autres agissent … La conférence au sommet de Copenhague en 2009 a été un échec, mais faute de considérer les équations IPAT et KAYA, celle de la COP21 à Paris a de fortes chances d’arriver au même résultat.

Pour prolonger cet exposé
www.demographie-responsable.org pour s’inscrire à l’association ou en savoir plus
michelsourrouille@gmail.com pour s’inscrire au groupe de travail EELV « démographie »
www.biosphere.ouvaton.org réseau de documentation des écologistes
livre : Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) aux éditions Sang de la Terre

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géo-ingénierie : le plancton ne nous sauvera pas !

Le Pacifique équatorial représente environ un cinquième de la productivité planétaire de plancton végétal. Une étude collective sous la direction de Michael Behrenfeld a calculé que cette région océanique à une productivité inférieure de 1,2 à 2,5 milliards de tonne de carbone par rapport aux précédentes estimations. Cela veut dire que le phytoplancton est un piège à carbone insuffisant pour limiter les effets de nos émissions de gaz à effet de serre. Les chercheurs sont parvenus à lier cette révision à la baisse de production primaire de biomasse à des carences des eaux océanique en fer. Certains préconisent alors de déverser intentionnellement des particules de fer, une sorte d’ingénierie climatique dont personne ne connaît les résultats sur les écosystèmes, ni d’ailleurs l’efficacité. De toute façon, d’autres puits de carbone que le phytoplancton menacent tout simplement d’inverser leur action. Ainsi les sols tourbeux d’Europe du Nord, au lieu de stocker le carbone, ont tendance à en rejeter avec le réchauffement de la planète.

Au lieu d’arrêter leurs émissions de gaz à effet de serre, au lieu de se serrer la ceinture pour ne pas déséquilibrer la Biosphère, les humains veulent croire au miracle alors qu’il n’y a qu’eux qui pourraient agir pour se sauver par eux-mêmes.
(écrit le 23.09.2006 par Michel Sourrouille)

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Ban Ki-moon contre les négationnistes du climat

Ban Ki-moon est secrétaire général des Nations Unies depuis 2007.

1/4) Ban Ki-moon contre les négationnistes du climat

« Le débat scientifique sur la réalité du changement climatique est clos… Le changement climatique se produit à cause des activités humaines. »

2/4) Ban Ki-moon perspicace

«  Nous avons négocié sans prendre d’actions concrètes pendant 23 ans… Nous devons vivre en harmonie avec la nature, nous ne devons pas aller contre sa dynamique… Les engagements des pays à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont inférieurs à ce qui est attendu pour maintenir l’augmentation des températures mondiales au-dessous des 2°C. » »

3/4) Ban Ki-moon incohérent

«  Il ne faut pas voir Paris comme la fin d’un processus… Les négociations climatiques avancent à une vitesse d’escargot, mais les Etats membres savent désormais que Paris est la date butoir. »

« Nous avons fait des progrès phénoménaux vers les énergies renouvelables… Certains pays utiliseront encore les fossiles pendant une période considérable. »

4/4) Ban Ki-moon ne dit pas tout

Ban Ki-Moon oublie de dire que les individus, tous ceux qui vivent à l’occidentale, devront réduire drastiquemet leur consommation d’énergie (la diviser par 3 ou 4 en moyenne), ce qui implique de réduire leur niveau de consommation dans une très forte proportion. Il ne parle que des « gouvernements, du monde des affaires et de la société civile » de façon éthérée : « Ils sont à bord. »

LE MONDE du 27 août 2015, « sur le climat nous n’avons plus de temps à perdre »

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climat, l’ambivalence inquiétante des arbres

Les arbres savent lutter contre le manque d’eau en régulant leur consommation. Leurs stomates, cet organe microscopique de l’épiderme des feuilles qui leur sert aux échanges gazeux, se ferment. En condamnant ces ouvertures par lesquelles les échanges avec le milieu extérieur s’établissent, les arbres économisent leur eau. Ils le font aussi en faisant tomber prématurément leurs feuilles, ce sacrifice leur permet de sauver leurs organes pérennes. Mais la médaille à son revers. Contraints de stopper leurs échanges avec l’extérieur, les arbres n’assimilent plus le carbone atmosphérique. Les arbres dont les stomates sont fermés ne jouent plus leur rôle de puits de carbone, et ne freinent plus l’effet de serre. La séquestration du CO2 par la forêt française a ainsi fortement diminué en 2003, de 30 % à presque totalement selon les régions. En effet, si l’augmentation du taux de CO2 stimule la photosynthèse et constitue un combustible pour la croissance des arbres, les besoins en eau des arbres augmentent en proportion et les déficits de pluie contrecarrent ces bénéfices ! De toute façon, plus les sécheresses sont répétées, plus les réserves en carbone baissent, plus les arbres sont en difficulté car ils puisent alors dans un capital non renouvelé.

Les humains ne savent pas lutter contre le réchauffement climatique en régulant leur propre consommation d’énergie fossile. Pourtant il n’y a personne dans la Biosphère qui leur viendra en aide, la règle dans la Nature est qu’il faut d’abord s’aider soi-même.
(écrit le 22.09.2006 par Michel Sourrouille)

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Le rapport secret du pentagone sur le climat

Ce rapport confidentiel sur le changement climatique date d’octobre 2003. Comme l’administration américaine avait étouffé ce document, son existence ne fut divulguée que par des indiscrétions en février 2004. Il s’agit d’une prospective dont l’hypothèse repose sur un changement climatique soudain causé par l’effondrement de la circulation du Gulf Stream. Moins d’eau chaude serait brassée vers le nord, entraînant une variation immédiate dans le climat d’Europe du Nord et de l’est de l’Amérique du nord. L’agriculture de la Chine serait durement frappée par des moussons de moins en moins régulières. Alors, comme les humains se battent dès que la capacité d’accueil de leur milieu naturel devient insuffisante, les Etats-Unis et l’Australie seront enclins à bâtir des forteresses défensives autour de leur pays parce qu’ils ont les ressources et les réserves pour assurer leur autosuffisance. Essayons aussi de nous représenter le Pakistan, l’Inde, la Chine, disposant tous de l’arme nucléaire, en conflit larvé à leurs frontières à propos des réfugiés, de l’accès à des rivières communes et aux terres arables. Les troubles et les conflits seront alors des traits permanents de la vie sur terre. Les nombreux décès engendrés par la guerre, la famine et la maladie réduiront la taille de la population totale. Ce qui, avec le temps, équilibrera le nombre de personnes sur Terre avec la capacité d’accueil de la planète !

Le rapport (édition Allia, 2006) conclut : « Nous ne prétendons pas prédire la manière dont le changement climatique va se produire. Notre intention est de rendre parlants les effets que celui-ci pourrait avoir sur la société si nous n’y sommes pas préparés. Les sociétés les plus combatives sont celles qui survivent ».

Les lois d’évolution de la Biosphère sont déjà difficiles à cerner, mais les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique les rendent imprévisibles. Aux humains de s’adapter, s’ils le peuvent.
(écrit le 21.09.2006 par Michel Sourrouille)

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lutte climatique, désirs et réalités françaises

Officiellement la France se fixe pour objectif de réduire de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ; ce qui implique une réduction d’environ 3 % par an dès aujourd’hui. Or la France s’apprête à mettre en service plus de 10 000 mégawatts de capacités de production électrique à combustible fossile d’ici à 2012, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires. Aucun des opérateurs (EDF, Poweo, SNET, Gaz de France, Suez) n’indique avoir calculé les émissions de gaz carbonique produits par les nouvelles capacités. On peut cependant estimer qu’une centrale à cycle combiné à gaz, d’une puissance de 40 MW, rejette déjà environ 960 000 tonnes de CO2 par an. Attention, ça va chauffer ! Pourtant l’augmentation de la consommation électrique est devenue un dogme intangible : on prévoit une croissance de 1,7 % par an jusqu’en 2010, la climatisation étant comme chacun sait de première nécessité. Il y a donc une divergence sérieuse ente la politique de l’offre et de la demande en matière énergétique et l’évolution très probable du changement climatique.

Pourquoi est-il si difficile d’envisager un plafonnement de la consommation d’électricité ? Parce que les humains sont aux mains de la machinerie économique. Il faut accéder à d’autres valeurs, et considérer que, dans la Biosphère, seule la lumière du soleil est indispensable.
(écrit le 20.09.2006 par Michel Sourrouille)

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Carbone, les quotas publics de CO2 contestés

Le gouvernement français a présenté en juin dernier le chiffre de 149,72 millions de quotas annuels (soit autant de tonnes de CO2 rejetés dans l’atmosphère) pour la période 2008-2012. Ce chiffre est d’autant plus arbitraire que le quota précédent (151 millions de tonnes) s’est déjà révélé complètement surévalué. En effet, la commission d’examen du plan national d’affectation des quotas calcule son chiffre à partir des prévisions de croissance des industriels eux-mêmes, donc les statistiques sont systématiquement gonflées. Cette décision montre clairement que Matignon (le premier ministre) arbitre pour les industriels et pour le ministère des finances, contre le ministère de l’écologie et l’évidence. Le plafond obtenu ne pénalisera pas les installations polluantes qui n’auront pas à acheter les quotas qui leur manquent sur le marché de CO2 mis en place début 2005. On détériore ainsi le fonctionnement du marché des droits à polluer et on s’éloigne des objectifs de Kyoto. Greenpeace dénonce « le manque de cohérence et de courage de la politique climatique du gouvernement Villepin ».

La Biosphère ne plaindra pas les habitants des pays riches lors des convulsions politiques et socio-économiques qu’entraînera leur insouciance, elle plaint déjà tous les éco-réfugiés des pays pauvres qui seront de plus en plus nombreux.
(écrit le 19.09.2006 par Michel Sourrouille)

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carte carbone, des quotas individuels de CO2

Les chercheurs londoniens de la Royal Society for Encouragement of arts, manufactures & commerce (RSA) étudient la mise en place de cartes-carbones. On verserait à chaque citoyen un quota annuel d’émission de gaz à effet de serre sur un compte individuel, une unité représentant 1 kilo de CO2 (sachant que chaque Britannique en produit déjà annuellement 9,3 tonnes). Tout citoyen disposerait du même droit à polluer, les plus vertueux pourraient revendre leurs unités-carbone non utilisées. La mise en œuvre est envisageable puisque la technologie existe et que le coût serait inférieur à d’autres projets moins urgents comme la nouvelle carte d’identité. Cette mise en œuvre est d’autant plus nécessaire que le changement climatique constitue une vraie menace. Ce projet d’encadrement des pratiques personnelles est fondé puisque plus de 50 % des émissions de gaz carbonique en Europe proviennent de la consommation individuelle d’énergie, essentiellement le transport automobile et aérien, l’électricité et le chauffage domestique. Cela veut dire aussi que ce projet ne devrait pas être réservé aux Anglais, d’autres citoyens comme les Américains sont de gros pollueurs.

A la mi-juillet, le secrétaire britannique à l’environnement a qualifié cette perspective de « passionnante expérience de pensée ». La Biosphère estime que ces cartes carbone devraient devenir une réalité internationale non d’ici 2020, mais l’année prochaine !
(écrit le 18.09.2006 par Michel Sourrouille)

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L’objectif de Kyoto s’éloigne, désastre assuré

Alors que l’Union européenne s’était engagée à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 8 % entre 1990 et 2010, la baisse n’a été que de 0,9 % entre 1990 et 2004. L’Allemagne est proche de son objectif en ayant fermé de nombreuses unités de production dans l’ancienne Allemagne de l’Est, le Royaume-Uni de même puisqu’il a substitué le gaz au charbon dans ses centrales thermiques. Mais les pays méditerranéens font pencher la balance du mauvais côté, les émissions espagnoles ont grimpé de 48 % entre 1990 et 2004 (contre + 15 % autorisé) et l’Italie de 12 % (contre – 6 % autorisé).

Si l’Europe peine, les Etats-Unis font pire. Selon les chiffres de l’Agence d’information sur l’énergie, l’Amérique du Nord, qui émettait déjà en 2003 un surplus de 16 % de gaz carbonique par rapport à 1990, atteindrait en 2030 le chiffre de 54 %. Comment convaincre la Chine, l’Inde ou le Brésil de s’engager dans la voie de l’abstinence si les pays déjà industrialisés ne respectent pas le protocole de Kyoto ? Pourtant, avec la croissance des pays émergents, le monde entier passerait de 21 milliards de tonnes de CO2 aujourd’hui à 44 milliards en 2030.

Bush ne le sait pas, mais la Biosphère le sait : le réchauffement climatique est en marche, certaines espèces migrent ou commencent à disparaître, les plus adaptés survivront…
(écrit le 17.09.2006 par Michel Sourrouille)

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Les négationnistes du climat, ça chauffe pour eux

Peut-on encore nier la réalité ? Sur les sept premiers mois de 2015, la température à la surface des terres et des océans a été supérieure de 0,85 °C à la moyenne enregistrée au XXe siècle sur cette période. C’est aussi la plus haute jamais mesurée depuis 1880, début du relevé des températures, à 0,09 °C au-dessus du précédent record de 2010. Peut-on d’ores et déjà anticiper que l’année 2015 sera la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, devant 2014, qui avait déjà établi un record ? Tout porte à répondre par l’affirmative.

Ce coup de chaud suffira-t-il à stimuler les 196 parties prenantes à la COP21 ? A ce jour, 56 pays, totalisant 61 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont présenté leurs engagements de réduction. « En l’état actuel, ces engagements ne sont probablement pas suffisants pour rester dans la trajectoire des 2 °C », estime Jean Jouzel, vice-président du groupe de travail scientifique du GIEC. Pour tenir le cap, insiste-t-il, « il faudrait diviser par deux ou trois les émissions entre 2020 et 2050 ». On en est encore loin.

source : Le Monde.fr | 21.08.2015, Coup de chaud sur la planète avant la COP21

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Le réseau action climat (RAC) à Montréal

Quelques nouvelles tardives de Montréal. La réunion portait sur une action de coopération de long terme pour lutter contre le changement climatique. Le discours d’ouverture de Rona Ambrose, nouvelle Ministre canadienne de l’Environnement et Présidente de cette rencontre internationale ressemblait à s’y méprendre au leitmotiv de l’Administration Bush : réunissant l’ensemble des pays membres de la Convention Climat (dont les Etats-Unis), ces discussions ne devraient « ouvrir aucune négociation conduisant à de nouveaux engagements ». La 1e réunion du Groupe de Travail Spécial (GTS) sur les futurs engagements chiffrés de réduction des pays industrialisés constituait l’événement majeur de cette rencontre. Pourtant, l’espoir de voir ce groupe aboutir à un plan de travail détaillé et échelonné dans le temps semble compromis. En cause : des divergences sur le mandat du GTS et les liens avec les autres processus de négociations pour construire un cadre global et cohérent de réduction des émissions. De plus l’Union européenne est la seule à avoir mis sur la table pour l’après 2012 des profils de réductions d’émissions: entre -15 et -30 % pour 2020. Elle envisage de préciser, à Nairobi, sa vision du régime futur autour de l’objectif de 2 °C comme réchauffement climatique à ne pas dépasser. Mais le flou persiste sur le mandat du Groupe Spécial, faisant craindre pour le bon déroulement des futures négociations. Enfin, des signaux négatifs sont parvenus du Canada, qui n’aurait pas l’intention de s’engager sur de nouveaux objectifs chiffrés après 2012 et espère bloquer le travail du GTS. Pour en savoir plus, contact infosdeserre@rac-f.org

Heureusement que la Biosphère se fout complètement du réchauffement climatique, elle en en connu d’autres et des bien pires. Mais pour la très récente espèce homo sapiens et ses tergiversations, l’avenir est loin d’être assuré…
(écrit le 21.08.2006 par Michel Sourrouille)

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Climat, supprimons les quatre roues !

Tout est rose selon la mission interministérielle de l’effet de serre (MIES), les émissions de la France ne devraient pas dépasser en 2010 celles de 1990. Les émissions restent en effet assez stables à 563 millions de tonnes équivalent CO2 en 2004. Beaucoup de secteurs ont fait des efforts : l’industrie manufacturière a diminué sa contribution de 21,6 % entre 1990 et 2004, l’agriculture-sylviculture de 10,5 %, l’énergie de 9,1 % et le traitement des déchets de 8,5 %. En revanche les transports l’ont accrue de 22,7 % et le bâtiment de 22,3 %.

Sachant que les transports sont le premier contributeur des gaz à effet de serre avec 26 % des émissions (dont 57 % attribuables aux voitures particulières), sachant qu’il faudrait diviser les émissions de la France par quatre pour permettre à la Biosphère de rester habitable, vous n’avez plus qu’une solution : Economiser, économiser, économiser… et rouler en vélo. C’est tout le contraire de ce que demande le système actuel : Consommez, Consommez, consommez… des bagnoles.
(écrit le 20.08.2006 par Michel Sourrouille)

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Ton émission personnelle de CO2, çà compte

Chaque Français rejette en moyenne 2,2 tonnes équivalent carbone par an. Si tu te chauffes au fuel, tu émets dans l’année 2400 kg équivalent carbone dans l’atmosphère (extraction du pétrole, raffinage et combustion) ; avec le gaz naturel, tes émissions sont encore de 1900 kg. Ta grosse cylindrée qui parcourt environ 20 000 km dégages 2000 kg équivalent carbone chaque année. Même le contenu de ton frigo est source de dioxyde de carbone : pour fabriquer un steak de 200 g, il faut cultiver les céréales pour le bétail, utiliser des engrais, transporter bétail et viandes froides. L’ensemble de la filière dégage peu de CO2 et beaucoup de méthane. Note qu’un kilo de méthane cause autant de dégâts dans l’atmosphère que 23 kilos de CO2 !

Quelles solutions ? Baisser le chauffage hivernal de 1°C va t’économiser 7 % de ta consommation. Du côté de ton frigo, tu réduiras tes émissions en consommant des légumes plutôt que de la viande et en choisissant des produits de ta région qui n’ont pas eu besoin d’un long déplacement pour arriver jusqu’à toi. Ce n’est pas en éteignant la lumière que tes rejets de CO2 vont diminuer puisque l’électricité est chez toi à 80 % nucléaire, donc sans émission ou presque de gaz à effet de serre. Mais c’est là un autre problème que le réchauffement climatique, la gestion des déchets radioactifs reste encore un problème insoluble. Dans la Biosphère tout est relié, de ce que tu manges à ce par quoi tu seras mangé….

Pratique la simplicité volontaire, marcher avec tes deux jambes provoque un bilan carbone assez équilibré.
(écrit le 19.08.2006 par Michel Sourrouille)

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Al Gore aux avants-postes de la lutte climatique

Seul avec son ordinateur, Al Gore va de ville en ville pour animer le débat autour d’un diaporama consacré au réchauffement de la planète. Le plus extraordinaire est que cet homme seul n’est pas n’importe qui : c’est celui qui, après avoir été vice-président pendant huit ans, aurait pu devenir Président des Etats-Unis si Bush n’avait pas gagné l’élection de l’an 2000.

Depuis, Al Gore se consacre à la cause écologique. Même avec cet appui de poids, « Une vérité qui dérange » (titre d’un documentaire réalisé sur son combat) doit se frayer un chemin difficile contre les intérêts particuliers, ainsi des fabricants de tondeuses à gazon qui se battent aujourd’hui en Amérique pour refuser les normes restrictives d’émission de gaz à effet de serre. Al Gore constate aussi que la télévision étouffe le débat car, aux Etats-Unis, elle est aux mains de quelques grandes sociétés pour lesquelles les programmes de divertissement doivent s’infiltrer même au cœur des émissions d’information. Pourtant les scientifiques pensent qu’il nous reste juste dix ans avant le point de non-retour, quand la fonte des glaces des pôles et du Groenland deviendra incontrôlable. Comme le pense Al Gore, le changement climatique devrait être en tête de l’ordre du jour de toutes les campagnes électorales dans le monde entier.

Mais la Biosphère constate que c’est bien seul qu’une ancienne gloire des Etats-Unis agit en dehors des voies officielles. Sur la possibilité qu’il se fasse projeter Une vérité qui dérange, le Président actuel G.W.Bush s’est contenté de répondre : « J’en doute. » Il faudra bien des ouragans et bien des malheurs pour que les humains prennent conscience de leur remarquable bêtise !
(écrit le 27.07.2006 par Michel Sourrouille)

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Pétrole et effet de serre, les jumeaux hydrocarbures

Fin novembre 2005, le gouvernement suédois a nommé une « Commission contre la dépendance pétrolière » qui était chargée de présenter un programme stratégique d’ici à l’été 2006. Car, si les Suédois ont investi, comme la France, dans le nucléaire après la première crise pétrolière, il a toujours été clair que ce n’était pour eux qu’une solution de court terme.

Lors du référendum de 1980, les Suédois ont en effet voté à 58 % pour l’abandon de l’atome. La conversion de l’économie aux énergies renouvelables a donc commencé très tôt ; en 2004, elles apportent 35 % de l’énergie produite en Suède, mais 41 % des ressources proviennent toujours du pétrole. C’est particulièrement dans le secteur des transports que réside le plus grand défi, plus de 95 % du parc automobile fonctionne toujours au diesel ou à l’essence. Pourtant le pays est parvenu à généraliser l’E5 (95 % d’essence et 5 % d’éthanol), à faire rouler les bus aux biocarburants et à booster les ventes de « voitures propres », qui représentaient 15 % des nouvelles immatriculations en mars 2006. Dans l’habitat, la consommation de pétrole a diminué de 80 % depuis 1970. Aujourd’hui, 14 % seulement des maisons individuelles sont chauffées au fuel, contre 70 % en 1978. On compte aussi supprimer le chauffage électrique d’ici 5 ans. Mais les Suédois ne devront pas seulement se convertir aux biocombustibles et autres systèmes plus ou moins solaires, il faudra aussi qu’ils réduisent leur consommation totale d’énergie : s’il s’agit de conserver encore le mode de déplacement individuel motorisé et le chauffage central, le pari de l’indépendance pétrolière est irréaliste.

Le seul réalisme, du point de vue de la Biosphère, consiste à limiter ses besoins, à aller vers la simplicité volontaire. Car qui dit baisse de la consommation de pétrole dit diminution de gaz à effet de serre…
(écrit le 24.07.2006 par Michel Sourrouille) Ere post-pétrolière en Suède ?

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Econologie : des véhicules de société plus « propres »

Les entreprises vont-elles adhérer à l’éconologie (contraction d’économie et d’écologie) ? Pour favoriser cette évolution, la loi de finances 2006 incite les entreprises françaises à avoir des flottes plus propres. En effet la taxe sur les véhicules de sociétés ne sera plus désormais fonction de la puissance fiscale du véhicule, mais du gaz carbonique (CO2) rejeté. Cette mesure est prise dans la foulée du protocole de Kyoto afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il y aura sept tranches, de moins de 100 g/km de CO2 (428 euros de taxes) aux véhicules de plus de 250 g/km (5 301 euros de taxes). Cette taxe fiscale n’est pas la seule incitation : depuis le 1er janvier 2005, une nouvelle norme européenne antipollution est entrée en vigueur qui contraint à abaisser de 30 % les émissions d’oxyde d’azote, de monoxyde de carbone et d’hydrocarbures imbrûlés, mais les constructeurs ont obtenu que son application soit retardée d’un an.

De toute façon LE MONDE (11/05/2006), qui nous donne toutes ces informations, termine par une présentation de véhicules pour VIP : la Jaguar S-Type, la Citroën C6 très prisée des présidents des entreprises du CAV 40 ou les SUV (sports utility vehicles ou 4×4) de luxe !

Comme d’habitude les plus riches vont continuer à polluer la Biosphère davantage que les autres, ils peuvent se payer les taxes et les gadgets techniques. Au-delà des contraintes étatiques, la lutte contre la société thermo-industrielle implique aussi de passer à l’action directe contre les 4X4 et autres riches pollueurs….
(écrit le 13.07.2006 par Michel Sourrouille)

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Virtualité des permis d’émission de carbone

Le marché international du dioxyde de carbone sur lequel les crédits d’émission de CO2 pourront être échangés par des Etats, des industriels ou même des particuliers, ne sera opérationnel qu’en 2008 : c’est la date du début des efforts de réduction auxquels se sont engagés les pays signataires du protocole de Kyoto. Mais le marché européen des quotas de CO2 (un quota équivalent à un crédit) fonctionne déjà depuis début 2005. Le crédit carbone est passé de 7 euros à l’ouverture de ce nouveau marché à presque 30 euros en avril 2006, pour chuter aux alentours de 10 euros fin mai 2006. Cette volatilité des cours tient à la procédure utilisée, étatique dans ses fondements, de marché dans sa réalisation. En effet, la chute du crédit carbone ne résulte pas du fait que les industriels ont émis moins de gaz à effet de serre, mais résulte seulement du fait que les émissions sont inférieures de 44 millions de tonnes au plafond de quotas attribué unilatéralement par les compromis étatiques européens en 2005 pour les 21 pays membres.

Le nouveau plan d’allocation (à remettre par chaque pays avant le 30 juin à la Commission européenne) devrait être plus réaliste, mais où est la réalité de ce qu’il faudrait émettre ? Greenpeace, s’appuyant sur un rapport d’Ecofys, demande que la France, avec ses 13 % d’excédent, accepte que son quota passe de 150 à 135 millions de tonnes de CO2.

Heureusement que la Biosphère se fout complètement du réchauffement climatique, elle en en connu d’autres et des bien pires. Mais pour la très récente espèce homo sapiens et ses tergiversations, l’avenir est loin d’être assuré…
(écrit le 5.07.2006 par Michel Sourrouille)

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Réchauffement climatique : le leurre technologique

Lancé en juillet 2005 par Washington, un partenariat entre six pays (Etats-Unis, Australie, Chine, Inde, Japon et Corée du Sud) avait pour but de « créer un environnement favorable pour le développement, la diffusion, le déploiement et le transfert de pratiques et de technologies propres ».

Ce partenariat ne pose cependant aucune contrainte et se présente essentiellement comme un lieu d’échanges d’informations. Réuni pour la première fois en janvier 2006, cet aréopage a révélé ce qu’il était depuis le début, une tentative américaine pour affaiblir le protocole de Kyoto dont on connaît pourtant l’insuffisance criante, un simple paravent. Le ministre australien (les Etats-Unis et l’Australie sont les deux seules nations occidentales à ne pas avoir ratifié le protocole de Tokyo) avoue lui-même qu’il ne faut pas attendre de solution miracle de cette réunion ! Pourtant, dans la zone d’influence de l’Australie, des villageois ont déjà été contraints d’évacuer leurs îles (Tuvalu par exemple) en raison de l’élévation du niveau de la mer. Mais il est vrai que le gouvernement australien a refusé d’accueillir des réfugiés climatiques sur son sol : priorité aux Aussies.

Les humains vont se battre de plus en plus violemment pour revendiquer le droit à la vie ou pour garder leurs privilèges. La Biosphère leur rappelle que leurs conflits fratricides ne sont qu’un infanticide différé.
(écrit le 11.06.2006 par Michel Sourrouille)

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Réchauffement climatique : Après l’aérien, le pédalo ?

« En France le transport aérien pèse, en termes de Voyageurs/km transportés, 1,5 fois le ferroviaire. En terme de valeur, c’est-à-dire ventes en euros-passagers et ventes en euros-fret, l’aérien pèse 1,8 fois le ferroviaire. En termes de balances des paiements, l’aérien pèse 1,7 milliards d’euros, le fer pèse 0,2 milliards. En termes de finances publiques, l’aérien coûte à peu près zéro à l’Etat alors que les subventions versées au fer (y compris la compensation des caisses de retraites de la SNCF) ponctionne chaque année 11 milliards d’euros ». Ainsi s’exprime le directeur du développement à Air France lors d’une conférence-débat devant les syndicalistes d’Air France. Vive l’aérien !

De son côté Pierre Radanne, représentant de la France à la conférence de Kyoto, estime devant le même aréopage que pour stabiliser le climat, il faudrait diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui implique que la France les divise par quatre entre 2000 et 2050 : « On a un énorme problème avec le pétrole et l’effet de serre, on va devoir prendre une décision politique et, sur la moyenne distance, donner une priorité au ferroviaire au détriment de l’aérien. On devra aussi donner priorité aux nouvelles technologies de communication sur un certain nombre de déplacements ». En fait P.Radanne se garde de faire du catastrophisme, il parle devant un public de syndicalistes pour qui l’emploi est la donnée majeure, mais il reconnaît aussi « qu’il n’y a pas une énergie salvatrice que l’on va sortir du chapeau pour tout résoudre ». Pour lui, les voyages aériens ont encore quelques beaux jours devant eux, mais on ne peut certainement pas dire « beaucoup d’années ».

Comme dit en conclusion P.Radanne, « on sait que l’on doit faire la paix avec la planète si on ne veut pas la transformer en désert à la fin du siècle, mais on ne sait pas bien comment le faire ». La Biosphère le sait ! Les humains peuvent faire Paris-New York à la voile, mais aussi à la rame, de toute façon il ne restera plus que les énergies renouvelables pour leurs générations futures.
(écrit le 9.05.2006 par Michel Sourrouille)

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La déforestations est exclue des négociations climatiques

Parmi les nombreux sujets traités à la Conférence de Montréal en novembre 2005, la prise en compte de la déforestation pour lutter contre le changement climatique a été mis sur le devant de la scène. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a proposé un document de réflexion sur ce sujet. La déforestation, après la combustion des énergies fossiles, est la 2ème source d’émission anthropique de gaz à effet de serre. Elle représente près de 25 % des émissions, mais n’a pas été prise en compte par le Protocole de Kyoto. La proposition de la PNG vise donc à inclure les actions menées pour réduire la déforestation dans le cadre de la Convention et du Protocole. Un processus de réflexion a donc été lancé : les différents acteurs feront part de leur point de vue au secrétariat d’ici mars 2006, un rapport sera présenté en 2007. Il faudra en outre s’intéresser à une méthodologie fiable pour comptabiliser les émissions évitées et prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux des projets.

De conférences en rapports les humains papotent, ils croient qu’ils ont tout le temps devant eux alors que la Biosphère en a déjà marre d’attendre : les glaciers fondent, les inondations et les sécheresses sévissent. L’adaptation ne sera bientôt plus possible.
(écrit le 24.02.2006 par Michel Sourrouille)

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