pacifisme

non-violence, toujours

Je suis né à la fin du nazisme, je suis  contemporain de la fin du stalinisme, j’ai vu que des juifs pouvaient se comporter aujourd’hui envers autrui comme des salauds se sont comportés hier envers des juifs. J’ai côtoyé des socialistes qui peuvent agir aujourd’hui comme des staliniens et des camarades de travail qui ne valaient pas mieux. J’ai donc perdu toute illusion sur  la conception du paradis sur Terre et même sur l’avenir de l’homme. Mais j’ai été toujours fidèle à mon idéal de non-violence qui a marque mes premières années de militantisme aux début des années 1970. J’ai été et je reste fondamentalement objecteur de conscience car c’est la seule démarche positive : la réflexion individuelle, le débat constructif, l’opposition décidée si c’est nécessaire, la recherche d’une pacification de l’existence pour tous, non humains compris. Quand LeMonde (23.07.2008) me permet de lire Joan Baez qui poursuit un tel chemin, cela me renforce dans mes convictions. Quelques extraits significatifs de son interview :

            «  C’est dans les cercles de quakers que j’ai découvert qu’il existait des alternatives à la violence. Martin Luther King nous parla de combats à mener avec les armes de l’amour et de révolution non violente. Je sentais qu’il y avait une voie dans laquelle je ferais quelque chose. Chanter puisque j’avais de don, mais chanter en exprimant quelque chose.

            Ce sont les militants de la non-violence qui ont mis fin à la guerre au Vietnam. Le président ne le souhaitait pas ! Les marches, les chants, les pétitions, touts les actions protestataires ont été payantes ! Et le sont toujours ! Encore faut-il cet élan, cette cohésion qui a manqué dans les années 1980 et 1990, marquées par un repli des gens sur eux-mêmes et un rejet absolu de l’esprit de sacrifice.

 Avec Obama est naît un sentiment nouveau pour moi qui déteste toute idée d’allégeance à un pays – la naissance est le fait d’un tel hasard ! – et je n’ai jamais pu saluer le drapeau américain, la main sur le cœur, en récitant des âneries ! Aucun drapeau d’ailleurs ! Je me suis toujours sentie citoyenne du monde, quitte à être mal comprise. Et voilà que moi aussi, naguère si sceptique sur l’utilisation du vote, je me prends à rêver. Je rêve qu’Obama apporte de l’intégrité dans les eaux troubles de Washington. Je rêve qu’il résiste à l’appel de la guerre. »

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la bombe à Sarko

La Biosphère aime les objecteurs de conscience, opposés à l’usage collectif des armes. Les bilans humains sont toujours tragiques, mais les écosystèmes sont aussi bouleversés par les affrontements armés : la mort violente des civils et des militaires est tragiquement indissociable des dégâts infligés à la nature (cf. « Guerres et environnement » de Claude-Marie Vadrot). Pourtant ce n’est pas la position de la France, ardent exportateur d’armes en tous genres et adepte de la dissuasion nucléaire, remise au goût du jour par son président Sarko(zy). Il parait qu’il nous faut défendre des intérêts vitaux non définis contre une menace strictement potentielle avec un très très gros bâton, limité quand même à moins de 300 têtes nucléaires, la France est une puissance moyenne. Il est vrai aussi qu’on ne prétend plus larguer une bombe irradiante sur Ben Laden, même si on savait exactement où il se trouve. Mais de toute façon nous ne donnons pas le bon exemple.

 

L’assurance-vie d’une nation ne peut reposer sur des armes de destruction massive, seulement sur la volonté de tout un peuple à  rejeter toute dictature sur les corps et les esprits, qu’elle vienne de l’intérieur ou de l’extérieur. Ce n’est pas en éliminant à l’aveugle un adversaire qu’on donne le bon exemple de la sagesse, mais en oeuvrant à la paix mondiale, en partageant ses propres richesses, en montrant qu’on soutient la solidarité entre les peuples, qu’il soit en Europe, au Tibet ou ailleurs. La dissuasion nucléaire est un résidu sinistre de la guerre froide dans un monde globalement sécurisé. Nous savons que les véritables menaces ne sont plus d’ordre géopolitique, mais écologique : elles portent pour nom le pic pétrolier, réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles.

 Nous avons mieux à faire qu’entretenir un arsenal d’opérette dont le dernier fleuron s’appelle « le Terrible »…

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