Comment trancher entre écologie et extrême droite ? Marine Le Pen avait jugé le projet de l’écologiste Nicolas Hulot compatible avec celui de son propre parti : « On a relu avec mes conseillers le projet qu’il avait fait en 2007… Il y a énormément de choses qui sont tout à fait compatibles avec le projet du Front national ». Aujourd’hui les conseillers d’Eva Joly sont persuadés que leur candidate a des marges de manoeuvre et des électeurs à conquérir… du côté du Front national*. Par contre Eva Joly se dit opposée au Front National… sur la question européenne : « Nous sommes radicalement opposés au FN : ils ne tiennent pas compte de la réalité. Ils préconisent la sortie de l’euro. Les solutions sont européennes. Ne croyez pas des bonimenteurs. »
Soyons complexe, plus complexe que les petites phrases que les journalistes du MONDE ou les chargés de communication des politiques mettent en évidence. Le slogan fondamental de l’écologie politique pourrait être « produire local et consommer local pour résister à la mondialisation ». Il faut relocaliser, ce qui implique d’acheter plus européen que chinois, plus français qu’européen, plus régional que français. Cela ne veut pas dire à l’égal du Front National préférer sa soeur à ses cousines, les filles françaises plutôt que les étrangères. Que Laurent Ozon (membre du bureau politique au début de cette année et démissionnaire depuis) ait apporté à Marine le Pen le concept du « localisme », n’est pas un problème en soi. Si le FN reprend une bonne idée, cela reste une bonne idée. Sur un territoire qui tend à la résilience aux chocs provoqués par les hydrocarbures (descente énergétique et réchauffement climatique), peu importe votre étiquette, marxiste ou d’extrême droite, chef d’entreprise ou artisan, nous avons tous l’obligation de travailler ensemble pour bâtir une société viable, vivable et durable. Mettre en avant le collectif local, c’est obligatoirement miser sur des rapports démocratiques… contrairement au FN. Les jeux partisans de préparation à la présidentielle française ne devrait nous intéresser… que de très loin. Il n’y a pas de sauveur suprême, la solution aux crises se trouve d’abord dans notre comportement individuel, familial, local : ne pas vivre à crédit, diminuer sa consommation énergétique, instaurer des relations conviviales de proximité. Il n’y a de véritable démocratie que locale.
Pour conclure, cette phrase qui résume la philosophie d’Eva Joly : « Nous, les écolos, nous portons la complexité du monde, le FN porte une simplification mensongère. » Cette analyse rejoint la nôtre, lire notre post « écologisme contre extrême droite » : Il est plus facile dans l’adversité de montrer du doigt un coupable présumé. Face à cette tactique souvent utilisée dans la pratique électorale, l’écologie politique présente nombre d’analyses et de pratiques possibles, c’est-à-dire des réponses complexes.
* LE MONDE du 11-12 2011, Les écologistes s’adressent aux électeurs frontistes
Eva Trotskyste ne manque pas d’ air pour critiquer le FN et de façon sous jacente ses membres dont beaucoup partagent les préoccupations d’ écologie réelle qui sont la maîtrise de la démographie et de l’ immigration : toutes préoccupations absentes des « intenses réflexions » de ces ecolos de prisunic !
L’ écologie politique (drôle de créature) est déroutante de naiveté, qui ne parle que de toilettes sèches, d’ arrêt du nucléaire ou de relocalisation de la production agricole / industrielle (dont on ne peut nier la nécéssité toutefois) mais qui évacue la question démographique fondamentale en écologie scientifique .