coût des catastrophes et responsabilité humaine

Depuis ce WE* se réunissent à Monte-Carlo les principaux réassureurs, assureurs et courtiers mondiaux pour négocier les conditions de renouvellement des traités de réassurance de l’année 2012. La profession reconnaît avoir de plus en plus de mal à prévoir les risques liés aux catastrophes naturelles. Le débat autour de l’évolution nécessaire ou non des modèles de simulation des catastrophes naturelles devrait donc être une des questions évoquées à Monte-Carlo.

Un autre article du MONDE** envisage cette modélisation. Une première publication , dans la revue Nature, avait permis de montrer que les inondations catastrophiques qu’a connues le pays de Galles à l’automne 2000 étaient principalement dues au changement climatique en cours. Une approche analogue, publiée en mars dans Geophysical Research Letters (GRL), suggère au contraire que l’ajout des gaz à effet de serre anthropiques ne modifiait pas substantiellement la probabilité de survenue de la vague de chaleur historique qui avait frappé la Russie à l’été 2010. Il est donc encore difficile de cerner la responsabilité humaine. Mais comme les émissions de gaz à effet de serre continuent et s’accumulent, il est étonnant que les réassureurs à Monte Carlo ne s’inquiètent pas davantage. C’est parce qu’ils sont aveugles, ils ne s’intéressent qu’à une prévison pour l’année 2012, nullement au siècle à venir pendant lequel la hausse moyenne des températures a une forte probabilité de nous faire basculer dans une biosphère que nous n’avons jamais connu : inondations, désertification, etc. Tant pis pour les générations futures, le taux d’actualisation choisi par nos financiers favorise le moment présent. Il est vrai aussi que les assureurs ne s’intéressent qu’à ceux qui peuvent payer des prrimes d’assurance, ils ne sentent donc pas concernés par les plus pauvres qui seront pourtant les plus touchés par le réchauffement climatique !

Il est vrai surtout que les questions qui intéressent le plus les médias et le grand public ne sont pas celles qui passionnent le plus les scientifiques prévisionnistes. Sur lemonde.fr, qu’Hollande se démarque d’Aubry sur l’éducation entraîne plus de 150 réactions, et même l’affaire Guérini plus de 30 commentaires ; les deux articles sur lesquels nous nous appuyons (voir ci-dessous) n’avaient aucun écho hier soir. A désespérer, d’autant plus que s’il y avait eu réaction, ce serait plutôt de la part des climato-sceptiques !

* LE MONDE du 10.09.11 Des catastrophes naturelles très coûteuses en 2011

** LE MONDE du 10.09.11, Trouver le responsable des calamités météorologiques