La Terre se soulève, son manifeste

Il n’y a pas que des personnalités comme Greta Thunberg qui portent par leurs actions l’urgence écologique. Il y a aussi des associations, de plus en plus nombreuses et qui recouvrent des domaines aussi bien ponctuels que nationaux ou même internationaux. Mais c’est le mouvement des « Soulèvements de la Terre », conglomérat d’associations, qui est en train de structurer la contre-violence à exercer contre la société thermo-industrielle qui nous mène au désastre.

Voici une présentation du manifeste des Soulèvements de la Terre, « Premières secousses » 

Nabil Wakim : Dans un livre manifeste, intitulé Premières secousses (La Fabrique, 296 pages, 15 euros) et signé collectivement Les Soulèvements de la Terre, cette organisation polymorphe tente de définir ses grandes lignes politiques. Le livre explique que le mouvement se reconnaît en premier lieu dans trois modes d’action. D’abord, le blocage, défini comme « une suspension d’une infrastructure responsable du ravage écologique » – arrêter un chantier, par exemple. Le « désarmement », présenté comme la « mise en pièces d’infrastructures ou de chantiers qui accélèrent la catastrophe en cours », autrement dit, le sabotage. Et, enfin, « l’occupation de terres . « L’écologie qui se contente de faire la morale est au mieux impuissante, au pire contre-productive », écrivent Les Soulèvements de la Terre. Si l’agro-industrie se trouve dans le viseur du mouvement, c’est également le cas du secteur du ciment, considéré comme « l’une des industries les plus universellement associées au ravage environnemental ».

Autour des mégabassines, les actions de sabotage ou d’occupation de lieux n’étaient pas forcément consensuelles au départ. Elles le sont progressivement devenues, estiment les auteurs, dans l’enthousiasme de la contestation commune mais aussi face à la répression.« Nous n’avions pas anticipé l’ampleur inédite du feu qui s’est abattu sur nous ce jour-là », reconnaissent les militants à propos des affrontements de Sainte-Soline. Forts de leur expérience dans les modes d’action radicaux, Les Soulèvements se rêvent en « force d’intervention » militante, en soutien à des mouvements sociaux. Mais souhaitent aussi participer à rendre certains territoires « ingouvernables » pour les institutions – comme un message adressé directement au ministre de l’intérieur.

Le point de vue des écologistes concernés

ti Gilou : 1) Lorsqu’un ministre de l’intérieur tolère les violences et les déprédations d’un camp (la FNSEA) et taxe l’autre « d’ecoterroriste », il attise la violence. 2) Actuellement, toutes les contraintes écologiques sont sacrifiées à la recherche de profits à court terme. Ces deux raisons incitent les moins de 30 ans à l’action. Certains lecteurs de plus de 60 ans crient au scandale. Malgré mes 72 ans, j’incite ces jeunes à continuer, pour l’avenir de mes petits enfants.

Marc Girod : Il y a la radicalité du pouvoir, sa brutalité, l’abus cynique des outils conventionnels de la « démocratie », et l’urgence écologique. Agir en citoyens, organiser la résistance, n’est pas facile. Mais c’est nécessaire.

John Baird Callicott : La vision relationnelle du Soi transforme l’égoïsme en écologisme. « Je protège la forêt tropicale » devient : « Je suis une part de la forêt tropicale qui me protège moi-même. » Le monde est le prolongement de ton propre corps, et ton corps est la concentration du monde dans un endroit particulier de l’espace-temps. Nul n’existe indépendamment, bios est intrinsèquement symbiose.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

13 août 2023, Soulèvements de la Terre / Darmanin… 1 / 0

extraits : Les juges des référés de la haute instance administrative ont suspendu, vendredi 11 août, la dissolution des Soulèvements de la Terre, prononcée le 21 juin en conseil des ministres. Le gouvernement qualifiait dans son décret SLT de « groupement de fait », et l’avait dissous pour avoir incité « à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence ». C’est un sérieux camouflet qu’a infligé le Conseil d’Etat à Gérald Darmanin….

21 juin 2023, Dissolution SLT en conseil des ministres

extraits : Les terroristes sont ceux qui massacrent des centaines de km 2 de nature ou polluent abondamment l’environnement. Pas ceux qui cassent 3 machines ou bloquent un chantier. Pour ce gouv., il vaut mieux tuer l’avenir de nos enfants au nom du capital, que de résister pacifiquement aux atteintes à la nature pour sauver l’humanité…

9 juin 2023, Violence, contre-violence et dissolution

extraits : il y a plusieurs sortes de violences à ne pas confondre. Il y a la violence du système thermo-industriel qui nous a enfermé dans une impasse, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, stress hydrique, etc. Face aux entreprises destructrices du vivant, il y a la contre-violence de quelques militants qui défendent les générations futures contre cette agression. Et puis il y a la violence d’État qui soutient la violence de ce système croissanciste aveugle…

2 Avril 2023, « Nous sommes les Soulèvements de la terre »

extraits : Trois cents personnalités, dont Philippe Descola, Cyril Dion, Annie Ernaux et Adèle Haenel ont décidé de rendre publique leur appartenance aux Soulèvements de la terre…

2 avril 2023, Nous sommes la Terre qui se soulève

extraits : Nous sommes la Terre qui se soulève, nous sommes la forêt qui se défend, nous sommes le peuple de l’eau et nous sommes multiples, insaisissables. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. Le mouvement des soulèvements ne peut être dissout, car il est composé de tous les mouvements paysans, écologistes, de sauvegarde de l’eau et de nos terres. On ne dissout pas un mouvement qui gronde, on ne dissout pas une révolte qui se prépare.

4 réflexions sur “La Terre se soulève, son manifeste”

  1. – « Le morcellement entre luttes sociales, luttes environnementales, luttes contre les oppressions a montré ses limites. Les luttes sont globales. […] La force des SDT est de réussir à solidariser des populations autour de revendications sur leurs territoires, leurs façons de les habiter, leurs désirs de décider par elles-mêmes de comment y vivre et de donner à ces combats une dimension politique globale. […] Face à l’avancée dévastatrice du capitalisme, les marches et pressions sur les gouvernements sont impuissantes. […] Une réflexion nécessaire et urgente ! » ( Les Soulèvements de la Terre ou le renouveau de la lutte écologiste –
    lanticapitaliste.org – mai 2023 )

    Pour moi, tout est dit dans cet article, du NPA. ( à suivre )

    1. (suite) Mais qui donc n’a pas encore compris la stratégie (politique) du «diviser pour mieux régner» ? Ainsi que l’intérêt du «penser global agir local» («La force des SDT est de réussir à solidariser des populations autour de revendications sur leurs territoires»).
      Mais qui ne voit toujours pas la place (le rôle) du Capitalisme (cette poignée de gros capitalistes) dans tous ces problèmes qui nous (pré)occupent chaque jour, ne serait qu’ici sur ce blog ? Mais quels sont donc ces zécolos qui oseront encore douter, voire nier, de telles évidences ? Ne répondez pas TOUS en même temps, merci.

      Puisque la réflexion est nécessaire et urgente… soyons déjà honnête envers nous-même.
      Sinon, encore une fois, ce n’est pas la peine d’aller plus loin. ( à suivre )

      1. (et fin) Nos commentaires (points de vue) Biosphère les appelle des «réflexions».
        C’est vraiment trop d’honneur pour certains, misérables, pour qui la réflexion s’apparente à la faculté de voler chez les bœufs et les ânes. En agitant les oreilles.
        Bilan des courses sur ces articles de Biosphère mis en lien :
        – 6 réflexions sur “Nous sommes la Terre qui se soulève”
        – 3 réflexions sur “« Nous sommes les Soulèvements de la terre »”
        – 4 réflexions sur “Violence, contre-violence et dissolution”
        – 7 réflexions sur “Dissolution SLT en conseil des ministres”
        – 4 réflexions sur “Soulèvements de la Terre / Darmanin… 1 / 0”

        Pour faire avancer la Réflexion… l’intelligence collective et en même temps, je laisse maintenant la place aux réflexions des abonnés absents.

        1. Oups ! J’avais oublié qu’ON ne travaillait pas le 1er mai.
          Alors pensez donc pour la Réflexion. Non ça c’est trop demander.
          Le 1er mai les Biosphériens sont dans les bois, ils ramassent du muguet. 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *