Comment trouver la bonne info au milieu de la merde ?

Lisez Télérama* par exemple, le summum de la sophistication en matière de présentation de la vie culturelle. Il faut oublier les programmes de la TNT dont l’indigence est à la mesure de leur fausse gratuité : on paye des pages de pub. Laissons de côté câble et satellite, on s’y noie corps et âme. La recension des films ? Où est la nature et l’écologie ? Nulle part ou presque. Apprécions les trois informations qui comptent.

– Un or très noir, que fait-on avec du pétrole ? « De la misère. De la guerre. De la laideur. »** Trois quarts de siècle après qu’on ait proféré cette phrase, misère, guerre et laideur ont gagné pays producteurs et pays consommateurs. L’ère pétrolière a causé le malheur des peuples et doit s’achever au plus vite car elle menace l’humanité tout entière. Le meilleur surnom qu’on puisse donner au pétrole, la « merde du diable ».

– Les océans se vident. C’est ce que nous a démontré Daniel Pauly. Les prises totales de poisson diminuent depuis 1996. La pêche industrielle est un désastre global, depuis la fin du XIXe siècle, quand les Anglais on lancé les premiers chalutiers à vapeur et fait main basse sur toutes les ressources côtières de l’Angleterre en une dizaine d’années. Ils ont tout zigouillé, puis ils sont partis pêcher plus loin. Les prises de poisson en mer du Nord représentent moins de 10 % de ce qu’ils ont été à leur maximum. C’est précisément la définition d’un « effondrement ». Les gens l’auront-ils remarqué ? Non. Un jour il ne restera que du poisson d’élevage ou du surimi, les jeunes générations n’auront plus les références de ce qu’était un poisson. Est-ce que j’accepte la destruction de la biodiversité mondiale ? Est-ce que j’accepte que la température du globe augmente de trois, quatre ou cinq degrés ? Non. Sans chercher à coupler mon combat avec une victoire potentielle, je lutte, par principe.

-Vivement demain : Enki Bilal travaille à une série télévisée, il adapte sa BD Bug, un futur où l’outil numérique est hors d’usage, créant la panique chez des humains dépendants de la technologie Quelques pannes récurrentes du réseau électrique, et on entrera enfin dans la vraie vie, suivez mon regard, vers le Venezuela !

* Télérama n° 3617, 11 au 17 mai 2019

** dans la pièce de théâtre de Giraudoux, La folle de Chaillot, 22 décembre 1945

1 réflexion sur “Comment trouver la bonne info au milieu de la merde ?”

  1. « Comment trouver la bonne info au milieu de la merde ? »
    Difficile en effet, je dirais même que c’est de plus en plus difficile. D’autant plus quand on ne voit plus très bien ce qu’est la merde, quand on ne fait plus la différence entre une vessie et une lanterne. D’autant plus à une époque où la merde vaut de l’or.
    Quoi qu’il en soit nous ne trouverons pas de quoi nous éveiller, ou nous réveiller, sur ces sites qui nous vendent les ENR, le sacro-saint Développement Durable et la non moins sacro-sainte Transition. Ce n’est certainement pas sur ce genre d’endroits que nous pourrions développer notre esprit critique si défectueux et nous éclaircir les idées.

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