Ecoutons-les parler quand ils le disent si bien !
Hervé Kempf : « Marcher. Marcher parmi les bois et les rochers… Rien de plus banal… Rien de plus extraordinaire, pourtant, dans ce monde où vrombissent les moteurs, où se multiplient les constructions, où se manufacturent les objets de l’infini désir, ce monde ivre de son propre vacarme… Ce qui anime l’écologie depuis l’origine, et qui se dissipe dans les batailles urbaines, c’est le souci de l’art perdu de la conversation entre les hommes et les êtres de fleur et de poil par lequel on se liait au cosmos. »* (Parler avec les arbres, LeMonde du 15 juin 2012)
François Terrasson : « L’idée de fusion avec l’univers, de solidarité avec les autres animaux, d’intégration sensuelle aux ambiances forestières, l’élan d’identité avec les énergies intérieures et celles du vent et des montagnes, tant de multiples façons de toucher réellement les cordons ombilicaux qui nous lient aux forces d’où l’on a émergé, sont absents, ou ridiculisés par les gens sérieux. L’égoïsme humain, le maintien des ressources pour l’homme ne peut être satisfait que par une philosophie qui ne soit pas centrée sur l’homme. Pour sortir d’un problème insoluble, les thérapeutes expliquent qu’il faut commencer par voir le problème de l’extérieur, en sortant du système de pensée qui a provoqué la crise. Il est grand temps que la Nature divorce de l’Environnement, car au nom de l’environnement on trafique et détruit la nature. » (La civilisation anti-nature, 1994)
John Seed : « A mesure que nous intériorisons les implications de l’écologie, nous nous identifions à toutes les formes de vie. L’aliénation s’estompe. « Je protège la forêt tropicale » se transforme en « je suis un élément de la forêt tropicale se protégeant lui-même ». Je suis cet élément de la forêt tropicale chez lequel la pensée est récemment apparue. » (Anthropocentrism : Appendix E, 1985).
Aldo Leopold : « La montagne qu’il faut déplacer pour libérer le processus vers une éthique, c’est tout simplement ceci : cessez de penser au bon usage de la terre comme à un problème exclusivement économique. Une chose est juste quand elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique, elle est injuste lorsqu’elle tend à l’inverse ». (Almanach d’un comté des sables, 1946)
La Charte de la Nature des Nations unies proclamait en 1982 que « toute forme de vie est unique, et mérite le respect, indépendamment de ce quelle vaut pour l’homme ». Est-ce encore possible quand le goudron, le béton et la démesure humaine aura tout recouvert ?
Ecologie profonde – Deep ecology: « deep » parce qu’il faut se poser des questions profondes « Pourquoi ?, Comment ? » Cela n’a rien de radical dans l’expérience avec autrui. C’est un mouvement personnel, interne, non-violent à la découverte du Soi, pour retisser un lien étroit avec les « autres », avec l’ensemble de la communauté du vivant. Eprouver une sympathie intense pour les « autres » comme le décrit si bien Kempf, Terrasson, Leopold ou Seed est, en somme, une source infinie d’esthétique. C’est en empruntant les détours de ce chemin qu’une nouvelle étique planétaire émergera.
Ecologie profonde – Deep ecology: « deep » parce qu’il faut se poser des questions profondes « Pourquoi ?, Comment ? » Cela n’a rien de radical dans l’expérience avec autrui. C’est un mouvement personnel, interne, non-violent à la découverte du Soi, pour retisser un lien étroit avec les « autres », avec l’ensemble de la communauté du vivant. Eprouver une sympathie intense pour les « autres » comme le décrit si bien Kempf, Terrasson, Leopold ou Seed est, en somme, une source infinie d’esthétique. C’est en empruntant les détours de ce chemin qu’une nouvelle étique planétaire émergera.