Conférence-débat sur la Décroissance démographique
le point de vue des organisateurs
Gilles Lacan (Ecologie sans frontières) : La démographie comme approche disciplinaire est différente de l’approche écologique. Les spécialistes de l’INED se contentent de constater, on quantifie des données, cela ne sert à rien. Si on est écolo, on pense que la population humaine est invasive. Il faudrait parler de démo-écologie (ou démécologie), une approche réaliste qui se situe dans la mouvance de la décroissance. Cette conférence est en fait un clin d’œil vers la liste des décroissants pour les Européennes. Pour éviter l’effondrement, on ne peut passer par une croissance « verte » ; il faut cesser ce consensus mou sur le « toujours plus », plus de logements, plus de voitures, plus d’éoliennes. Notre réponse, c’est qu’il faut ralentir et cette conception doit émerger dans la sphère médiatique. D’où cette conférence.
Didier Barthès (Démographie Responsable) : La décroissance démographique est une thématique absente de l’écologie officielle. La décroissance est pour notre association la seule voie pour sauver les écosystèmes. La décroissance démographique est un élément omniprésent, pourtant ce sujet est le moins évoqué. Même des décroissants ne veulent pas entendre parler de Malthus. Ils s’attaquent à la facilité, les multinationales, le système de consommation, ils refusent d’envisager le nombre d’humains car ils pensent que cela leur donnerait une mauvaise image. Les médias et les partis politiques considèrent que la question démographique est tabou. Il n’en est pas de même de la population dans son ensemble, ouverte à l’idée de surpeuplement. Ce qui nous motive à DR, c’est surtout la consommation d’espace au détriment de toutes les espèces vivantes. Depuis 1975, nous avons divisé par 2 le nombre d’animaux sauvages et dans le même temps multiplié par deux le nombre d’humains. Le titre de cette conférence, « la décroissance démographique », ne nous semble pas provocateur. A ceux qui se sentent provoqués, nous opposons les chiffres de la destruction de la nature. Il n’y a pas d’idéologie dans notre conception et nous ne croyons pas que quelqu’un de sensé puisse affirmer : « la vie sauvage, on s’en fout ! » D’autant plus que 15 000 scientifiques se sont exprimés en pointant du doigt la responsabilité de la démographie dans nos problèmes écologiques. De leur côté les médias mettent en avant les extrêmes, comme les Ginks (Green Inclinations No Kids), et non la nécessité de cultiver une démographie responsable.
Idée générale des intervenants
Gilles Ramstein (climatologue, directeur de recherche au LSCE) : Il n’y a pas de tabou, on peut aborder tous les sujets. La démographie joue un grand rôle dans l’empreinte écologique de l’humanité. Pour la planète, porter deux milliards de personnes, ce n’est pas pareil que supporter dix milliards. Le réchauffement climatique va avoir de graves conséquences sur les rendements agricoles. Il y a aussi des limites à notre consommation énergétique. Il nous faudra gérer le climat comme il nous faudra gérer la démographie. Mais je ne suis pas malthusien, le problème principal est celui de la croissance économique.
François Letourneux (ancien directeur du Conservatoire du Littoral) : J’ai le droit de donner mon avis même si ce n’est pas le point de vue de la majorité des participants à une telle réunion. Je pense qu’il nous faut changer de comportement, par exemple en n’utilisant pas des engins de mort en agriculture. On peut nourrir la population avec l’agriculture biologique. Mais il faut reconnaître qu’un gros mammifère comme notre espèce ne peut dépasser un à deux millions d’individus. En Europe il y a 60 000 ans, il y avait entre 4000 et 5000 habitants. Au début du néolithique il y a 10000 ans, nous étions 3000. Au début de notre ère, nous atteignons 300 000 personnes. Aujourd’hui il y a 750 millions d’Européens ! Dommage que l’idée de « Grand remplacement » porté par l’extrême droite l’emporte médiatiquement sur le rôle de la démographie dans les impacts écologiques.
Philippe Waldteufel (sciences de l’atmosphère, directeur de recherche au LATMOS) : il est vrai que les retraités, une fois éloignés de leur institution, peuvent plus facilement devenir lanceurs d’alerte. On doit retenir cette équation, Q = N x q. Notre poids sur l’environnement Q dépend de notre nombre N et des quantités utilisées par personne q. On ne peut donc séparer décroissance économique et décroissance démographique. Il nous faut dire publiquement que Malthus est revenu, l’évolution démographique actuellement l’emporte sur le développement de nos ressources alimentaires.
Conférence-débat à Paris le 16 mai 2019 organisée par l’AJE (Association des journalistes de l’environnement), Démographie Responsable et Écologie sans frontières
compte-rendu de Michel Sourrouille, journaliste JNE (Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie)
Je vote D.Barthès. Il n’y a plus de moustiques sur mon pare-brise, comme 40 ans plus tôt. Carskam. Les champs sont devenus des villes nouvelles. Je ne vois que des morceaux de forêts se faire remplacer par des routes et des lotissements, jamais l’inverse. Ça ne ralentit pas au contraire. Partout.
J’espère voir l’effondrement, mais je ne le vois pas émerger. Seule cette grosse baffe nous arrêtera.
La semaine dernière, David Pujadas a fait une émission télé (24 heures) sur « la honte de l’avion ». Un tableau indiquait que, certes, un voyage transcontinental émettait du CO2, mais qu’avoir un enfant en moins permettait d’en économiser 30 fois plus. Pressée de donner son avis, une députée EELV dont j’ai oublié le nom a révélé qu’elle était mère de… treize enfants ! Gentiment, David n’a pas relevé. Mais ce n’est pas comme cela qu’on sauvera la planète !
Et la vasectomie, vous en pensez quoi ?
Je précise juste, « certains décroissants » ne veulent pas entendre parler de décroissance démographique, d’autres heureusement sont plus ouverts à la question, comme le montre d’ailleurs la tenue d’une autre conférence sur le sujet le 8 juin prochain (voir l’article suivant qu’y consacre Biosphère)
Nous sommes clairement trop nombreux en France, trop consommateurs de thermomix et victimes d’un manque cruel de démocratie.
En tant que « gauchopseudoecolo-pastèque-foncièrement malhonnête » aux yeux de certains (misère misère !) … je partage aussi bien « le point de vue des organisateurs » que « l’idée générale des intervenants ». Maintenant si je devais voter… je choisirais Gilles Ramstein. Cherchez l’erreur.
« Ils s’attaquent à la facilité, les multinationales, le système de consommation, ils refusent d’envisager le nombre d’humains car ils pensent que cela leur donnerait une mauvaise image. »
Nous avons d’ ailleurs sur ce site un adepte de la théorie de l ‘ unique responsabilité consumériste : pas touche à ce bon bipède , né naturellement bon et convivial (mdr) mais qui a été corrompu par la société .
D. Barthes a bien sûr raison mais je pense que les négateurs gauchopseudoecolos sont aussi foncièrement malhonnêtes surtout s’ il s’ agit d’ immigrants : n’ oublions pas la volonté affichée des gauchistes de détruire la société comme leurs frères en mensonge , vilénie et manipulation , les muzz .
VERTS ( succursale gauchiste) = PASTEQUES
Nier la cause démographique relève de la psychiatrie lourde mais il y a longtemps que les gauchistes n’ ont plus les pieds sur terre !