Conférences sur le climat, la démocratie bafouille

La démocratie bafouille. Qui est plus puissant que le président des Etats-Unis ? Qui est plus puissant que les sept présidents des principales puissances du monde réunis en G8 ? Personne ! Pourtant la démocratie est ainsi faite que ce surcroît de puissance ne sert à rien car un problème ne commence à chercher sa solution que si on arrive à le formuler.

Si l’on reprend le texte des communiqués officiels des réunions du G7 depuis leur début en 1975, on constate que le réchauffement climatique émerge très lentement au niveau diplomatique, trop lentement. Ce n’est qu’en 1983 que l’environnement est évoqué au détour d’une phrase alors que la conférence de Stockholm dans le cadre de l’ONU en a fait un élément majeur dès 1972. L’expression réchauffement climatique est mentionnée en 1987 et 1988. Il faut attendre 1989 pour évoquer « la limitation des émissions de dioxyde de carbone ». La Convention sur le changement climatique est signée en 1992, le protocole de Kyoto en 1997. Mais en 2002, le G8 (avec la Russie) ne parle pas du tout du changement climatique puisque G.Bush vient d’accéder à la présidence des USA. Ce n’est qu’en 2005 que Tony Blair parvient à imposer un « plan d’action » sur le climat et l’énergie, plan dont on a du mal à cerner aujourd’hui la réalité. L’idée de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre est clairement exprimée en 2007, confirmée en 2008. Mais il s’agit d’un objectif global sans moyens. De plus la réduction d’ici à 2050 n’a pas d’année de référence (1990 comme le protocole de Kyoto, 2000 comme le suggère le GIEC, 2008 comme le propose le Japon ?). Comment cet effort sera-t-il partagé entre les pays riches et les pays pauvres ? On n’en sait rien.

Peut-être qu’en 2050 on accélèrera les débats, la biosphère nous envoyant sécheresses et inondations, tempêtes et typhons à foison. Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie.

NB : article écrit le 29.09.2008 par Michel Sourrouille

PS : Nous sommes maintenant au début de la 21ème conférence annuelle sur le climat à paris et la limitation des gaz à effet de serre n’a pas avancé d’un pouce depuis 21 ans.