L’International Life Science Institute [ILSI] est avant tout soucieux des intérêts de ses membres (PepsiCo, Monsanto, Unilever, BASF, Bayer, Nestlé, etc.). En septembre 2010 Diana Banati, qui venait d’être reconduite à la tête du Conseil d’administration de l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments), avait omis de déclarer qu’elle siégeait au conseil de direction de la branche européenne de l’ILSI. Aujourd’hui Banati devient directrice exécutive pour l’Europe de l’ILSI ! Il est totalement inacceptable que Mme Banati puisse aller directement d’un poste aussi important au sein d’une autorité de régulation à un poste de lobbyiste !!
Le Parlement européen a voté, jeudi 10 mai 2012, le report des « décharges budgétaires » de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), de l’Agence européenne du médicament (EMA) et de l’Agence européenne de l’environnement (EEA). La décision de report revient à ne pas donner quitus aux trois agences de leur gestion pour l’exercice 2010. Les griefs tiennent d’abord à la question des conflits d’intérêts, Mme Banati étant un exemple parmi d’autres : en 2011 à l’EFSA, des scientifiques ont été écartés d’une expertise à 356 reprises en raison de conflits d’intérêt. Concernant l’Agence pour la sécurité alimentaire (EFSA), les députés jugent aussi que les coûts moyens des réunions du conseil d’administration composé de 15 membres (92 630 euros, soit 6 175 euros par membre) sont excessifs et appellent à « des réductions drastiques ». Pour l’Agence des médicaments, les députés recherchent des assurances quant à l’impartialité des employés de l’Agence et des experts nationaux détachés temporairement. Concernant l’Agence de l’environnement, les députés ont critiqué le fait que, de juin 2010 à avril 2011, sa directrice exécutive ait également été membre du comité consultatif international de l’ONG Earthwatch.
Merci au journaliste Stéphane Foucart* et à Internet de nous informer de l’action des lobbies, merci au parlement européen d’essayer d’agir contre la corruption, honte aux « experts » à la solde des multinationales, vivement l’arrivée d’une science citoyenne… et d’un président écolo !
* LE MONDE | 11 mai 2012, Le Parlement européen inflige un camouflet à trois agences de l’Union européenne