Contradiction, contradiction, tout n’est que contradiction. Chaque numéro du Monde apporte son lot de désillusions, ainsi celui du 6 janvier. Pour se développer, le Groenland va installer une usine géante de production d’aluminium en 2015, mais cela se fera au détriment du climat. La pilule est un moyen de libérer la condition féminine, mais le Vatican dénonce ses effets dévastateurs sur l’environnement. En fait nos contradictions découlent nos croyances actuelles.
L’usine d’aluminium va augmenter de 75 % les rejets groenlandais de gaz à effet de serre. Le Groenland va produire de l’aluminium pour le monde entier puisque sa population de 56 000 habitants n’a pas besoin des 360 000 tonnes produites annuellement par la future usine. Alors pourquoi exporter de l’alu ? Parce que l’industrie de la pêche, qui représente 90 % des exportations, est vulnérable à cause du réchauffement climatique, réchauffement lui-même provoqué par l’émission de gaz à effet de serre. On tourne donc en rond, le diable se mort la queue.
Le Vatican croit au diable et ne veut pas de contraception chimique. Mais il ne veut pas non plus qu’on enveloppe sa queue. Nos papes considèrent l’encyclique Humane Vitae, qui interdit depuis quarante ans aux catholiques l’usage de la pilule et du préservatif, comme prophétique. Selon l’Osservatore Romano, la pollution environnementale serait due aux « tonnes d’hormone » relâchées « dans la nature » à travers les urines des femmes qui la prennent. Les scientifiques considèrent cette position cléricale comme inepte car « une fois métabolisées, les hormones contenues dans les contraceptifs oraux n’ont plus aucun des effets caractéristiques des hormones féminines ». De toute façon le Vatican ne croit pas à la surpopulation humaine, il ne considère pas que la capacité de charge de la planète est déjà dépassée, il ne considère que ce qui est péché pour les détraqués du sexe qui dirigent l’Eglise actuelle.
Sous prétexte de croyances en l’importance de nos croyances, qu’elles soient religieuses ou croissancistes, nous détruisons allègrement les possibilités de vie des générations futures. Alléluia !