Quand un homme a faim, mieux vaudrait selon certains lui donner du poisson que de lui apprendre à pêcher. Et même lui donner directement de l’argent ?
Julien Bouissou : « Les distributions de coupons ou d’argent représentent désormais un cinquième de l’aide humanitaire. Le Programme alimentaire mondial distribue par exemple 1,2 milliard de dollars chaque année directement sur le compte bancaire de bénéficiaires, ce qui permet de lutter contre la faim tout en soutenant l’économie locale. Un don de 1 dollar augmenterait en moyenne la richesse produite de 2,40 dollars. Ce mécanisme coûte aussi moins cher que l’acheminement de l’aide sous forme de marchandises. Et, si l’argent est transféré directement sur le compte du bénéficiaire, les risques de détournement diminuent considérablement.
Autrement dit, quand un homme a faim, mieux vaut peut-être lui donner du poisson que de lui apprendre à pêcher. Avec le ventre plein, il choisira la meilleure perspective qui se présente à lui, et qui n’est pas forcément de pêcher. Avec le succès des programmes de GiveDirectly, les riches n’ont plus d’excuse pour ne pas donner d’argent aux plus pauvres. »
Le point de vue des écologistes malthusiens
Jean Rouergue : En assistant continuellement un pays l’aide t’on vraiment ? Si notre aide se résume à expédier en Afrique des céréales, on tue les cultures vivrières locales, en débarquant sur les quais des denrées à prix cassés provenant de nos stocks d’invendus, ce qui fait que les paysans désertent leurs champs et vont grossir les bidonvilles.
mon pseudo : Un éloge de la civilisation du poisson rouge. Donner en un clic ne satisfait que la bonne conscience du nanti occidental. Encore et toujours plus vite, encore et toujours moins responsable. S’il n’y a pas de riz dans le coin, que va faire le receveur avec son argent ? Payer les intermédiaires habituels pour obtenir du riz à 100 fois le prix normal, comm d’hab.
Michel SOURROUILLE : Par analogie au peak oil, le peak fish ou pic de production des pêcheries, est dépassé. En 1995, la capture de poissons a atteint son tonnage maximum avec 95 millions de tonnes. Depuis, la pêche mondiale plafonne autour de 90 millions de tonnes. Les ressources halieutiques sont pourtant renouvelables, mais la surpêche a détérioré les chaînes trophiques. Alors donner de l’argent ne nourrira pas son homme quand il n’y a plus suffisamment de poissons, quand les sols sont désertifiés, quand l’eau potable manque, quand l’argent reçu sert de béquille à une famille nombreuse,… S’occuper uniquement des conséquences de l’appauvrissement sans s’attaquer aux causes profondes, souvent la surpopulation, ne résout aucun problème et même accroît les problèmes futurs.
Wotan : Eloge de l’assistanat. C’est un versement sans fin, donc inefficace… Il faut qu’ils apprennent à vivre en autonomie et non dans la dépendance éternelle.
Malthus : La suppression de toutes les grands causes de dépopulation ferait croître le nombre des habitants avec une rapidité sans exemple. Le principe de bienveillance, employé comme ressort principal de toutes les institutions sociales, paraît au premier abord un perfectionnement vers lequel doivent se diriger tous nos vœux. Mais les dons aux pauvres tendent manifestement à accroître la population sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Ils contribuent à élever le prix des subsistances et à abaisser le prix réel du travail. Le plus simple, le plus naturel, semble être d’obliger chaque père à nourrir ses enfants. Cette loi servirait de frein à la population ; car l’on doit croire qu’aucun homme ne voudrait donner le jour à des êtres infortunés qu’il se sentirait incapable de nourrir ; mais s’il s’en trouve qui commettent une telle faute, il est juste que chacun d’eux supporte individuellement les maux qui en seront la suite et auxquels il se sera volontairement exposé.
Lire, assistanat destructeur
– « Quand un homme a faim, mieux vaudrait selon certains lui donner du poisson que de lui apprendre à pêcher. Et même lui donner directement de l’argent ? » (Biosphère)
( Le reste de l’article est sans aucun intérêt. Du moins pour moi )
Eh ben ne vous en déplaise, ma pauvre Biosphère, je suis de ces certains.
Quand quelqu’un a faim, la moindre des choses est de lui donner à manger.
Ben oui, on n’est quand même pas des bêtes ! Et même pour une bête c’est pareil.
Quand quelqu’un a soif, on lui donne à boire. Quand quelqu’un a froid, on le réchauffe. Quand quelqu’un a mal, on le soigne. Et quand on ne peut pas le soigner soi-même, eh ben on appelle un médecin, ou bien on l’amène aux urgences. Maintenant, si le malheureux ne veut pas… s’il préfère continuer à souffrir… parce que ceci et parce que cela… la moindre des choses est de lui conseiller de consulter. Et le plus vite possible.