Les motivations et les impacts de la recherche scientifique sont le moteur d’une croissance économique destructrice.
François Graner : La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Pourtant il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche : ses retombées sont imprévisibles, et peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles. Mais la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Les gains en efficacité que permet la recherche induisent l’augmentation des usages, et donc in fine de l’impact total : cet « effet rebond » est évident pour le numérique. Plus généralement, au sein d’un système complexe, une solution technique à un problème précis en engendre inéluctablement d’autres.
La prudence consiste à accepter les limites. Et pour cela réduire massivement la taille et la puissance des activités humaines, de même que la consommation de ressources. Cela s’appelle la décroissance.
Le point de vue des écologistes et celui des anti
Forestry : Analyse lucide d’une situation que tout le monde connaît, surtout les décideurs qui restent cependant dans le déni. Ou est la volonté d’agir des décideurs ? Se servir du livret A pour financer l’armement !
Christian888 : Beaucoup de raisonnements fallacieux, des affirmations fausses, une idéologie anti-croissance qui tient plus de la religion que de la science…. Arriver à repousser la science pour faire progresser l’humanité, c’est un nouveau concept. On s’arrête juste avant la machine à vapeur ou on retourne dans la caverne ?
Borrégo : Un beau texte, Graner pose bien le problème. Espérons qu’il soit lu, compris, partagé.
Savinien : Encore une tribune militante déguisée sous une fausse caution scientifique. Ce chercheur est anticapitaliste c’est son droit. Il juge que la recherche est au service du système, c’est une ineptie.
François.L : Je pense, comme Graner, que la décroissance est une solution inévitable : nous serons dix milliards d’humains sur la planète en 2050, il n’y a plus d’espaces sauvages ou si peu, les mers et les océans s’appauvrissent, la Méditerranée est presque morte. Mais la décroissance exige davantage de science, pas moins !
Michel SOURROUILLE : N’est-il pas temps de considérer la recherche comme des études dont les domaines d’application seraient réellement utiles pour la société humaine et pour le reste de la planète ? Par exemple, faut-il financer principalement la biologie moléculaire et les OGM ou faut-il favoriser la recherche des naturalistes sur les avantages de la biodiversité ? Faut-il toujours plus de recherche en tout genre sans s’interroger sur les risques pour la santé humaine de nos applications techno-scientifiques alors que nous accumulons déjà des tas de produits chimiques dans notre corps ? Finalement, notre polarisation sur d’éventuels sauts technologiques dans la recherche à la mode (une mode déterminée par les industriels) nous empêche de consacrer toutes nos forces et notre attention à l’endiguement des dégâts que nous infligeons aujourd’hui à notre planète, donc à nous-mêmes. (cette analyse est déjà passée dans le « courrier des lecteurs » du MONDE, 22 mars 2005)
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Recherche… sans développement industriel
extraits : L’argumentation de la pétition « Sauvons la recherche » soutient que la baisse des crédits alloués à la recherche pénalise la compétitivité de la France… La conception d’une science neutre, motivée par la saine curiosité intellectuelle et la passion de la découverte, a dorénavant cédé le pas à une argumentation qui, malgré son cynisme, a le mérite de refléter le vrai visage de la science moderne, rattaché par des liens organiques à la société industrielle qu’elle alimente en progrès… Les applications industrielles de la recherche scientifique ont permis un développement considérable des forces productives, entraînant désastres écologiques et décomposition sociale. C’est pour cette raison que nous condamnons la recherche… (groupe Oblomoff)
Arrêtez toute recherche scientifique, ça ne sert à rien
extraits : Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure. A partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regrets depuis…. (Alexandre Grothendieck (1928-2014), texte reproduit dans la revue Écologie et Politique, n°52, 2016
Il y a clairement une corrélation entre le pouvoir de l’homme et la destruction de l’environnement (notamment parce qu’il permet à l’homme d’occuper tout l’espace) et il y a une corrélation entre ce pouvoir et la connaissance scientifique et donc la recherche. La science est passionnante pour comprendre l’univers mais elle est bien incapable de protéger la Terre, elle a toujours fait le contraire.
Certes corrélation ne veut pas toujours dire lien de cause à effet mais là… Ceux qui parient sur la science parient sans se l’avouer sur le fait qu’on va inverser le sens de la corrélation, or je la crois si forte que c’est impossible.
La solution pour nous sauver, c’est rendre la main à la nature sur une grande partie de la planète.
Mais mon cher Didier, ON le sait que l’homme est bête. Surtout les mâles. Même Einstein le disait, en parlant des deux choses infinies. Voyez les «arguments» de ces deux anti que Biosphère nous a sélectionné, et imaginez la couche qu’ils se tiennent, les pauvres. (Mon commentaire est encore coincé dans les tuyaux)
Mais bon, que peut-on y faire ? ON ne peut quand même pas les tuer tous, si ?
Ce blog est au service de l’intelligence collective… Je ne crois pas que nous puissions la faire progresser en laissant entendre que l’homme est pourri, par nature, qu’il n’a aucune chance d’évoluer, dans le bon sens bien sûr, que tout est foutu etc. etc. etc.
Entre nous, si c’était là que vous pensez… pourquoi alors dépenseriez-vous autant d’énergie dans votre assoce ? Ne vous inquiétez pas pour la Terre, elle en a vu d’autres. Quant à nous sauver… je vous l’ai dit mille fois. Au stade où nous en sommes… que devons-nous sauver ?
@ Didier
Les animaux ne peuvent pas parler et encore moins se défendre, alors ils n’ont pas de voix au chapitre, bref ils n’ont aucun pouvoir de décision même en ce qui les concerne directement. Autrement dit, les humains décident tout à leur place, les animaux ne peuvent pas revendiquer de territoire pour pouvoir vivre, et si les humains décident de coloniser leur espace, ils le feront ! Bref les animaux sont considérés comme des êtres inférieurs, voir d’esclaves (exemple les chevaux, ou animaux de cirque ou de zoo), auxquels les humains ont même le droit de vie ou de mort à leur guise (même des animaux qu’on ne mange pas, se feront tués uniquement parce qu’ils représentent une nuisance à notre confort). Tout le monde réagit comme ça, écolos intégristes inclus. Et ça ne va pas s’arranger avec l’explosion démographique qui se poursuit… Je ne donne plus cher de la peau de la faune en Afrique…
Puisqu’ON en parle, de ces pauvres animaux,… et pour recentrer sur le sujet, la recherche … une petite pensée pour ceux dits de laboratoire.
– Mettre les animaux en boîte : pour quelle explication ?
Antonine Nicoglou * – Dans Bulletin d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie 2023/1 (lisible sur cairn.info)
* Maîtresse de conférence en philosophie à la Faculté de médecine de Tours et chercheuse au laboratoire IBrain.
– Expérimentation médicale : un animal pour un bien ?
France Culture 13 janvier 2024 (29 min), avec Antonine Nicoglou.
( radiofrance.fr/franceculture/podcasts … )
À eux seuls ces deux anti (en rouge pour l’occasion) illustrent parfaitement le dogmatisme qui les anime. Comme toujours avec ces gens là nous retrouvons les mêmes «arguments» (le Progrès qui progresse et fait progresser l’humanité… vs le retour aux cavernes), et le même genre d’inversions accusatoires.
Les raisonnements fallacieux, les affirmations fausses, une idéologie qui tient plus de la religion que de la science (sic) … Tout ça, bien sûr, ne peut pas con cerner ces misérables, que rien n’étouffe et ne peut arrêter. Misère misère !
– L’inversion accusatoire ( philippemonchaux.fr )
– « C’est celui qui le dit qui l’est » : la réplique de Poutine à Biden qui l’a qualifié de « tueur »
( ouest-france.fr – 18/03/2021 )