contribution Aubry/Ayrault à l’écologie ? Du vent !

Analysons du point de vue écologiste la contribution générale Aubry/Ayrault préparatoire au prochain congrès de Toulouse. Réussir le changement ? Il paraît qu’en « décidant l’alternance, le peuple français a voulu la croissance » ! Mais aucun socialiste n’a voulu expliquer au bon peuple que la croissance dans un monde fini est impossible. Il paraît que « pour toutes les générations se fait sentir l’impératif d’une réconciliation entre l’humanité et la planète ». Ouah, chouette ! Mais ensuite il y a ensuite le bla bla bla habituel, « signification historique », « volontarisme transformateur », « confiance retrouvée dans le politique », « le rêve français », etc.

Plus loin, Aubry/Ayrault font le même constat que l’écologie politique sur les « nouveaux défis planétaires : le changement climatique et ses dangers, la course au moindre coût avec ses dégâts humains et environnementaux, la crise alimentaire et le choc énergétique qui vont accroître la pauvreté dans les nations et les tensions entre grands ensembles régionaux, l’orientation éthique des bouleversements de la technique ». Aubry/Ayrault déclarent que « Le défi premier, le défi vital, c’est le rapport à la planète elle-même. Raréfaction de l’eau, épuisement des énergies fossiles, déforestation, appauvrissement de la biodiversité, urbanisation incontrôlée : nous faisons comme s’il y avait une seconde Terre à investir une fois épuisées les ressources de celle qui nous accueille. Partout, périls écologiques et inégalités sociales se renforcent mutuellement ». Comment Aubry/Ayrault vont-ils donc agir face à cette urgence écologique ?

Rien que du bonheur : « Nous plaidons pour les circuits locaux pour l’agriculture et la pêche avec des clauses de proximité dans les marchés publics, le déploiement des transports collectifs décarbonés, une production industrielle et une construction de logement économes en énergie. Oui, le socialisme à venir est une social-écologie. La planète est un tout : c’est un fait sans précédent dans l’histoire de l’humanité ». Mais tout de suite après on revient au bla bla bla habituel, « bonne utilisation de l’argent public », « laïcité », « lutte contre les discriminations », « urbanisme humain »,  etc. La sortie de crise se résume aux vieilles recettes, filières d’avenir, compétitivité internationale, pouvoir d’achat, croissance et réduction des déficits, solidarité budgétaire de l’Europe… L’écologie a disparu jusqu’à la fin du texte, sauf une exception (tarifs progressifs de l’eau et de l’énergie) et un nouvel oxymore (l’écologie productive).

Voici pour les mots, voyons pour les actes. Le premier ministre Ayrault a déjà viré sa ministre de l’écologie qui lui tenait tête, le ministre du redressement productif voudrait sauver le mode de déplacement le plus pernicieux (la voiture individuelle), le ministre de l’agriculture se positionne contre la commission européenne en défendant l’indéfendable (le chalutage profond en mer),  la ministre de la culture soutient la publicité qui fait le vide dans les cerveaux (en préconisant son rétablissement à la télé de service public), etc. Nous n’avons aucune confiance dans les grandes déclarations « écologistes » du parti socialiste…

2 réflexions sur “contribution Aubry/Ayrault à l’écologie ? Du vent !”

  1. Et bien entendu ajoutons par dessus tout que le parti socialiste est absolument nataliste (à sa décharge, il n’est pas le seul). Or par nature le natalisme est en opposition directe avec l’écologie. Nous ne préserverons pas le monde à 7 et bientôt 10 milliards car nous devons impérativement laisser de (grands) espaces au reste du monde vivant. Sauf à entasser les hommes ce qui n’est pas souhaitables pour mille autre raisons, c’est impossible. Toute pacte écologique suppose un pacte anti nataliste disait Michel Tarrier, je crois que c’est vrai.

  2. Et bien entendu ajoutons par dessus tout que le parti socialiste est absolument nataliste (à sa décharge, il n’est pas le seul). Or par nature le natalisme est en opposition directe avec l’écologie. Nous ne préserverons pas le monde à 7 et bientôt 10 milliards car nous devons impérativement laisser de (grands) espaces au reste du monde vivant. Sauf à entasser les hommes ce qui n’est pas souhaitables pour mille autre raisons, c’est impossible. Toute pacte écologique suppose un pacte anti nataliste disait Michel Tarrier, je crois que c’est vrai.

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