contribution de Gilles Lacan : « La dégradation de la biosphère, dont les manifestations les plus visibles sont le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles, a porté la défense de l’environnement au centre du débat public. L’ampleur et la rapidité de cette dégradation comme son caractère irréversible, malgré son origine anthropique, conduisent à privilégier désormais l’adaptation par rapport à l’évitement. Les stratégies d’évitement reposent, par nature, sur une gouvernance mondiale ou, du moins, sur une concertation internationale en vue d’aboutir à des accords, peu ou pas contraignants, comme celui de Paris en 2015. Les stratégies d’adaptation, au contraire, peuvent être mises en œuvre par les gouvernements nationaux, avec deux avantages qui leur sont propres : d’une part, une approche plus spécifique des mesures à prendre, d’autre part, une gouvernance disposant sur une aire déterminée d’une grande capacité de contrainte, y compris dans les pays démocratiques. C’est dans l’espace étatique, là où s’exerce la souveraineté, que doivent être faits les choix difficiles commandés par l’adaptation.
Ces choix pour la France sont le nucléaire, civil et militaire, la souveraineté alimentaire assurée par une agriculture de petites ou moyennes exploitations de polycultures et d’élevage, la relocalisation industrielle assortie d’un protectionnisme ciblé, l’arrêt des politiques natalistes et de l’immigration, le recul de l’âge de la retraite, la limitation des mobilités et la gestion prévisionnelle de l’exode urbain, la réduction des transferts sociaux et des subventions, le remboursement de la dette. Le niveau actuel de consommation des biens et des services, y compris des services publics, n’est pas soutenable. Contrairement à une idée répandue, sa baisse s’accompagnera nécessairement d’un abandon, au moins partiel, du modèle social français qui prévaut depuis 1945. Entrer en résilience, c’est accepter les contraintes d’une économie de guerre, de surcroît sans déficits possibles. »
remarques de Biosphere : beaucoup de choses dans ce texte de Gilles Lacan dont plusieurs points méritent développement et débat. Notre blog biosphere est aussi fait pour cela, chercher le consensus. Nous rappelons que nous sommes ouverts à des contributions, moins de 4000 caractères svp… à envoyer à biosphere@ouvaton.org
Plusieurs points mériteraient développement et débat, c’est le moins qu’on puisse dire.
Si le nucléaire doit faire partie de cette stratégie d’adaptation, alors il faut espérer que les opposants à Bure écopent de la peine maximale. S’il nous faut souhaiter la contrainte, y compris dans les pays (soi-disant) démocratiques, alors là encore on peut dire que nous sommes sur la bonne voie. En fait Gilles Lacan nous demande de bosser plus, de se serrer la ceinture, de fermer notre gueule, et en plus d’aimer ça.
Je crois que le but Gilles Lacan était de faire preuve de lucidité, pas de faire plaisir en nous vantant mensongèrement des lendemains radieux.
Oui, nous allons vers un monde plus dur, inévitablement du fait de la rencontre de l’humanité avec les limites de sa planète, rencontre qu’aucune organisation sociale, qu’aucun choix politique ne permettra de rendre douce.
Le nucléaire est l’énergie de la période de transition car nous ne pouvons pas, sans tomber dans un grand chaos, nous passer d’énergie du jour au lendemain. J’observe qu’en dehors de ses applications militaires au Japon en 1945, c’est depuis un demi-siècle une énergie particulièrement peu coûteuse en vies humaines (relativement aux autres).
Bosser plus, se serrer la ceinture, oui. Fermer notre gueule, non. Il faut sauvegarder la démocratie. Aimer ça, non. Quelle personne atteinte d’un cancer aime la chimiothérapie ?
@ Gilles Lacan
Le logiciel de Michel c’est le Droit à la paresse de Paul Lafargue.
Michel s’oppose au nucléaire mais veut continuer de consommer autant d’électricité qu’aujourd’hui
Michel s’oppose au travail, donc diminution du temps de travail qui doit tendre vers 0 h / semaine. Si emploi il doit y avoir,Michel ne veut que des fonctionnaires qui se tournent les pouces derrière un bureau pour faire semblant de travailler.
Bien entendu, puisqu’avec Michel il faut supprimer le nucléaire et tous les entreprises privés, néanmoins Michel veut que le pouvoir d’achat continue de croître pour tous les individus sans travailler. Pour pouvoir consommer, il s’agit donc de produire de la monnaie avec la planche à billets, traire d’impôts et taxes les classes moyennes qu’il va qualifier de riches, et laisser grossir les dettes publiques car pour lui elles ne sont qu’un mythe néo-libéral.
Enfin Michel souhaite accueillir toujours plus de migrants à qui il faut attribuer des logements gratuits et des allocs
Voilà tu connais le modèle économique de Michel
Réponses à Didier Barthès et Gilles Lacan.
Déjà ne confondons pas lucidité et extra-lucidité. Laissons ça à notre spécialiste des tarots, champion de l’interprétation et de la démonstration, ici présent.
Nul besoin d’une boule de cristal pour deviner, déduire, bref pour voir un avenir sombre. Je pense que tout le monde en est là, en haut comme en bas, la fameuse prise de conscience (dont on nous rabat les oreilles) est faite depuis belle lurette.
Seulement en plus de l’inertie, cette vision (cette connaissance, ce savoir) provoque l’effet que nous savons, le déni de réalité. Partant de là chacun se l’arrange à sa façon, celle qui lui convient le mieux (à chacun sa came, en attendant.)
Gilles Lacan pense que le nucléaire est incontournable pour la fumeuse Transition et pour éviter le «grand chaos».
(suite)
GL pense donc que le nucléaire doit servir d’«amortisseur» (Jancovici). Lui aussi pense que tous comptes faits cette saloperie n’est pas si problématique que ça, qu’avec «un trou bien profond» (Bure) on règle le problème, etc. C’est un point de vue qui peut se défendre. Et puis il dit qu’il faut sauver la démocratie. Pour en faire quoi, je me le demande.
Pour savoir ce que je pense du nucléaire, de notre façon de vivre et de penser (Gilles Châtelet), de la Transition (piège à cons), de la démocratie (a voté, hi-han !), de Paul Lafargue, de Janco etc. etc. il suffit de lire ce que j’ai écrit (des pages et des pages).
Moi aussi je vois l’avenir très sombre, ni rose ni vert. Je le vois vert kaki (genre bleu Marine) pour commencer. En attendant, je n’ai pas de solution à proposer, encore moins à vendre. Je me contente d’espérer qu’on n’y laissera pas ce qu’il nous reste d’humanité.