Contrôle des Imbéciles Voraces

Le CIV est partout. Dans les journaux, à la télé, à la radio, avec les enfants, avec les seniors, dans les concours, sur les podiums, au Salon de l’agriculture, etc. Il s’agit d’« informer », tout en étant payé par les filières industrielles et en partie par l’Etat, via le ministère de l’agriculture. On cherchera, mais en vain, une meilleur définition du mot lobby. Ainsi en 2002, alors que la filière bovine commençait à sortir des affres de la vache folle, le CIV avait un budget de fonctionnement de 4,5 millions d’euros, mais il dépensait 8 millions d’euros pour la pub. Sous un titre inquiétant – « le CIV contrôle le buzz  » -, l’hebdo du marketing révèle que le CIV « veille à tout ce qui se dit dans les forums les blogs. Bras d’information d’Interbev, le syndicat chargé de la promotion de la viande bovine, le Centre d’Information des Viandes pondère sur la toile certains arguments développés par les lobbies végétariens ».

            Je comprends mieux maintenant la pub « A l’occasion du sommet de Copenhague, nous rappelons que l’élevage herbivore français est un atout essentiel à nos équilibres environnementaux et alimentaires » (LeMonde du 12 décembre). Toute cette force de frappe médiatique (une page entière du Monde) pour contrer Sir Paul McCartney qui « tente de mettre en avant le modèle végétarien ». En fait le Beatles propose une journée sans manger de viande en Europe pour lutter contre le réchauffement climatique. Il est vrai que la fabrication de bidoche est une aberration énergétique. La FAO estime qu’il fut de 4 à 11 calories végétales pour obtenir 1 calorie de viande. Le bétail gaspille par millions de tonnes des céréales qui font défaut dans une multitude de maisons humaines, toutes situées au Sud, il est vrai. Quant au réchauffement climatique, un rapport de la FAO en 2006 (Livestock’s Long Shadow) indique que l’élevage émet davantage de gaz à effet de serre que tous les transports planétaires, soit 18 % des émissions anthropiques : CO2, méthane (issue de la fermentation des aliments dans l’estomac des ruminants), protoxyde d’azote  (lisiers et purins).

Mais les risques qui pèsent sur notre planète, le CIV et Interbev sans foutent totalement, seul importe le fric qui nourrit l’élevage industriel.

Source documentaire : Fabrice Nicolino, Bidoche (édition Les liens qui libèrent, 2009)

7 réflexions sur “Contrôle des Imbéciles Voraces”

  1. Monsieur,

    Modérez ce que vous voulez, c’est votre droit le plus strict.
    Mais si vous trouvez nécessaire de réécrire certaines de mes interventions, merci de signaler dans la signature que je n’en suis pas l’auteur.
    Ce n’est pas parce que les blogs du Monde permettent de modifier les messages qu’il n’est pas odieux de le faire sans le signaler.

    Je n’ai pas besoin de liberté totale sur votre blog, mais je peux réclamer l’honnêteté. La recherche du bonheur commence aussi par là.

    Pour ce qui est des accusations d’injure, de diffamation, de désinformation, d’égocentrisme et de logorrhée, vous êtes bien placé pour en parler, ces qualificatifs décrivent assez bien votre blog et votre attitude envers vos contradicteurs, ainsi que votre mépris envers des arguments et des vérités difficilement contestables.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  2. Sur la gestion des commentaires

    Avec les blogs lemonde.fr, on peut supprimer un commentaire, le modifier, désapprouver ou marquer comme spam. On peut aussi refuser tous les commentaires, ou définir des règles automatiques de tri.

    Cette autorisation de modération des commentaires paraît normale. La recherche du bonheur ne passe pas par la possibilité de l’injure, de la diffamation, de la désinformation, de l’égocentrisme ou de la logorrhée. La recherche du bonheur, c’est la recherche ensemble de la pertinence et de la sobriété des échanges pour bâtir un avenir meilleur.

    Si une personne veut une liberté « totale » de son expression personnelle, elle peut toujours utiliser son propre blog avec ses propres critères de tri sélectif.

    Pour m’écrire : biosphere@ouvaton.org

  3. Mon cher Jean-Gabriel,

    Je pense tout simplement que Monsieur Biosphère ne supporte pas la contradiction et qu’il cherche tout simplement à dégoûter d’intervenir sur son blog ceux qui ne pensent pas comme lui.

    Bine cordialement à vous.

  4. Monsieur le tyran sectaire de ce blog,

    veuillez cessez de réécrire mes messages ! Supprimez-les, ou laissez-les en l’état.

    Je suis l’un des rares commentateurs de ce blog à signer de mon nom véritable, et j’aimerais assez que vous cessiez de charcuter mes interventions. Ou alors, signez-les vous-mêmes, puisque qu’ils n’expriment plus, une fois réécrit, ce que je pense.

    Je n’ai jamais vu ce procédé ailleurs, c’est d’une grossièreté incroyable !

    Jean-Gabriel Mahéo

  5. M. Mahéo, vous faites un amalgame ridicule entre l’écologie profonde (deep ecology) et le végétarisme (mouvement divers et varié).
    Et si vraiment un jour on aboutit à une interdiction de la viande, ça ne se fera sûrement pas du jour au lendemain, je vous trouve bien utopiste. A moins d’un coup d’état de l’ALF (hahaha), je ne vois pas comment ça serait possible. Le plus probable serait que de plus en plus de gens deviennent végétariens et végétaliens, et donc que la demande diminue au fur et à mesure. Et donc les éleveurs diminueront leurs inséminations artificielles donc aussi au fur et à mesure.

    Un vegan.

  6. Monsieur,

    Vous vous répétez.

    Il semble que des faits simples et clairs, déjà exprimé lors d’une précédente conversation sur ce site, n’arrive pas à trouver leur chemin vers votre esprit pourtant si épris de connaissance.
    C’est ici : http://biosphere.blog.lemonde.fr/2009/11/18/de-la-viande-une-fois-par-semaine/

    Je synthétise en une phrase tout cela : la campagne mondiale contre la consommation de viande bovine est une menace à l’agriculture mondiale et en particulier à la production agricole végétale, de par le rôle fondamental joué par les cheptels herbivores dans l’entretien, le maintien de la qualité des sols cultivés, et dans leur amendement.

    C’est une logique fatale. La réduction des cheptels agricoles consécutive à une chute de la consommation de viande provoquera nécessairement une pénurie de fumures et lisiers, qui entraînera une baisse moyenne de la qualité des sols, qui provoquera un plafonnement ou une chute de la production moyenne par hectare de produit végétaux, alors qu’il faudrait au contraire multiplier cette production pour faire face à une grande hausse de la demande de ces produits. Comment résoudre cette équation, s’il-vous-plaît ?

    C’est tout de même assez embêtant d’appeler son blog Biosphère, de se donner pour pseudo Biosphère, et de refuser de constater – dans cette biosphère – les mécanismes simples de la vie et l’harmonie quasi-symbiotique du monde végétal avec le monde animal.

    Si les tarés de la Deep-Ecology réussissent un jour à obtenir gain de cause sur le végétalisme obligatoire, ou même à forcer la réduction de consommation de protéines animales, que fera-t-on des cheptels excédentaires ? Nul paysans ne gardera des bêtes coûteuses à entretenir et devenues invendables. Les bêtes excédentaires seront tuées, en masse. Et la demande en produit végétaux explosera.
    Alors, le problème se déplacera vers le maintien de la qualité des sols, cultures ou prairies. Qu’est-ce qui remplacera dans les pâtures le travail des herbivores ? Qu’est-ce qui remplacera les fumures et lisiers essentiels au maintien des qualités productives agricoles ? Deviendra-t-il obligatoire d’aller chier dans les bois, ou dans les champs, pour rendre aux sols les éléments que nous en avons tirés ? Ou alors, faut-il acheter des actions de fabricants d’engrais de synthèse, qui pourraient faire grâce aux verdâtres et autres kakis et vert-de-gris d’excellentes affaires ?

    La troisième solution, celle qui fait b****r les malthusiens bien sûr, consisterait à faire correspondre le nombre d’humains aux nouveaux niveaux de production agricole globaux. Ainsi, le droit à la vie sera devenu “marketable” : vivront ceux qui peuvent acheter leur nourriture, dans un monde où l’offre sera strictement contrôlée et limitée. J’espère que cette image éveille en certains des lecteurs des conceptions et des mémoires pénibles…

    Oserai-je le dire ? Nous disposons d’aliments végétaux parce que nous mangeons de la viande ! Je dirais même plus : l’humanité a su accompagner la croissance de la population humaine en termes d’alimentation végétale grâce à l’augmentation constante des cheptels herbivores planétaires, et grâce à l’appoint des engrais de synthèses.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  7. Il faut en effet lutter contre l’impérialisme de la viande.

    Le 10 décembre 2008, l’Alliance végétarienne d’André Méry écrivait au président français Sarkozy une lettre ouverte : « Vous êtes le Président. Nous vous demandons d’être initiateur d’un « protocole de Paris » qui fixerait des objectifs pour un changement alimentaire au niveau mondial. Ce changement alimentaire devrait être un engagement à la réduction de la consommation de viande ou de produits carnés pour les pays fortement consommateurs. Des niveaux de consommation en diminution progressive devraient être fixés… »

    Sarkozy n’a pas daigné répondre.

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