Pour la santé de la Biosphère, l’hypertrophie du cerveau humain se révèle plus un handicap qu’un avantage. Il faut de la transcendance, il faut croire en quelque chose, le sens du sacré est important, mais c’est notre terre qui est sacré, c’est notre planète que nous devons célébrer, pas le culte de tous ces hommes qui se croient à l’image de Dieu.
Si Dieu s’invite aux élections présidentielles américaines, si la science et la religion cessent d’être des domaines séparés, il n’est pas étonnant que la guerre sainte de Bush ait fait un tabac et que la montée de l’irrationalisme fasse oublier la Biosphère. Un sondage, publié en janvier 2008, indiquait que 29 % des Américains pensent que la vie a été créée sous sa forme actuelle. Il n’y aurait donc pas d’évolution, nous serions seulement en présence du dessein de Dieu, créateur tout puissant de tout ce qui existe. Il n’est pas étonnant que Mike Huckabee, ce pasteur républicain et baptiste arrivé en tête dans la course à l’investiture pour la présidentielle au caucus de l’Iowa puisse affirmer sereinement qu’il ne croyait pas à la théorie de l’évolution.
Pourtant, pour n’importe quel scientifique digne de ce nom, l’étude de l’évolution est un des domaines de recherche des plus actifs, des plus robustes et des plus utiles. De source sûre, on peut en déduire que l’homme n’est qu’une espèce parmi d’autres, apparue bien après l’extinction des dinosaures. Homo sapiens n’a sans doute pas plus de 200 000 ans, la Biosphère près de 3,5 milliards d’années. Les humains n’ont donc aucun privilège à revendiquer, si ce n’est le droit du plus fort à dégrader notre planète. Malheur à nous.