Il existe des déchets radioactifs en attente d’une réponse, parfois depuis cent ans. La France vient de se décider enfin à trouver un lieu d’accueil pour les déchets radioactifs de faible activité à vie longue (LeMonde du 24.06.2008). Il faut dire que ces substances ne sont pas pressées, le carbone 14 perd la moitié de sa radioactivité en 5 730 ans seulement (regardez du côté des pyramides d’Egypte), et le chlore 26 fait de même en 302 000 ans (plus que la durée de vie actuelle de l’espèce homo sapiens). Nous sommes vraiment des apprentis-sorciers, et plutôt des irresponsables patentés. D’ici 2019, il faudrait trouver un maire pour recevoir ces rebuts : rien que les déchets de graphite (la filière uranium-graphite-gaz a fonctionné entre 1960 et 1990) représentent un volume de 100 000 m3 qu’il faudrait entreposer entre 15 et 200 mètres de profondeur. Mais l’argent fera des miracles dans telle ou telle commune, le réseau Sortir du nucléaire peut à juste titre parler de corruption légale. Mais comme le maire d’une commune et ses administrés a une demi-vie bien plus courte que les déchets radioactifs, alors, après eux le déluge.
Ainsi va la société thermo-industrielle qui a jusqu’à présent ne pensait qu’en terme de production et de consommation, jamais en fonction du cycle de vie d’un produit (de l’extraction jusqu’au recyclage). Nous devons inventer le concept de crime contre la Biosphère, et les nucléocrates français passeront un jour en justice devant le tribunal de l’histoire.