Montebourg, de la démondialisation à la décroissance

Arnaud Montebourg vient de s’exprimer devant des salariés de General Motors : la démondialisation sera l’axe fort de son programme économique. Mais, si on ne s’abuse, la fin des excès du libre-échange ne peut que mettre au chômage les salariés de General Motors ! Donc Arnaud ne va pas assez loin dans ses raisonnements. Comme l’exprime Bernard Perret*, l’utopie socialiste d’une promesse de prospérité partagée est derrière nous car il existe une contradiction fondamentale entre l’écologie et l’économie. Dans un contexte de pénurie globale des ressources naturelles, l’avenir n’est plus dans l’expansion, mais dans son inverse. La démesure de l’économie occidentalisée n’entraîne que surconsommation, surproduction, surgaspillage, surpollution, surpopulation, etc. A la mondialisation doit donc succéder la démondialisation, à la voiture pour tous le dévoiturage, à la repopulation la dépopulation, à l’urbanisation la désurbanisation, à l’effet rebond l’effet débond, à la croissance économique la décroissance conviviale.

Le discours de la classe politique est comme à son habitude en complet décalage avec ce qu’il faudrait vraiment, combattre âprement les inégalités intra et internationales tout en prêchant ardemment la sobriété et le rationnement, particulièrement dans les sociétés riches. Arnaud semble montrer la voie, maintenant il  nous faut tous marcher le long de ce chemin. Dans une société écologique, les salariés de la machinerie automobile doivent prendre conscience de leur obsolescence programmée : un jour il n’y aura plus de voiture individuelle, donc plus de General Motors,  ni de Renault, de Toyota ou de Peugeot… Le plus tôt sera le mieux, encore faudrait-il nous y préparer. Mais il semble que les politiques ne se rendront compte des réalités que quand l’industrie automobile s’effondrera, et tout le reste avec. Ne votons pas pour des imbéciles…

LeMonde du 3 mai 2011, le livre de Bernard Perret, « Pour une raison écologique »

8 réflexions sur “Montebourg, de la démondialisation à la décroissance”

  1. Non, la mondialisation n’est pas coupable (pour l’instant) de la crise actuelle, elle n’est responsable que de 15% maxi du chômage de masse, dont l’explosion a débuté il y a 30 ans.

    Ce sont les gains de productivité dus à la révolution technologique qui en sont responsables (j’en parle en connaissance de cause je suis ingénieur informatique).

    La solution consiste à répartir ces gains (et donc les richesses produites) par le biais d’une réduction massive mais « intelligente » du temps de travail.

    Cf les ouvrages de Pierre LARROUTUROU pour les solutions concrètes.

  2. Non, la mondialisation n’est pas coupable (pour l’instant) de la crise actuelle, elle n’est responsable que de 15% maxi du chômage de masse, dont l’explosion a débuté il y a 30 ans.

    Ce sont les gains de productivité dus à la révolution technologique qui en sont responsables (j’en parle en connaissance de cause je suis ingénieur informatique).

    La solution consiste à répartir ces gains (et donc les richesses produites) par le biais d’une réduction massive mais « intelligente » du temps de travail.

    Cf les ouvrages de Pierre LARROUTUROU pour les solutions concrètes.

  3. précisions : Il y a une contrainte écologique qui valide la proposition d’Arnaud Montebourg d’une démondialisation :
    Toutes les récessions économiques depuis les années 1970 ont été liées au prix du pétrole. C’est la thèse de Jeff Rubin, ancien économiste en chef de la Banque impériale du commerce canadienne, connu en Amérique du Nord pour ses anticipations sur le prix du baril.

    Dans son ouvrage Demain un tout petit monde, comment le pétrole entraînera la fin de la mondialisation, il pronostique une crise énergétique systémique et une inflation galopante qui va entraîner toutes les économies dans la tourmente, et déclencher un processus de démondialisation.

  4. précisions : Il y a une contrainte écologique qui valide la proposition d’Arnaud Montebourg d’une démondialisation :
    Toutes les récessions économiques depuis les années 1970 ont été liées au prix du pétrole. C’est la thèse de Jeff Rubin, ancien économiste en chef de la Banque impériale du commerce canadienne, connu en Amérique du Nord pour ses anticipations sur le prix du baril.

    Dans son ouvrage Demain un tout petit monde, comment le pétrole entraînera la fin de la mondialisation, il pronostique une crise énergétique systémique et une inflation galopante qui va entraîner toutes les économies dans la tourmente, et déclencher un processus de démondialisation.

  5. Bonjour Yomans
    Nous nous sommes peut-être mal exprimé, nous avons seulement dit que la démondialisation n’était qu’un des aspects du changement nécessaire. Nous avons bien sûr lu son livre en entier, dont vous pouvez trouver un résumé ICI .

    Nous avons un jugement très positif sur Arnaud qui, à notre avis, va le plus loin possible au PS sur la voie du social-écologisme. Montebourg, le Jaurès de l’écologie ? Pas encore, mais il en prend le chemin…

  6. Bonjour Yomans
    Nous nous sommes peut-être mal exprimé, nous avons seulement dit que la démondialisation n’était qu’un des aspects du changement nécessaire. Nous avons bien sûr lu son livre en entier, dont vous pouvez trouver un résumé ICI .

    Nous avons un jugement très positif sur Arnaud qui, à notre avis, va le plus loin possible au PS sur la voie du social-écologisme. Montebourg, le Jaurès de l’écologie ? Pas encore, mais il en prend le chemin…

  7. Juste une question :

    Avant de juger du projet politique de Montebourg à partir d’un seul mot « démondialisation », avez-vous pris la peine de lire ce que celui-ci signifie pour le candidat, d’où il vient, et quelles sont les mesures précises qui y sont liées ?

    Manifestement non.

    Pour y remédier, voici un lien pour vous : http://www.desideesetdesreves.fr/libre-echange-et-demondialisation

    Je vous parie qu’après avoir lu le texte, si vous êtes de bonne foi, vous serez beaucoup plus mesuré voire même positif dans votre analyse.

    Bien à vous.

  8. Juste une question :

    Avant de juger du projet politique de Montebourg à partir d’un seul mot « démondialisation », avez-vous pris la peine de lire ce que celui-ci signifie pour le candidat, d’où il vient, et quelles sont les mesures précises qui y sont liées ?

    Manifestement non.

    Pour y remédier, voici un lien pour vous : http://www.desideesetdesreves.fr/libre-echange-et-demondialisation

    Je vous parie qu’après avoir lu le texte, si vous êtes de bonne foi, vous serez beaucoup plus mesuré voire même positif dans votre analyse.

    Bien à vous.

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