« L’homme mobile ! Il existe pourtant deux manières de faire le tour du monde. La première consiste à franchir le seuil de sa porte afin d’accomplir son périple et d’y revenir, la seconde à ne jamais bouger de chez soi. Que l’on voyage ou non, on reste toujours à la même distance de son cœur et, tout en étant bâti sur un plan unique, la course inerte permet d’aller plus vite et plus loin dans la quête de la forme universelle.
« Penser comme un chêne. Il est regrettable que l’homme ne préfère pas la vie d’un arbre à la sienne propre ; il ne les arracherait plus inconsidérément et sa propre disparition infirmerait beaucoup moins la planète que celle d’un chêne. L’homme est moins éclairé que le renard ou la bostryche, il a perdu tout sens de la mesure en oubliant la complicité cosmique qui lie le moindre brin d’herbe à la plus grande étoile.
« Chateaubriand écrivait : « les forêts précèdent les hommes ; les déserts les suivent. » Triste réalité ! Notre égoïsme fait que nous sommes devenus tout à fait inaptes à prévoir. « Après nous le déluge ! » entend-on souvent d’homme ayant procréé. Ils n’auraient donc fait des enfants que pour eux-mêmes ?
« Nous le savons maintenant, l’homme aurait dû depuis longtemps se destituer en tant que « roi de la création » : il est absolument incapable de prévoir à long terme, il a perdu tout contact avec le Cosmos et avec l’équilibre inter-espèces qui a permis à notre planète d’évoluer depuis des siècles. Il est le seul prédateur incohérent de son globe.
« La nature procède toujours – comme ce qui est divin – par concentration et synthèse, alors que l’homme égaré dans la mauvaise voie (et si orgueilleux de l’être !) n’opère que par analyse et dissociation.
« Le grand livre de la Nature est devenu illisible pour la plupart de l’humanité qui, entassés dans les villes monstrueuses, pourrit comme les pommes, selon l’expression de Mirabeau. Puissions-nous retrouver la joie primordiale de créer notre propre maison avec nos propres mains en utilisant les matériaux non transformés d’une terre qui aussi nous nourrit.
« Quoi que nous puissions dire, écrire, faire, si nous n’avons pas l’Amour, nous ne sommes rien… RIEN. »
Pensées d’Alain Saury, le manuel de la vie sauvage (revivre par la nature)
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