décroissance positive

La Grande Bretagne s’affole, c’est le premier pays du G7 à connaître une croissance négative (LeMonde du 26-27 octobre 2008). Après 16 ans de croissance ininterrompue, la baisse du PIB s’établit à 0,3 % sur les douze derniers mois. Pendant des mois, Gordon Brown a refusé d’évoquer une récession, il a été obligé d’employer ce terme le 22 octobre. Mais pourquoi diantre mon quotidien de référence parle-t-il maintenant de croissance négative alors que la décroissance est si jolie ! Car la décroissance positive, qu’est-ce que c’est ?

C’est la décroissance des inégalités et la croissance du bien-être généralisé. C’est la décroissance de la morosité et l’ouverture vers un avenir durable. C’est la décroissance de notre impact sur la planète et l’amélioration de nos relations sociales. La décroissance positive consiste par exemple à manger moins de viande et à acheter beaucoup plus de produits locaux. Il faut aussi économiser l’énergie, réduire nos gaspillages, recycler autant que faire se peut, arrêter d’imiter le modèle de consommation dominant en diminuant les revenus des riches. Il nous faudra bien un jour égaliser la consommation de carbone par habitant, l’ère du 4×4 appartient définitivement à notre passé. La décroissance positive, c’est quelque chose de complexe et de formidable à la fois. Ce n’est certainement pas la décroissance d’un PIB auquel plus personne ne  devrait faire confiance. 

Car la décroissance positive, c’est aussi l’inverse du libéralisme économique qui conjugue la loi du profit à court terme et la destruction de notre environnement. Le libéralisme économique, ce sont les externalités négatives, les déchets que notre planète ne peut plus recycler, les pollutions qui détériorent la santé humaine. Le libéralisme économique, c’est la dilapidation de notre capital naturel pour l’avantage principal de quelques nantis. La décroissance positive, c’est au contraire la protection des travailleurs exploités, la protection de la nature sur-exploitée, la protection des besoins du présent sans oublier les besoins de nos générations futures. C’est l’action de l’Etat et le principe du pollueur-payeur, c’est le principe de précaution et la réalité de l’action. C’est le récit du futur que nous allons construire ensemble. C’est la conscience des limites, tout n’est pas possible à n’importe quel prix.

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