Ivan Illich nous expliquait dans les années 1970 que la société thermo-industrielle était inefficace, Hans Jonas nous intimait en 1979 de prendre nos responsabilités, en 2005 Nicolas Hulot nous disait que nous étions à bord du Titanic, aujourd’hui Yann Arthus-Bertrand affirme dans son film Home que sans réagir, « dans dix ans la planète est foutue ». Non, Yann, la planète n’est pas foutue, l’humanité n’est pour notre sphère intergalactique qu’une maladie passagère. Oui, Yann, il est trop tard. Les prophètes de la catastrophe n’ont pas été écoutés et je suis désormais convaincu que nous ne pouvons pas éviter d’entrer dans le mur des limites de notre Biosphère, avec toutes les conséquences tragiques que cela entraînera.
J’espère que nos générations futures pourront tirer les leçons de nos erreurs et percevoir en quoi l’écologie profonde pourrait permettre d’instaurer de nouvelles valeurs dans l’avenir, plus conforme aux contraintes naturelles qui pèsent sur notre espèce dite homo « sapiens ». Ce n’est pas gagné ! Alors qu’un camarade encarté m’affirme que « la deep ecology est clairement à l’opposé des valeurs que nous portons au travers du socialisme », je suis amusé de constater que dans LeMonde ce jour (6 juin), deux membres du gouvernement français (de droite) terminent leur article sur l’économie verte par le paragraphe suivant : « Comme le préconise le philosophe de l’écologie, le Norvégien Arne Naess, (il faut) tourner le dos à l’écologie superficielle, qui préserve les ressources dans le seul objectif de générer du profit, et œuvrer en faveur d’une écologie profonde qui transforme le rapport de l’homme à la nature. »
Cherchez l’erreur !
A Ebolavir (vous portez un pseudo fort positif…), Le rapport au Club de Rome (et non « du » Club de Rome) de 1972 était tombé dans l’oubli pour des raisons méthodologiques mais le constat reste le même, il n’a pas changé. A votre charge, le rapport et ses conclusions sont redécouverts à la lumière de l’épuisement des ressources.
Critiquons le fond plutôt que la forme, peu importe la quantité de CO2 émise pour réaliser le film, elle est compensée à travers des mécanismes dits de développement propre. A défaut de ne pas polluer, au moins réduisons les impacts…
Le bateau coule, mais comme sur le Titanic beaucoup pensent encore qu’il est plus important d’empêcher de voler la vaisselle de bord… A bon entendeur…
J’ai regardé hier soir Home le drenier film de YAB….
Je serais curieux de savoir de combien de tonnes de CO2 la réalisation de ce film a entrainé l’émission…
Il faut savoir que l’émission d’un hélicoptère se chiffre en dizaines de kilo et non pas en centaines de grammes…
Bof. Si on veut visiter le monde après le passage à l’écologie profonde, il faut aller voir La Belle Verte, le film de Coline Serreau (1996). Tout le monde est devenu beau et gentil, l’abondance règne, et les hommes sont bien moins nombreux. Retour aux valeurs de l’humanité primitive. Un livre à lire en attendant : les oeuvres de Claude Lévi-Strauss. Et entre les deux, il se passera quoi ? Alors que les hommes n’ont découvert qu’une petite partie des ressources de la Terre, on raisonne justement comme les anciens, qui à chaque génération annonçaient la décadence et la misère pour l’avenir (le plus récent : le rapport du Club de Rome de 1972, tombé dans l’oubli; le spectacle Hulot a des chances d’être le prochain; en attendant il aura fait vivre son producteur). Ivan Illitch était un grand homme. Il n’a jamais dit qu’il fallait se déciviliser, seulement qu’on peut être plus efficace en renonçant à un certain nombre de dogmes sociaux, le premier étant le culte de l’Ecole. Attendons la prochaine génération.