« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. » Cette définition est publiée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). L’idée de bien-être nécessite de considérer comme centrale la « dimension mentale » du ressenti de l’animal dans son environnement. Cela passe notamment par la prise en compte de ce que ce dernier perçoit comme déplaisant – et qui est à l’origine de douleurs, de souffrances et de frustrations –, mais aussi par la mise en place de mesures favorisant l’expression de ses émotions positives, telles que le plaisir ou la satisfaction. Il faut aussi y associer une dimension temporelle : la notion de qualité de vie implique que l’animal soit satisfait « pendant toute sa vie », ce qui englobe « son passé, sa vision du futur mais aussi les conditions de sa mort ».*
Réaction de Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214 : « C’est quelque chose de fort que la sensibilité et la conscience aient été reconnues comme incontestables, mais on se pose la question de l’action politique. » Pierre Mormède, président du groupe de travail “Bien-être animal” auprès de l’Anses : « On espère que cette définition contribuera à la réflexion et fera évoluer le système. » Mais pour Pierre Mormède, il ne fait pas de doute que l’évolution des pratiques se fera surtout grâce aux citoyens et au changement des habitudes. Pour que le bien-être animal soit respecté, il faut faire preuve à leur égard d’empathie, pouvoir se mettre à la place du loup, de l’ours, du requin… ou du ver de terre qui souffre sur la bande de béton chauffée par le soleil et sur laquelle il va mourir. Ramassez-le s’il vous plaît si vous le voyez en train de souffrir, mettez-le sur la terre qui est notre sol commun.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter sur ce blog nos deux Biosphere-Info consacrés au bien-être animal. En février 2015, un numéro sur la sensibilité animale, suite au fait que le Parlement français avait reconnu aux animaux la qualité symbolique d’« êtres vivants doués de sensibilité ». Ce mois-ci, suite à plusieurs livres qui veulent nous mettre à la place des animaux, nous avons développé sur les possibilités d’empathie des humains envers les non-humains.
* LE MONDE du 4 mai 2018, Souffrances, frustration, satisfaction : l’agence sanitaire française définit le bien-être animal
Cette définition du bien-être n’est finalement que celle de l’ homéostasie, en biologie, autrement dit ce fameux équilibre indispensable à tout organisme vivant. Et il y a longtemps que nous savons que « Le système nerveux autonome ainsi que le système endocrinien, jouent un rôle incontournable dans le maintien de l’homéostasie. » (Wikipedia). Le neurobiologiste Henri Laborit nous a laissé de quoi comprendre ce phénomène, du moins suffisamment pour ce que nous en avons affaire ; lire par ex » L’éloge de la fuite » ou « La nouvelle grille ». Finalement je ne vois pas en quoi cette définition de l’Anses nous avance.
Je sais voir lorsque mon chien se sent bien, lorsqu’il n’est pas stressé, et j’oserais dire lorsqu’il est … heureux. Par contre c’est plus difficile en ce qui concerne les animaux dans la nature. Bien sûr les marmottons qui jouent et gambadent sont très probablement dans le bien-être, et quand il dorment aussi … Mais qu’en est-il réellement de leurs parents constamment préoccupés à scruter les alentours et le ciel pour se protéger des prédateurs ? Et la jolie gazelle dans la savane , et le lion qui a le ventre vide … ils sont dans le bien-être peut être ? Ben oui, la nature n’est pas aussi gentille que se plaisent à le croire les bisounours.
Ne serait-il pas plus urgent de définir ce qu’est le bien-être humain ?
C’est probablement cette empathie qui est au cœur de l’écologie, une écologie dont elle ne ferait pas partie, me semblerait sans valeur.