Démographie et climat ne font pas bon ménage

Contrairement à l’optimisme, parfois béat des responsables des Etats participants à cette COP 28, des réserves justifiées ont été émises. Pour la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte : «Les promesses, si elles se réalisent toutes, impliqueraient une baisse de 5 % des gaz à effet de serre à horizon 2030, alors que pour limiter le réchauffement largement sous 2 °C il faudrait une baisse de 43 %». Pour le GIEC, «les émissions de CO2 doivent diminuer de 48 % d’ici à 2030, de 80 % d’ici à 2040 et de 99 % d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019. Les émissions totales, tout gaz à effet de serre inclus, doivent diminuer de 43 % d’ici à 2030, de 69 % d’ici à 2040 et de 84 % d’ici à 2050. Enfin, un futur compatible avec un scénario de réchauffement à +1,5 °C ne permet aucun développement des combustibles fossiles, car les émissions de CO2 prévues pour les infrastructures existantes dépassent déjà le budget carbone restant ». Cela signifie « mission impossible ».

Reste la question démographique, abordée par Daniel MARTIN et pas par la COP !

Daniel MARTIN : La COP 28 qui s’est déroulée du 30 Novembre au 12 Décembre 2023 à Dubaï s’est achevée par un accord au forceps pour aller vers une « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques ». Mais encore faudrait-il que ce fut possible, car la seule la question technologique ne suffira pas à y parvenir, tant que la question démographique sera exclue des débats.

Selon DATA population.fr, depuis 1960 où le taux moyen mondial de fécondité oscillait autour de 5 enfants par femme, la plupart des régions du monde ont vu leur taux de fécondité baisser à un niveau moyen oscillant entre 1,7 et 2,8 enfants par femme en 2023. Sauf l’Afrique subsaharienne, qui est actuellement à peine sous les 5 enfants par femme (4,7). Mais malgré cette baisse, en 1960 la population mondiale qui était de 3 milliards d’habitants est passée à 8,1 milliards en 2023 et ce n’est pas terminé…

Quelques exemples de croissance démographique dans certaines régions du monde de 1960 à 2023 : En 1960 l’Afrique comptait 300 millions d’habitants contre 1,3 milliards en 2023 et doublera très certainement d’ici une vingtaine d’années. La Chine comptait 670 millions d’habitants en 1960 et depuis, malgré une période de politique rigoureuse à 1 enfant par femme, en 2023 elle en a 1,412 milliards. L’inde avec 460 millions d’habitants en 1960 devance en 2023 son voisin Chinois avec 1,430 milliards. Sauf que son territoire de 2 287 264 km² est presque trois fois inférieur à celui de la Chine 9 600 000 km².

Si on y ajoute une perte à l’échelle mondiale de 275 km2 par jour de terres arables (100 375 km² par an) sous le béton et l’asphalte, auxquels il faut ajouter le dérèglement climatique et une population qui explose, on peut imaginer l’impact écologique et ses effets particulièrement désastreux… Ce qui ne peut que rendre impossible la baisse de 5 % des gaz à effet de serre à horizon 2030, prévue par la COP 28…

Faut-il rappeler que de nombreuses personnalités, telles que René Dumont (1904 – 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr Jean Briere (1933-2022), le professeur Philippe Lebreton, et bien d’autres encore, ont tiré le signal d’alarme sur la question démographique. Tous ont démontré que la croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital reste la problématique écologique fondamentale. C’est vrai quelle que soit l’espèce animale, mais surtout quand il s’agit de Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour les ressources et énergies naturelles, ainsi que pour le climat, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces, dont il est seul responsable, de même que la flore qu’il ne cesse de détruire pour ses besoins liés à son nombre en croissance constante, or exclure de toute réflexion et débat politique sa problématique démographique est un crime contre la planète

Où encore, comme ne cesse de le rappeler lors de conférences ou l’écriture dans ses livres, le journaliste-écrivain pour la nature et l’écologie, Michel Sourrouille, également membre de Démographie Responsable (DR). Il est rappelé dans le dernier livre collectif (à 23 auteurs) qu’il a coordonné, « Surpopulation… mythe ou réalité ? » : « Si beaucoup savent que nous sommes déjà 8 milliards depuis novembre 2022, peu de monde connaît le taux de croissance moyen de la population mondiale (1 % actuellement, soit un doublement tous les 70 ans) et encore moins la densité moyenne au niveau planétaire (61 hab./km²). La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine sur cette planète et dans la plupart de ses territoires. La pression démographique s’accroît même si le taux de croissance est moindre. Il y a moins 10 000 ans, c’était le début du néolithique, nous n’étions que 1 à 10 millions sur cette petite planète. Maintenant il faut s’exprimer en milliards . Notre nombre qui s’est accru de 1 milliards en 130 années, puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et offrir quelques commodités. La lutte contre la pauvreté et la famine devient de plus en plus difficile ».

Il est plus que regrettable que pendant ce temps les dirigeants politiques ne semblent guère se soucier de la question démographique. Dans la plupart des pays Européens, telle la France, on poursuit des politiques natalistes. La question se pose alors de savoir pourquoi cette problématique de croissance démographique incontestable et incontestée n’est jamais pris en compte par la quasi-totalité des conférences politiques nationales et internationales. Lorsqu’elles évoquent le dérèglement climatique ou les questions énergétiques et les pollutions en proposant des « solutions technologiques», ou simplement des recommandations, elles auront un effet comparable à un « cataplasme sur une jambe de bois », car, même si elles vont dans le bon sens, elles sont immédiatement contre-dites par des besoins nouveaux inhérent à la croissance démographique. Ce n’est pas la sortie des énergies fossiles par les seules énergies renouvelables qui résoudront les problèmes tant que la croissance démographique se poursuivra inexorablement.

Chaque jour, on compte un peu plus de 246 000 nouvelles personnes dans le monde ( quasiment la population de Bordeaux 249 712 ) soit 10 260 par heure, ou 2,85 habitants de plus par seconde. Autrement dit, la population mondiale s’accroît chaque année de près de 90 millions d’habitants.

Sortir des énergies fossiles, avec la croissance démographique cela signifie aussi nouveaux besoins en métaux rares pour produire de l’électricité qui restera la clé de voûte énergétique, que l’on utilise le vent avec les éoliennes ou le solaire avec le photovoltaïque, il faut des métaux rares extraits des terres dites rares (qui ne le sont pas toutes fort heureusement), dont la consommation mondiale est également étroitement liée à la croissance démographique. Par exemple, pour satisfaire les besoins inhérents au numérique. Elle était en 2018 de 3130 kW heure par habitant. La population mondiale était de 7,6 milliards d’habitants, soit 3130 kW heure X 7,6 milliards d’habitants = 23 788 milliards de kW heures. Avec la même consommation par habitant qu’en 2018, mais avec une population de 8,6 milliards d’habitants en 2030, cela ferait une consommation de 3130 kW/h X 8,6 milliards = 26 918 milliards de kW/heure, soit plus de 3130 milliards de kW/h.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

5 réflexions sur “Démographie et climat ne font pas bon ménage”

  1. Valérie Masson, paléoclimatologue ou astrologue?
    Elle jongle avec les prédictions mieux que nostradamus.
    Si vous voulez savoir quelle a été l’histoire tourmenté des climats terrestres lisez «voyage à travers les climats de la Terre » de Gilles Ramstein du CEA.
    Vous comprendrez ce que l’on connaît scientifiquement des énormes fluctuations des climats depuis ~ 1 milliard d’années
    Vous verrez que nos petites turpitudes autour de quelques degrés sont dérisoires.
    Et que des variations de 1 ou 2 centièmes de % de CO2 ne changeront rien à l’affaire tellement la proportion de CO2 est faible. 4 centièmes de pourcentage des gaz atmosphériques, le plus bas taux depuis la création de la Terre.

  2. – « Chaque jour, on compte un peu plus de 246 000 nouvelles personnes dans le monde […]
    la croissance démographique cela signifie aussi nouveaux besoins en métaux rares pour produire de l’électricité qui restera la clé de voûte énergétique [et patati et patata] »

    Taratata !!! En 2 siècles (1800-2000) la Population mondiale a été multipliée par 6.15 (l’Horreur !)
    La Conso mondiale d’énergie par 30 ! (je vous laisse vérifier, notamment l’accélération)
    Et ce n’est pas fini, cette Conso devrait augmenter de 50 % dans les 30 prochaines années !
    Mon cher Martin, il va falloir trouver autre chose pour être un peu plus crédible.

  3. – « Mais encore faudrait-il que ce fut possible, car la seule la question technologique ne suffira pas à y parvenir, tant que la question démographique sera exclue des débats. »

    Voilà qu’ON veut nous faire croire que c’est PARCE QUE que la question démographique est exclue des débats… que c’est impossible. Faut oser quand même, non ?
    Et allez, c’est reparti pour un tour de manège ! Partie de ping-pong et en même temps.
    Parce que tu crois qu’il suffit de mettre le sujet au Débat pour qu’enfin ton rêve se réalise ?
    Blablabla et patati et patata, abracadabra et voilà ! Et maintenant ON va pouvoir enfin régler le problème du climat. Mais tu crois au Père Noël, mon pauvre Martin !
    Allez, je te renvoies la baballe. Mais encore faudrait-il que ce fut possible… car la seule Démographie Bienveillante (libre choix, éducation obligatoire etc.) ne suffira pas à y parvenir.
    ( à suivre )

    1. Maintenant, si derrière les oreilles t’as une quelconque idée de solution technologique… n’hésite surtout pas, crache là ta Valda et qu’ON en finisse !
      Allez Martin lâche-toi, et dis-nous COMMENT le YAKA.
      Faut juste que tu comprennes, brave Martin, pour que tu puisses ensuite accepter, et ceci pour qu’ON en finisse une bonne fois pour toutes, ON peut toujours rêver… que tant que la question sur le COMMENT du YAKA sera exclue des «débats», taboue quoi… eh ben ON ne fera que tourner en rond et se bouffer le nez avec ces âneries. Hi han hi-han !

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