Nous nous multiplions comme des lapins sans chasseurs. Quelques chiffres à retenir de la population mondiale : 1 milliard en 1804, 2 milliards en 1927, 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1974, 5 milliards en 1987, 6 milliards en 1999, 7 milliards en 2011 et 15 milliards prévus en 2100. Selon les calculs de l’ONU, la population mondiale doit dépasser le seuil symbolique des 7 milliards le 31 octobre 2011. Un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) prédit que le nombre d’êtres humains sur Terre pourrait dépasser les 15 milliards d’ici 2100 si les taux de fertilité se révélaient à peine plus élevés que les prévisions actuelles. Alors, combien de gens notre planète peut-elle supporter ?
Aujourd’hui l’emploi vient déjà à manquer, c’est l’explication première du « printemps arabe ». Les mégalopoles continuent de s’étendre, de plus en plus de gens y vivant de façon infra-humaine. Les mouvements migratoires souvent forcés déséquilibrent les territoires. Le stress hydrique s’amplifie, on prévoit un déficit de 40 % entre demande et ressources disponibles en eau d’ici 2030. Il faut actuellement dix-huit mois à la Terre pour régénérer les ressources naturelles utilisées en une seule année, le jour du dépassement, c’était le 27 septembre dernier. Déjà plus d’un milliard d’êtres humains ne mangent pas à leur faim. N’oublions pas les autres formes de vie dont l’expansion humaine limite la niche écologique ; nous créons une extinction importante des espèces. La planète est de moins en moins agréable à vivre pour tous, 7 milliards c’est déjà trop !
Dans son Antimanuel d’écologie, Yves Cochet pense que la disponibilité à bon marché des énergies fossiles a permis à l’humanité de vivre au-dessus de la capacité de charge de la planète. Cette époque s’achève avec l’arrivée du pic de pétrole, et vers 2025, du pic énergétique général. Il existe en effet une corrélation historique entre la quantité totale d’énergie dans le monde et, d’un autre, le niveau démographique et le niveau de vie. Cette corrélation est si forte qu’on peut émettre l’hypothèse d’une causalité : moins il y aura d’énergie disponible, moins la planète pourra accueillir d’individus à un certain niveau de vie. En résumant dans l’expression « niveau de vie moyen » de la Terre le rapport entre la consommation d’énergie par personne et le nombre de la population, on pourrait énoncer que plus le niveau de vie est élevé, moins la planète peut accueillir de personnes. Si cette hypothèse est vraie, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100.
Ma grand mère qui pourtant n »était ni démographe ni économiste, disait: plus il y a de monde, autour d’un gâteau, plus les parts sont petites, et il arrive un moment, ou elles sont tellement petites, que tout le monde meurs de faim!..