Des chefs d’État bien d’accord pour le déni

Pour sortir de la crise écologique systémique, voici le cœur de la démonstration de nos dirigeants : « Les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans une croissance durable pour la financer. »

Malheureusement le ridicule ne tue pas ! La déclaration de Joe Biden, Ursula von der Leyen, Lula, Emmanuel Macron et consorts n’est qu’une litanie de trois mots répétés en boucle, « transition… investissement… croissance-développement ». Démonstration :

« Nous devons faire des transitions justes et solidaires une priorité »

« Les vulnérabilités liées à la dette entravent la capacité à réaliser des investissements… Beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies à l’horizon 2030… Nous voulons que notre système permette de mieux subvenir aux besoins du développement et à parvenir à une croissance économique solidaire… Les générations actuelles ont la possibilité d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable au niveau mondial, grâce à la transition vers un monde à zéro émission nette… Nous sommes convaincus que des transitions écologiques justes ne laissant personne de côté peuvent constituer un facteur important de soutien à un développement durable et solidaire. Il faut pour cela investir partout à long terme dans le monde entier… Nous devons faire des transitions justes et solidaires … Les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans une croissance durable pour la financer… Le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial des 22 et 23 juin 2023 sera un moment politique décisif afin de récupérer les acquis en matière de développement et d’accélérer les progrès pour réaliser les ODD et notamment les transitions justes… Les engagements en matière climatique et de développement doivent être respectés, nous reconnaissons qu’il nous faut mobiliser toutes les sources de financement, notamment l’aide publique au développement et l’investissement privé… Commençons par les engagements financiers existants pour concrétiser ce consensus. Les objectifs collectifs de financement de l’action climatique doivent être atteints en 2023… La poursuite de la réforme ambitieuse du système des banques multilatérales de développement constitue une priorité. Nous demandons aux banques de développement d’accroître les capacités de financement… Ces ressources financières sont essentielles, mais cette réforme ne se limite pas aux seuls investissements… Les investissements publics et privés seront au cœur de nos partenariats.. Nous promouvrons un programme d’investissements durables et solidaires dans les économies en développement… Les financements publics demeureront essentiels pour atteindre nos objectifs… Nous reconnaissons cependant que pour atteindre nos objectifs de développement, nous aurons besoin de nouvelles sources durables de financements innovants, comme les rachats de dettes… Le renforcement de la résilience grâce à une panoplie complète d’instruments financiers est une priorité. Cela implique l’utilisation de mécanismes de financements des interventions d’urgence, notamment un nouveau modèle de financement plus durable de l’aide humanitaire…. La réalisation de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des risques climatiques, dépendra également de l’augmentation des flux de capitaux privés…. En somme, notre système doit abaisser le coût du capital pour le développement durable, notamment par l’intermédiaire d’une transition écologique… »

Le point de vue des écologistes sur ce pensum de chefs d’Etat

Cette tribune clame qu’il faut un changement de modèle économique mais propose un outillage uniquement basé sur le modèle actuel. On peut la résumer par trois mots, transition, croissance et investissement. Tribune certainement générée par chatGPT, à peine relue, et lancée comme ça, pour faire joli. Quand je serai grand je serai politicien. Ou alors bonimenteur de foire. A moins que d’ici-là les deux métiers aient cessé d’exister faute de gogos a embobiner. On peut toujours rêver !!!

Ils disent « nous ouvrons pour la paix et le bonheur de tout le monde » tout en faisant exactement le contraire… Pourquoi des décideurs publics publient-ils un texte sur ce qu’il faudrait faire alors qu’ils pourraient… décider de le faire ? De qui se moque-t-on ? Heureusement le président des Emirats Arabes Unis est cosignataire, ce qui donne toute sa puissance et sa saveur à cette tribune.

« Nous devons donc placer l’humain au cœur de notre stratégie pour améliorer le bien-être des populations partout sur la planète. » Ahahah j’ai bien rigolé sur ce passage, merci. Ne comptons pas sur eux, croyons en nous. Si je comprend bien il s’agit de mettre en place les instruments financiers pour que les pays du sud puissent lutter contre le réchauffement climatique en nous achetant des parasols à crédit. Par ailleurs 500 Aibus vendu à Indi Go. Multiplication par 4 du nombre de passagers d’ici à 2050. Telle est pour eux la transition ! Qu’ils commencent donc par arrêter les subventions aux énergies fossiles et on en reparlera !

« Nous sommes convaincus que les objectifs de réduction de la pauvreté et de protection de la planète sont complémentaires. » Or ce n’est pas la pauvreté mais la richesse qui plombe la planète. On parle des pauvres uniquement pour faire diversion, c’est une fausse excuse pour chercher toujours la croissance et la consommation des ressources. Les pays parmi les plus pollueurs et quelques autres pour faire bien déclarent vouloir faire l’exact inverse de ce qu’ils ont mis en place, soutiennent et développent et qui détruit notre climat : le capitalisme financiarisé. Il fallait agir il y a 50 ans. Mais aujourd’hui encore ils osent encore parler croissance économique. La croissance, la croissance, la croissance…. Malgré les famines, les canicules, les inondations, pollutions… on n’arrive pas à sortir de le rhétorique de la croissance. Ce texte est absolument effrayant. Ce n’est pas la croissance du PIB qui nous nourrit. Ce sont les agriculteurs qui font pousser des aliments sur de la terre. Malgré tout le jargon économique et les mécanismes financiers super sophistiqués, quand il n’y a plus d’eau dans les nappes phréatiques, il n’y a plus rien qui pousse. Les chefs d’Etat sont vraiment incurables.

Tant de vagues fadaises… La Terre n’en a assurément pas fini avec les soulèvements de la terre. On dissout les mouvements écologiques chez soi et en même temps, le trademark de Macron, on annonce la priorité d’une transition écologique avec grande pompe sur le parquet international. Le cynisme de cette administration est vraiment indépassable. Sans oublier de prendre l’hélico pour aller au Bourget… Pour faire la promotion de carburants de synthèse… On va aller loin avec ça. 

Ils ajoutent : « Nous voulons que notre système en fasse plus pour la planète. Les générations actuelles peuvent ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable. » Tout est dit: nous voulons continuer à croître dans un monde fini, jusqu’à épuisement total des ressources. Le reste n’est que paroles creuses et mensonges. « L’accomplissement de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des effets du changement climatique, dépendra également de l’accroissement des flux de capitaux privés. » Tout va bien. (Everything is fine). C’est clair, nous sommes foutus.

Derniers mots du texte : « …pour notre prospérité, pour les populations et pour la planète. » L’ordre des priorités est lumineux…  Cette tribune le confirme. Voilà une belle démonstration de rhétorique a la Poutine, complètement ignorante des réalités biophysiques et socio-économiquesAu plus haut niveau des décideurs, il faudrait au contraire assumer rupture civilisationnelle, décroissance à la fois économique et démographique, ainsi que désinvestissement dirigé pour faire face aux menaces multiples ».

Les signataire de cette tribune sont parmi les personnages les plus puissants du monde, ils sont aux manettes de puissances économiques qui représentent sans doute plus de 50% des capacités économiques de la planète : qu’ils cessent donc de parler, de faire de la communication; qu’ils se mettent au boulot et qu’ils fassent. Ça les changera !

8 réflexions sur “Des chefs d’État bien d’accord pour le déni”

  1. Quelle dette on devrait à l’Afrique ? Les dettes se créent par la voie de crédit à travers une banque (privé ou d’état) ou une institution financière. Bref, les dettes, notamment la définition d’une dette, sont encadrés par des traités et des lois internationales ! En outre, les dettes sont libellées dans la monnaie correspondante lors de la souscription de crédit ! OR voilà que des socialo-communistes inventent des dettes imaginaires pour soutirer de l’argent aux français et aux européens ! Des dettes imaginaires liées à aucun contrat, aucune banque, aucune institution financière et aucune monnaie ! Il suffit juste de déclarer les français endettés auprès des africains juste après une déclaration médiatique comme l’a fait Najat Belkacem ! Il est grand temps de l’écarter de la politique car elle invente des dettes imaginaires, donc des dettes hors la-loi !

    1. Fais-toi violence, décolonise un peu ton imaginaire, ne serait-ce qu’un peu.
      Parce tu le veau bien et donc que tu le mérites, et qu’il grand temps que tu grandisses, ne serait ce qu’un peu, je t’aide un peu. Cesse de tout ramener au Pognon, et de résonner comme une tirelire vide (clong-clong).
      « Nous avons une dette envers l’Afrique » … dixit le «socialo-communiste» Macron, le 8 octobre 2021 lors du sommet Afrique-France. Certes Manu n’est pas ce qu’il y a de plus très crédible, alors je t’invite à ouvrir n’importe quel dictionnaire :
      – « La dette (du latin debeo signifiant « devoir, ce que l’on doit à quelqu’un »)
      Si le mot dette s’emploie essentiellement pour les dettes financières, une dette est aussi un concept moral » (Wikipedia)
      Tu peux aussi lire cet article de Nathalie Sarthou-Lajus (philosophe) sur le site CAIRN.INFO (matières à réflexion) :
      – La dette, le devoir, la faute – L’éthique de la dette ( cairn.info )

      1. Ben c’est bien on ne doit rien du tout ! À part vos dettes imaginaires sans aucun fondement !

      2. Quelle dette morale ? Et sur quels fondements juridiques liés à des accords internationaux ? Vas y raconte moi tes bobards !

  2. Un « consensus complet » … pour « réformer en profondeur » !
    Tel est le bilan de ce énième barnum. Réformer quoi au fait ? Ben le Système bien sûr !
    Eh ben dis-donc, ça c’est quand même pas rien ! Rien qu’avec ça les Pro-Consensus, les Anti-Système et les Réformateurs devraient être contents. Pas mal, non ?
    Ben non, faut toujours qu’il y ait des pas contents, des empêcheurs de tourner en rond, des emmerdeurs, des râleurs, des moqueurs et j’en passe. Misère misère ! La preuve :
    Et comment qu’ON compte FAIRE… pour réformer en profondeur le Système ?
    Ben, comme ON a toujours fait pardi ! En douceur et en profondeur, de notre mieux quoi.
    Ben oui, c’est justement ce qu’ON sait faire de mieux. En plus c’est pas con, comme ça en plus et en même temps les Conservateurs seront contents.
    Ben oui, comme ça ON est enfin TOUS d’accord. C’est-y pas formidable ? 🙂

  3. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a conclu à sa manière, vendredi 23 juin, le sommet sur le nouveau pacte financier mondial : « Ceux qui ont réellement pollué la planète pendant les deux cents dernières années sont ceux qui ont fait la révolution industrielle », a martelé l’ancien syndicaliste. « C’est pour cela qu’ils doivent payer la dette historique qu’ils ont envers la planète. »
    Même si de nombreux chefs d’Etat ont salué le dialogue engagé lors du sommet, les différences de points de vue persistent. De nouvelles promesses sont venues remplacer les anciennes, souvent jamais vraiment tenues, au grand dam des pays du Sud. Cinquante-trois pays sont en situation de surendettement ou s’en rapprochent et l’indice de développement humain a reculé en 2021 dans neuf pays sur dix.

    1. – « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »
      Le 2 septembre 2002 à Johannesburg, Chirac pointait la responsabilité première des pays développés («première, par l’histoire, par leur puissance et leur niveau de consommation»). Et tout le monde applaudissait. Tous des faux-culs !
      Plus de 20 ans plus tard, Lula… François Gemenne, Najat Vallaud-Belkacem, Fanny Petitbon et tant d’autres (dont moi : 25 JUIN 2023 À 19:14)… en sont encore à pointer les mêmes. Les pays du Nord ont une dette envers les pays du Sud, et pas seulement pour le Climat.
      Pour moi, ceux qui n’admettent pas cette dette sont dans une forme de déni, tout à fait comparable à celui du réchauffement et/ou de sa cause anthropique.

      1. Aujourd’hui Chichi pourrait dire : « Notre maison brûle et nous blablatons. »
        Et là encore tout le monde applaudirait, Greta la première.
        Ou alors : « Notre maison brûle et nous sommes tous comme des cons. »
        En attendant, comme pour la cause anthropique, ou l’existence de Dieu, celle du Père Noël ou de n’importe quoi… qu’ON admette ou pas cette dette, comme le fait que nous sommes toutes et tous joliment plantés, comme des cons… ce n’est pas ça qui fait avancer les choses.

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