Il fut un temps où on envoyait les mineurs au charbon. Métier ingrat, dangereux pour la santé (silicose…), dangereux pour la vie (coup de grisou…). Pourtant les mineurs veulent continuer à creuser les flancs de notre mère la terre. Ils appartiennent à une espèce, complètement folle, qui brûle les combustibles officiels avec désinvolture. Les Espagnols* font mieux encore, ils subventionnent cette activité ingrate et sans lendemain : le charbon n’est pas une ressource renouvelable. On explique aux mineurs que le charbon est très polluant, que leurs mines ne sont pas compétitives et qu’il n’y a pas d’avenir sous la terre, rien n’y fait, ils font grève pour être payé à continuer.
Pour Thomas More, « L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile (L’utopie, 1516). » Il en est de même du charbon, il aurait dû rester sous terre et nous aurions échappé au pic énergétique, au réchauffement climatique, à la dégradation des conditions de travail, à la dislocation des liens sociaux…
* LeMonde du 26-27 septembre, en Espagne, les mineurs de charbon etc.