Le changement est en cours, en arrière toute, précipice en vue… Nous allons vers la fin de la voiture individuelle, vers un monde sans publicité, vers l’abandon des réseaux sociaux. Cela ne va pas assez vite à notre goût, mais les prémices sont là.
1) Dans l’industrie automobile, la longue marche vers la fin du moteur à combustion a commencé
La firme General Motors ; celle qui fabrique les énormes pick-up ou encore les « muscle cars », GM donc, cinquième constructeur mondial, a annoncé fin janvier 2021 son intention de ne plus fabriquer de voitures essence et diesel à partir de 2035… Paris a ordonné une interdiction des véhicules thermiques en 2030, Bruxelles en 2035. Des villes comme Madrid, Rome, Athènes ont décrété la fin du diesel dans leurs rues de façon imminente… Mais le directeur R&D de la filière automobile française rêve encore : « Après 2035, on considère qu’en Europe on n’utilisera plus de carburants issus d’énergies fossiles. Toute l’énergie qu’on mettra dans un objet de mobilité sera décarbonée de façon nette. Cela signifie que les véhicules qui auront encore un moteur thermique rouleront avec du biogaz, des biocarburants ou de l’essence synthétique. »
Pour en savoir plus, Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage !
2) La publicité se vend en acteur crédible de la transition écologique
La convention citoyenne pour le climat voulait interdire la réclame pour les produits les plus émetteurs de gaz à effets de serre et obliger à la publication d’incitations à moins consommer. Le Conseil économique, social et environnemental recommande de « réexaminer la question de la publicité sur les véhicules les plus polluants », osant le parallèle avec la pub pour le tabac et l’alcool, qui a pu être interdite « malgré l’importance des recettes qu’elle générait ». Mais la proposition de loi « Cimat et résilience » se contente de mesurettes, par exemple un « code de bonne conduite » pour les publicitaires. Qui peut croire encore que les agences de publicité joueront un rôle positif dans la transition écologique alors que le cœur de leur métier est de travestir la réalité pour vendre toujours plus ?
Pour en savoir plus, Tout savoir sur la publicité qui nous dévore
3) « J’ai vu naître le monstre » ou la chronique d’une addiction à Twitter
Samuel Laurent raconte sa décennie d’immersion au sein du réseau social : « Twitter me permet d’exister, de compter professionnellement. Je tweete, donc je suis, donc j’existe, donc je pèse. Il me pousse à continuer, à tweeter et à retweeter sans trêve, sur tout et n’importe quoi… Sans m’en rendre compte, j’ai basculé dans des joutes rhétoriques où l’idée n’est plus tant de convaincre l’autre que de lui montrer qu’il a tort. Tout y passe : caricaturer son argumentation, user de cynisme, d’exagération, souligner les faiblesses de son raisonnement… Sur un réseau social, la meute n’a jamais conscience qu’elle en est une. Chacun pratique sa propre indignation individuelle, sans prendre en compte le caractère collectif qu’elle finit par revêtir… Le 6 juillet, j’annonce ma décision : je quitte Les Décodeurs, le fact-checking, ma chronique sur France 5 et Twitter. Je sais que j’y jouais ma santé physique et mentale. » Ah, si tout les accros aux réseaux sociaux pouvaient faire de même !
Pour en savoir plus, Twitter encore et toujours, il n’en restera rien !
C’est avec un peu de retard que je viens en rajouter. Il est donc possible que Biosphère ne lise pas cette bafouille, ou ce gazouillis, peut-être un peu trop long pour être un TOUIT. 🙂
Dans l’article « Twitter encore et toujours, il n’en restera rien ! » je lis :
– «Un commentaire de lecteur du MONDE est limité à 500 caractères, mais une chronique d’abonnées peut aller jusqu’à 5000 caractères : l’optimum pour faire un discours bien construit. Ce billet se contente de 1801 caractères ! »
Parce qu’il jugeait que ce que je racontais était trop long… il est arrivé que Biosphère me dise un truc du genre : «Ce qui se conçoit clairement s’exprime brièvement. »
Et en même temps, il arrive parfois que Biosphère demande à un commentateur de développer, son point de vue d’écologiste… Déjà là faudrait voir.
En tous cas c’est sûr, ce n’est pas en 140 signes maximum (TOUIT) qu’on peut facilement développer. Avec 500 on ne vas bien loin non plus. En 999 caractères, je trouve que c’est encore un peu juste.
C’est pour ça que les bavards, comme moi, sont obligés de bricoler pour con tourner cette obligation à la con. Comme cette fois encore : «Votre commentaire (1393 caractères ) est trop long! »
Question(s) : Pourquoi ne pas limiter nos commentaires à 1801 caractères ?
Est-ce la technologie qui coince ? Serait-ce pour faire des économies d’énergie ?
Pour laisser de la place aux autres… ?
– «Dans l’industrie automobile, la longue marche vers la fin du moteur à combustion a commencé».
Ce qui ne veut pas dire qu’on réfléchisse à un monde sans bagnoles, c’est d’ailleurs ce que Biosphère souligne. On préfère l’idée qu’après le pétrole nos sacro-saintes bagnoles carbureront à l’électricité, au biogaz, à l’hydrogène etc. En attendant le Cosmogol. L’idée que tout peut continuer ainsi pour des siècles et des siècles amen est loin d’être morte. Pour 2025 on nous promet que les 24H du Mans et le Dakar seront «propres».
Annoncer qu’en 2025 ou 2030 les constructeurs ne produiront plus de moteurs ou de voitures thermiques n’est que de l’hypocrisie. Tout le monde sait que ces industriels lorgnent les marchés émergents, notamment l’Afrique. Que c’est là qu’ils ont déjà commencé à délocaliser les productions de ce genre de véhicules, que c’est là qu’ils espèrent les vendre aussi longtemps qu’ils le pourront. Business as usual.
Les bagnoles «propres», le Dakar «propre», les avions «propres» etc. c’est d’abord tout pour les riches qui aiment croire à la Poupée qui tousse («et en même temps»). Pour entretenir cette croyance la Publicité (propagande) est évidemment incontournable. Cette propagande alimente le Business, elle fait désormais partie intégrante du Système. Bien évidemment cette publicité ne peut être que verte, propre elle aussi (superbe oxymore). C’est la propagande pour la sacro-sainte TRANSITION qui ne dit pas son nom.
Quant à ce nouveau besoin, celui de tweeter à tout va, de raconter tout et n’importe quoi sur le Net, de décoder et de «décoder» (déformer, interpréter) tout et n’importe quoi… c’est une véritable catastrophe.
Une catastrophe non seulement pour la démocratie, qui est en piteux état depuis longtemps déjà, mais aussi pour l’environnement (énergie, matière, 5G, 6G, data centers jamais assez gros etc.), et surtout une catastrophe pour la confiance et l’intelligence.
– « Nous allons vers la fin de la voiture individuelle, vers un monde sans publicité, vers l’abandon des réseaux sociaux. »
C’est sûr. De toute façon tout a un début, une apogée, un déclin et une fin. Les étoiles, les montagnes, les êtres vivants, les sociétés, les croyances etc. tout un jour finit par disparaître. Disons se transformer, ce qui de toute façon ne change rien à notre triste sort.
Nous sommes effectivement dans une phase de déclin. On peut dire aussi de TRANSITION.
L’avenir est à la brouette, à la traction animale et la marine à voile. Sans oublier la galère.
– « Le changement est en cours, en arrière toute, précipice en vue […]
[…] Cela ne va pas assez vite à notre goût »
Transition ou changement, iceberg ou précipice, peu importe. Nous y allons plein pot. Là où je ne suis plus d’accord c’est quand on commence à parler de goût. Parce que déjà, des goûts et des couleurs on ne discute pas ! Mais à notre goût je trouve ça un peu fort. De quel notre goût parle t-on ? En général plus c’est long plus c’est bon. Parfois aussi plus c’est long plus c’est con, c’est vrai . De toute façon en ce qui me con cerne, je ne suis pas pressé.
Mais là où je ne comprends plus, c’est quand on dit «en arrière toute ». Logiquement, normalement, ce n’est pas ce qu’on dit quand on trouve que ça ne va pas assez vite, lorsqu’on est pressé d’en finir. Dans ce cas on dit le contraire, on dit «en avant toutes, pied au plancher et banzaï ! » Je prends donc cet «en arrière toute » comme un cri du coeur. Si ce n’est un cri de désespoir.
De plus il y a là un truc qui m’échappe, comme peut-on être pressé d’en finir alors qu’on prône la lenteur et qu’on combat la vitesse ? Je mets donc ça sur le compte de la fatigue.
Ceci dit je comprends, du moins je crois. Les contradictions et les paradoxes sont notre à tous. On peut trouver que les choses n’évoluent pas assez vite, dans le bon sens bien sûr. Seulement quand on accumule des déceptions etc. ça tape sur le système. Alors pour rétablir l’équilibre, on peut en arriver à souhaiter que tout ça se casse la gueule au plus vite. Et on se trouvera même des arguments pour se faire croire que c’est là la meilleure solution. Je dis seulement de faire très attention avec ça.