De plus en plus de Suédois commencent à ressentir la « honte de voler » en avion*. Ce sentiment de culpabilité nous semble tout à fait normal rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable. C’est le contraire, vouloir « voler sans entraves », qui nous semble absurde à l’heure de la déplétion pétrolière et du réchauffement climatique. Cette intériorisation des contraintes à s’imposer sur soi-même ne relève pas du « péché » à la mode catholique, mais d’une conséquence logique d’une réalité biophysique. Il ne s’agit pas de penser en termes d’écologie punitive, mais d’écologie réaliste. Mais comme les humains sont trop souvent soumis à la force des habitudes, cela demande un effort sur soi quand le voyage en avion est devenu la norme de son milieu social. Il faut d’abord un processus de culpabilisation, auquel succède le sentiment de culpabilité, puis viendra par la suite la résolution personnelle de ne plus voler dans un plus lourd que l’air. C’est l’évolution que nous présente la Suède, un pays où on voyage en avion cinq fois plus que la moyenne mondiale.
Comment culpabiliser ? Par l’action militante et les règles institutionnelles. Si vous avez décidé de ne plus voler et que vous voulez faire partager votre choix, vos pouvez lancer une campagne sur les réseaux sociaux, les blogs… Cet activisme se généralise en Suède, d’où la popularité croissante du mot : flygskam ( « honte de voler »). Alors se crée une situation où il n’est plus possible de faire un repas entre amis sans que la discussion ne glisse sur le climat et finisse sur l’avion. On évite de discuter en public de son séjour sur de lointaines plages de rêve. La culpabilisation devient culpabilité. En Suède, des sportifs, des politiciens, des personnalités du monde de la culture, font publiquement le serment de ne plus prendre l’avion. Il y a effet boule de neige, les mentalités se modifient, la structuration sociale de même. Ainsi les programmateurs d’une salle de concerts ont annoncé qu’ils ne feraient plus jouer que des artistes capables de venir sans passer par les airs*. Renoncer à ce mode de transport très émetteur de gaz à effet de serre devient tendance, une nouvelle norme sociale s’établit.
Il y aura relocalisation des activités, un tourisme de proximité, minimisation de tous les déplacements. Un nouveau mode de vie écologiquement compatible s’installe dans les consciences et les pratiques. Alors un jour les avions seront interdits de vol et les voitures de rouler. Prions pour que l’intelligence collective ne tarde pas à l’allumage, espérons que nous n’arriverons pas au stade de l’inexistence des machines thermiques quand la température moyenne du globe sera de 5°C plus élevées qu’aujourd’hui !
* LE MONDE du 3 avril 2019, De plus en plus de Suédois acceptent d’avoir « honte de voler » en avion
@ Biosphère.
– » La honte, la solution » … J’en doute. Déjà qui seraient ces donneurs de leçons exemplaires qui pointeraient du doigt les salauds, les menteurs, les tartufes ? Mais admettons qu’il ne faille pas être un saint pour parler du bien et du mal, comment alors serait perçu ce genre de discours ? Il suffit de voir seulement ici ce que ça donne. Et encore, ici c’est facile de balancer, quitte à se faire des « amis », mais essayez donc dans la vraie vie.
– » Indignons-nous ! » … On croirait entendre Stéphane Hessel, paix à son âme, et en plus « Indignons-nous, tous ! » Tous ensemble, tous ensemble, ouai ouai ! Elle est bien bonne celle-là, il faut absolument aller la raconter aux Jeff Bezos, Bill Gates, Bernard Arnault et Compagnie, et aux paysans indiens et aux migrants sur leurs rafiots pourris, juste pour les faire rigoler. Mais quand allons-nous cesser de raconter des conneries ? Réponse : quand la partie de rigolade sera terminée.
Le problème c’est que tout le monde se sent merdeux mais rares sont ceux qui osent l’avouer. Quand je dis « tout le monde » je parle bien sûr de NOUS, les petits-bourgeois occidentaux qui surbâfrons et en même temps nous soucions (un peu, beaucoup, passionnément etc.) d’écologie, la bonne blague ça aussi.
Alors pour nous mettre en paix avec notre petite conscience nous nous racontons tous des histoires. Des histoires qui nous arrangent bien, qui nous rassurent, bref qui nous font du bien. Ainsi on prend l’avion mais on compense en donnant 4 ronds pour planter des arbres. Et en plus on trie ses déchets, et on ferme le robinet quand on se brosse les dents, et puis on marche pour « sauver » le climat et on signe des pétitions, le top c’est quand on milite, qu’on écrit des livres, des articles, bref on fait comme le colibri, on fait sa part, et on se dit que si tout le monde en faisait autant alors nous vivrions dans le meilleur des mondes. C’est c’là oui ! Et puis de toute manière c’est bien connu, le problème c’est pas moi c’est les autres ! Pour certains les autres ce sont les hyper-riches (salauds de riches !) pour d’autres ce sont les pauvres (salauds de pauvres !), en réalité c’est comme ça nous arrange le mieux. Et après ça on se dit écolo.
Culpabilité ou pas culpabilité ? ?
On s’en fout ! Maintenant, il faut agir.
Et place aux gosses (Les vieux, c’est trop tard; ‘fallait y penser avant. )
Sara Skyttedal, tête de liste des chrétiens-démocrates aux élections européennes, a fait savoir qu’elle allait augmenter ses vols pour compenser l’action des « imbéciles idiots qui détériorent les conditions d’investissement des entreprises dans les technologies vertes ».
Le même argument est d’ailleurs repris par plusieurs sites d’information consacrés à l’industrie du voyage et de l’aviation.
La honte, la solution : Très bonne idée, il faut juste la continuer et la développer, le PDG de Airbus prend 37M€ pour sa retraite… qu’il ne puisse plus sortir de chez lui sans être conspué ! Pareil avec chaque personne en ce bas monde qui écrase les autres, Bolloré, Lagardère, Sarko, Balkany, bref, tout ce que ce monde contient de pourri il faut lui faire ressentir la honte, le pointer du doigt, ils ont profité, depuis les glorieuses qu’ils nous enfument, maintenant, ils doivent passer a la caisse. Indignons-nous, tous !
Le traitement purement rationnel du climat ne suffit pas : on voit des chiffres, des courbes, des graphiques, cela n’induit en soi aucun désir d’action. Il faudrait qu’il en ressorte des sentiments, peur du réchauffement climatique, colère contre ceux qui le provoquent, honte de ne pas agir à son échelle, culpabilité quand on prend l’avion, etc.
Pierre A. : Bon, on prend l’exemple d’un suédois par-ci par-là qui décide de renoncer – temporairement à l’avion ou de réduire son nombre de déplacement et on en parle comme d’une rupture et d’un phénomène de société. Combien d’emplois détruits avec une remise en cause de l’écosystème touristique? Quel recul du PIB si on applique toutes ces recettes ? Quelle société est prête à accepter ces conséquences ? A terme le coût environnemental sera plus fort, mais « à terme nous sommes tous morts ».
Il faut bien rire un peu : Ben oui quoi, si on fait décroître le PIB pour sauver la planète, ou va-t’on, je vous le demande ?
Pedro : Ben oui, après nous le déluge quoi, donc on s’en fout, on profite à mort et c’est pas grave si il n’y a plus qu’une grande décharge à ciel ouvert après nous, « there’s only one life, live it to the full ».
Français de l’étranger sur lemonde.fr: Dans mon coin de brousse, les Africains se lèvent le matin en se demandant ce qu’ils vont donner à bouffer à leurs gosses et, surtout, comment soigner la fièvre du petit dernier… Ailleurs on pète dans la soie !
Hervé S. : Ben nous autres en France pendant ce temps-là : on double la capacité d’Orly. Et ensuite on va le privatiser. Na!
Par contre , pour se laisser envahir par des espèces bipèdes invasives , pas de problème pour ces piètres descendants de viking intoxiqués par pestis socialomondialistis , agent pathogène destructeur de cerveau et annihilant l’ instinct de survie.
Probablement un des peuples les plus dégénérés d’ Europe occidentale !!!!