Pour Karl Marx, toute critique commençait par la critique de la religion : « Religion, opium du peuple » ! Il ne faut voir dans la bible et le coran qu’imagination humaine, poison de notre pensée. Les religions du livre font référence à un dieu abstrait, invisible, indéchiffrable. Alors ce sont des humains qui interprètent la parole de « dieu » pour imposer aux autres leur propre conception de l’existence. Impossible de s’entendre, on sacralise des arguments d’autorité, on jette l’anathème sur les infidèles ou on les massacre puisqu’on n’a pas d’argument rationnel pour les convaincre.
Cependant aucune société ne peut vivre sans une certaine forme de religion. Mais ma spiritualité, ce qui est sacré à mes yeux, c’est le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes. Ni la bible, ni le coran, il nous faut lire dans le livre de la Nature l’amour de toutes les formes de vie. La définition que donne Spinoza d’un dieu se manifestant au travers du monde naturel revient d’ailleurs à exclure l’existence d’un dieu abstrait. Il n’y a plus de place pour un dieu autoproclamé qui intervient dans les affaires humaines, et encore moins pour un dieu qui prend parti dans de haineuses violences. Dieu n’a pas créé l’homme à sa propre image. C’est bien sûr l’inverse.
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L’avocat de « Charlie Hebdo » vient de publier sa plaidoirie lors du procès des attentats de janvier 2015. « Le droit d’emmerder Dieu » (96 pages, 10 euros) de Richard Malka est une apologie passionnée du droit de blasphémer. Il y pourfend tous ceux qui ont « soufflé sur les braises ». « La liberté de critique des croyances, c’est le verrou qui garde en cage le monstre du totalitarisme. » L’affaire des caricatures, massacre perpétré par les frères Kouachi, a donc une portée métaphysique : « le sens de ces crimes, c’est l’annihilation de l’Autre, de la différence ».
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D’où la question : comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce que c’est que cette guerre qui oppose des dessinateurs avec des crayons à des fanatiques armés de kalachnikovs ? La liberté d’expression, issue de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, est une liberté-mère et le premier-né de cette lignée, c’est… le « droit d’emmerder Dieu » . La suppression du délit de blasphème du code pénal date de 1791. Il faudra attendre près d’un siècle pour passer de la « proclamation à la concrétisation », avec la grande loi sur la liberté de la presse de 1881, « un des piliers de notre République ».
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Le droit d’emmerder Dieu, il faut de nos jours le défendre car il est attaqué. Le problème, regrette Richard Malka, c’est que « la moitié de la classe politique et intellectuelle » n’a eu de cesse de reprocher au journal Charlie d’exercer ce droit. « Ils ont fait naître l’idée qu’avec les caricatures, nous étions les ennemis des musulmans… Et ils nous ont collé une cible dans le dos ». Même les personnes qui jugent les caricatures provocantes ou blessantes mettent de l’huile sur le feu, elle appellent à se mettre un bâillon sur la bouche.
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– « Le droit d’emmerder Dieu, il faut de nos jours le défendre car il est attaqué. »
Soyons sérieux. Je suis d’accord pour défendre le droit de caricaturer et de plaisanter au sujet des curés et de leur petit Jésus qui voit tout, du Prophète et sa barbe fleurie, du Bon Dieu et toute sa bande etc. mais là encore il y a des limites à tout. Même dans la liberté d’expression.
Jamais je ne défendrais le droit de chier sur des choses sacrées. Alors bien sûr on va me dire qu’il y a sacré ET sacré. Alors disons que pisser sur une banque, une bagnole, sur la statue du maréchal de France… après tout pourquoi pas. Par contre, pisser dans une église, une moquée, une synagogue, un temple bouddhiste etc. là c’est NON !
Et puis, qui et combien de gens sont concernés par ce « droit d’emmerder Dieu » ?
Quelques caricaturistes, quelques blagueurs, quelques anars… et après ?
Cette attaque contre ce « droit d’emmerder Dieu » reste finalement bien peu de chose comparée à cette attaque menée contre certains de nos droits fondamentaux, ceux qui constituent nos libertés. Pas le droit de travailler, ou d’aller se jeter une pression sans le Pass… pas le droit de critiquer cet autoritarisme qui enfle, cette dictature («sanitaire») etc.
Toutes ces conneries ne sont que le résultat de la perte du sens de la juste mesure.
– « D’où la question : comment en est-on arrivé là ? »
Si encore ce «là» se limitait à cette guerre de religions, et même et à cette interdiction d’emmerder Dieu. Du temps de Marx les choses étaient bien plus simples, «l’opium du peuple» était vendu par les curés. Les curés étaient les dealers, au dessus d’eux il y avait les gros bonnets, les églises étaient les salles de shoot. Et en dehors de tout ça, c’était comme ça l’a toujours été et le sera toujours… à savoir la dure réalité de la vie.
On a alors pensé qu’en faisant disparaître tout ça… on en finirait (de l’idée) de Dieu, et que du coup, l’homme devenu enfin libre… la voie vers le Paradis sur Terre serait ouverte. Erreur !
« Dieu est mort ! » (Nietzsche).
Et « Si Dieu est mort, tout est permis» (Dostoievski). Eh oui !
Où est-il Dieu aujourd’hui, qu’est-ce qu’il est devenu ?
C’est la faute à qui si les églises se vident, hein ? Pas à Allah quand même, si ?
Peu importe, laissons Allah où il est. Aujourd’hui « l’opium du peuple » c’est la Télé.
La Télé c’est les écrans, les meRdias. La Télé nous vend bien plus que du Coca-Cola, elle nous vend tout et n’importe quoi. Enfin «tout» façon de dire ! Parce que pour la sagesse, la vérité, la beauté et des choses comme ça, on repassera. Le laid P. Le Lay dirait que ce n’est pas son job. La Télé est là pour nous vendre Le Système.
Et donc son catéchisme, son paradis et son enfer, ses dieux, ses curés, ses saints, ses bedeaux etc. sans oublier ses impies et ses mécréants. Sainte Croissance, Sainte Transition, Sainte Greta, Saint Nicolas, Saint Vaccin etc. sans oublier Allah avec des histoires comme celle de Charlie. Le Mal, qu’il faut absolument combattre, prend tantôt la forme d’un barbu, tantôt celle d’un «black bloc», d’un «complotiste» etc. tantôt celle d’un virus etc. etc. Résultat, pour les décadents (que nous sommes) la religion aujourd’hui c’est comme le reste, c’est n’importe quoi.
Et parce que nous le valons bien, c’est la Télé qui nous l’a dit («Parce que je le veau bien !») chacun de nous peut se choisir son dieu ou sa déesse. Tout et n’importe quoi est bon, puisque Business as usual.
En attendant, la DS 7 Crossback Hybride de chez Citron est à damner un curé !
C’est là confondre la religion et la foi. Les différentes religions ne font que médiatiser l’idée qu’à l’origine du monde matériel se trouve une entité spirituelle supérieure, c’est une vision que je trouve respectable, ne voyant pas comment la matière peut auto-justifier son existence. A la question « Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? » le matérialisme, se passant d’une transcendance, ne sait répondre.
La critique du comportement pratique des religions ne peut être étendu à la légère à l’idée qui les sous tend, ce serait une faute intellectuelle
L’amour et le respect de la nature relèvent pour moi d’autre chose que d’une religion.
Enfin, il n’est pas juste de faire porter sur les religions les attentats fait aujourd’hui au nom de l’une d’entre elles. Pas juste non plus d’oublier que les régimes qui se réclamaient d’un athéisme militant, furent les pires dictatures du monde
C’est là confondre la religion avec les dogmes religieux!
La philosophie religieuse est une plaisante morale mais pourquoi 3 « je vous salue Marie » et 2 « alleluyah » en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre et pas le contraire, là est l’absurdité…