Yannick Jadot d’EELV abandonne la course à la présidentielle pour passer le relais à Benoît Hamon. Plus de candidature d’un écologiste à la présidentielle depuis René Dumont en 1974, une rupture historique ! Nous irions tendanciellement vers un parti social-écologiste sous la houlette du couple Hamon/Duflot. Benoît Hamon déclare : « Je suis désormais le candidat de l’écologie politique » Cécile Duflot renchérit : « Benoît Hamon est désormais notre candidat écologiste à la présidentielle. » Mais la situation politique n’est pas aussi simple car Mélenchon se place explicitement sous la bannière écologiste et certains écologistes se rallient à Macron qui, n’en doutons pas, deviendra incessamment sous peu un écolo convaincu. Pour la présidentielle, il faudrait encore une fois voter « utile » pour barrer la route au Front national. Sempiternelle rengaine qui n’a fait que conforter l’électorat du FN, assurant Marine Le Pen d’être au second tour. Le pragmatique Cohn-Bendit assure qu’il n’y a actuellement qu’un seul choix, voter Macron au premier pour assurer la victoire au second tour… contre le FN. Il faut dire en effet que le « large rassemblement » incluant Mélenchon a échoué, c’est normal à peu de jours de l’échéance électorale du 23 avril. Rappelons cependant que le vote relève de l’isoloir, il est personnel et jamais soumis à la ligne d’un parti ou d’un leader. Chacun en tant qu’électeur doit peser l’enjeu tactique de son bulletin de vote ou préférer cette réalité structurelle : « élection, piège à cons. »
Un parti social-écologiste va-t-il advenir ? Nous constatons que Benoît Hamon ne tient pas les rênes du PS, il a seulement gagné une primaire grâce à des voix extérieures au PS. Le PS reste majoritairement tendance Hollande/Valls et allergique à l’écologie. Après sa défaite probable à la présidentielle, Hamon va sans doute être marginalisé en nombre de députés affiliés et par conséquent l’écologie politique (EELV) avec. Les législatives vont s’avérer très compliquées. Il y aura des réactions outrées des militants socialistes par rapport aux « parachutages » écolos alors que toutes leurs investitures sont déjà faites. Ils perdent théoriquement 40 circonscriptions sans réciprocité, il y aura des candidatures dissidentes… les socialistes ont l’habitude. Aux législatives de 2007, le national avait parachuté le PS Malek Boutih sur Angoulême au titre des minorités visibles. Le député-maire socialiste sortant n’accepta pas de laisser son fief à un « étranger à la Charente », il appuya une proche, la PS Martine Pinville, contre le candidat officiel du parti. Martine Pinville a été élu, puis en tant que dissidente virée du parti, par la suite réintégrée, et elle est à l’heure actuelle secrétaire d’Etat chargée du commerce. C’est donc à plus forte raison que les candidats EELV, parachutés contre des militants socialistes, vont être malmenés par les militants socialistes locaux. Il n’est donc pas certain que Cécile Duflot, qui a voulu rester sur sa circonscriptions « en or » (vouée à la gauche) malgré l’opposition de la maire de Paris, soit élue. Plus généralement il serait étonnant qu‘EELV obtienne un groupe parlementaire pour le prochain quinquennat. Comme le parti socialiste va perdre non seulement la présidentielle, mais aussi beaucoup de députés, EELV deviendra la minorité de la minorité, sans aucun visibilité aux yeux de la population française.
Depuis 1994 Les Verts ont choisi l’alliance exclusive à gauche, abandonnant le « ni droite ni gauche » des origines. Depuis trop longtemps les Verts, devenus EELV, sont catalogués par le corps électoral comme inféodé au PS, donc plutôt gauchisant qu’écolo. Pour retrouver ses fondamentaux, l’écologie politique devrait s’appuyer sur cette évidence conceptuelle : « l’écologie ne doit plus être un vulgaire enjeu partisan, elle est un enjeu politique au sens le plus noble. Ce n’est un sujet ni de gauche, ni de droite, ni du centre, c’est un sujet supérieur. C’est simplement l’avenir et la sauvegarde de la famille humaine et de son écosystème, la planète. » L’écologie politique est par définition transpartisane, toute alliance avec un parti ou mouvement qui occulte ce point de vue semble contre-productive. La nécessité que l’écologie politique sorte de l’alignement à gauche va sans doute être pour EELV un débat interne dans les années à venir. Du moins s’il lui reste encore des militants écolos encarté et non dilués entre les différents partis existants et les associations environnementalistes. Écologie fondamentaliste contre écologie pragmatique, pour le moment la plupart des militants « politisés » préfèrent le greenwashing (l’écoblanchiment).
Sur les cendres de l’écologie politique
Je ne dirai rien de mon vote prochain, il faut respecter le secret de l’isoloir qui est un garant de la libre responsabilité d’un électeur dans son choix définitif. Par contre je peux revenir sur mes votes passés et dire que j’ai pensé dans ma jeunesse (fin des années 1960) que toutes les élections étaient des « pièges à cons».
Mais, lors de la candidature de René Dumont à la présidentielle 1974, j’ai voté pour la première fois. En effet il y avait enfin un vrai projet de société, avec une transformation radicale de nos comportements, pour rétablir un équilibre durable entre la société humaine et la bonne santé de la planète qui est indispensable à notre survie. Depuis, il y a toujours eu un candidat qui se disait spécifiquement écolo, j’ai toujours voté pour lui ou pour elle au premier tour.
Aujourd’hui Jadot a abandonné la tâche qui lui avait pourtant été confiée en congrès EELV, être le candidat 2017 de l’écologie, et ne pas négocier avec d’autres partis. L’écologie est donc orpheline, Hamon se dit écolo mais il se sera ligoté par le PS, Mélenchon se dit écolo mais il est avant tout insoumis à tout, Macron dira sans doute bientôt qu’il est écolo, Fillon et Le Pen ne savent même pas qu’il y a urgence écologique. Vraiment, je crois me retrouver parmi des aboyeurs qui crient « écolo écolo » uniquement pour récolter quelques voix de plus et non pour changer profondément une société croissanciste.
Vous, vous voteriez dans ce contexte où on nous prend pour des cons ?
L’écologie est-elle soluble dans le capitalisme, même vert, ou dans le développement durable?
D’autre part, sans accord FI-PS (celui de Hamon, pas celui des hollandistes-vallsistes-macronistes, et ce sera dur, ils tiennent l’appareil!), une présence au second tour est illusoire …
Cormand se gargarise à propos du programme commun avec Hamon. En fait il s’agissait surtout d’assurer quelques postes aux législatives pour les députés « écolos » sortants, et particulièrement le siège de Cécile Duflot à Paris. La politique politicienne fonctionne avec des prétextes, pas pour le bien commun.
Commentaire du discours de Mr Cormand :
– Benoît Hamon « na pas battu le PS » puisque la primaire était organisée par le PS et que Hamon reste un membre du PS, il ne faudrait pas l’occulter. Hamon sans le PS, c’est presque rien.
– il n’ y a pas de candidature « de rassemblement » puisque Mélenchon (les insoumis) n’a pas voulu faire d’alliance bancale au dernier moment comme l’a fait Jadot (EELV). La chance d’arriver au second tour de la présidentielle pour Hamon devient infinitésimale (comme le reconnaît d’ailleurs Cormand), sa candidature n’est donc pas « utile » pour contrer la progression du FN.
– la campagne présidentielle puis législative ne va pas tourner autour des velléités prônées par EELV, Hamon va être obligé de se recentrer pour éviter que les partisans de Hollande/Valls rejoignent Macron. Le mini « programme commun » va être édulcoré au point d’être méconnaissable.
– de toute façon un programme n’est applicable pendant un quinquennat que si on arrive au pouvoir, et c’est râpé pour Hamon/Duflot.
– soyons réalistes, même Hollande arrivant au pouvoir en 2012 s’est empressé d’oublier une bonne partie de ses 60 « engagements » !
Parti socialogiste ?
Vivement l’ extinction complète du parti socialosalafiste et son excroissance pastèque d’ Europe Escroquerie Les Voleurs , ecolos pour farces et attrapes
La modération du blog @ Marcel
l’invective ne remplace par l’argumentation
au contraire elle la dessert !
message de David Cormand, secrétaire national d’EELV : « Il n’y a plus de candidat du Parti EELV à la présidentielle 2017. Il n’y a plus non plus un candidat du Parti Socialiste à la présidentielle de 2017. Il y a une candidature de rassemblement pour faire gagner l’écologie en 2017 portée par Benoit Hamon qui a battu le Parti Socialiste à la primaire que celui-ci avait pourtant organiser. Donc nous allons, comme depuis 1974, faire campagne, non pas « avec le Parti Socialiste », mais pour sortir du nucléaire, construire la 6e République parlementaire avec la proportionnelle, abandonner BURE et NDDL, empêcher l’artificialisation des sols, refondre l’Europe, mettre en place le revenu universel et le partage du travail, stopper les GPII, interdir les pesticides, faire 100% de renouvelable en 2015, etc etc…Sauf que cette fois-ci, nous avons une infime chance de gagner. Prenons notre part. »