Aux Etats-Unis, la parenté entre créationnisme et climatoscepticisme est évidente. Les climatosceptiques ont mené la bataille dans les salles de classe. Après la Louisiane en 2008, le Texas en 2009, le Dakota du sud avait voté une résolution pressant les écoles d’adopter « un enseignement équilibré » de la question climatique. Il ne fait pas de doute que les climato-sceptiques américains visent à relativiser le poids de la science en la discréditant. La fabrique du doute ternit l’image de la science climatique et de la science en général, c’est le but recherché. On adopte la même stratégie que les créationnistes : il faut cesser de présenter la théorie de l’évolution comme l’explication des origines de l’homme… et ajouter aux programmes scolaires la thèse créationniste – qui tient que l’humanité a été créée par Dieu telle qu’elle est. Le parti républicain se comporte comme un mouvement religieux, ses affidés sont le plus souvent climatosceptiques et créationnistes à la fois. On instrumentalise la complexité de la science en cultivant les simplismes.
Rappelons les faits. Un professeur américain de biologie fut condamné en 1925 à une amende pour avoir enseigné les théories de Darwin (l’évolutionnisme). Il a fallu attendre 1987 pour que la justice interdise définitivement, au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’enseignement du créationnisme (Dieu a créé l’univers et l’Homme). Maintenant on sait de source sûre qu’il n’y a ni plan préétabli par un dieu, ni dessein intelligent concocté par la nature, il n’y a que le hasard et les mécanismes de la sélection naturelle. Pourtant un sondage, publié en janvier 2008, indiquait que 29 % des Américains pensent encore que la vie a été créée sous sa forme actuelle. Aujourd’hui le débat entre Obama et Romney n’aborde jamais la problématique du réchauffement climatique : sujet trop brûlant pour une opinion publique qui ne croit toujours pas aux avancées de la science et à la responsabilité de l’homme dans les désastres écologiques. Même la violence de l’ouragan Sandy n’a pas mobilisé sur la question climatique*.
Une alliance stratégique des républicains, des lobbyistes et des grandes corporations se mobilise pour rendre la pensée verte terrifiante, au point que l’ancienne « peur du rouge » fait souvent place à une nouvelle « peur du vert ». Pendant quatre années de mandat, le président Obama n’a rien fait pour inverser la tendance. Le 6 novembre, les Américains vont voter pour le président qu’ils désirent. Le choix entre Obama et Romney ne changera rien à l’aveuglement généralisé qui domine : vive les gaz de schiste, vive l’automobile, vive Dieu… vive le réchauffement climatique ! Le 6 novembre, il faut voter Jill Stein, candidate verte à la présidentielle américaine.
Le problème avec le système électoral américain, c’est que du fait qu’il n’y a qu’un seul tour, il ne laisse place qu’à deux candidats. Bush avait été élu du fait de la « dispersion » de voix écolos (qui seraient en majorité allées sur Al Gore). Et ça pourrait bien être le même scénario ces jours-ci.
On peut toujours se dire qu’Obama et Romney c’est quasiment pareil, sauf, sauf en ce qui concerne notre sujet de prédilection commun à savoir la surpopulation.
En effet, il faut se souvenir que Bush avait coupé (en grande partie) les crédits à la Planification Familiale…
Manso,
notons en effet qu’Obama a mis fin au début de sa mandature à l’embargo décrété par son prédécesseur George Bush contre les centres de planification familiale à l’étranger. Notons aussi qu’en matière écologique, il a été nul, soutenant le secteur automobile ou les gaz de schiste. Si nous étions américain, nous voterions Jill Stein, la candidate du parti vert.
Il est vrai qu’une candidature écolo à une présidentielle n’est pour l’instant qu’une candidature de témoignage, que ce soit avec un seul tour ou deux tours. Ainsi de René Dumont (en 1974) à Eva Joly (en 2012) pour la présidentielle française. Mais les écolos sincères sont porteurs du seul message politique qui compte pour le XXIe siècle, gouverner autrement en tenant compte des limites de la planète… et mettre en place une véritable planification familiale, y compris au niveau interne aux USA.