Élisabeth Borne première ministre réussira-t-elle là où tous les ministres de l’écologie ont échoué depuis 1971? Macron donnera–il les moyens à son obligée de faire un « grand pas » pour le climat, la biodiversité et la sobriété. Les paris sont ouverts !
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Rémi Barroux et Audrey Garric : La diplômée des Ponts et Chaussées est une écologiste pragmatique. Polytechnicienne, ex-directrice de la stratégie de la SNCF est au pied du mur. Alors que les ministres de l’écologie se plaignaient de perdre des arbitrages, la décision finale étant prise par le premier ministre, la voici à Matignon. Il y a urgence tant les effets du réchauffement se multiplient, mais aussi parce que l’État a été condamné à deux reprises – par le Conseil d’Etat et le tribunal administratif de Paris – pour l’insuffisance de son action en matière climatique. Élisabeth Borne devrait affronter, lors des élections législatives de juin, Noé Gauchard, ex-porte-parole de Youth for Climate France. Investi par la Nupes, le jeune homme de 22 ans lui reproche d’avoir « ignoré les objectifs en termes de bifurcation écologique au nom de la compétitivité financière ».
ACHILLE : Nicolas Hulot souvenez-vous, il devait tout casser… idem pour la Convention citoyenne pour le climat. Nous savons ce qu’il est advenu…
Frog : Dans le langage courant, « pragmatique » sous entend « asservi aux puissances économiques ». C’est bien pour ça que la France n’avance pas : elle n’est absolument pas réaliste face au réchauffement. Dans trente ans les français auront des problèmes d’eau suite à sa surconsommation, de chaleur urbaine pour avoir encouragé la clim plutôt que la végétalisation, de coût de l’énergie faute d’avoir réduit la voilure, d’incendies à répétitions… etc… Voilà le pragmatisme politique !
Meleze : Le pragmatisme en écologie, c’est le renoncement, ou encore le plaisir sadique de voir s’affronter les avis contraires qui font reculer les échéances.
Michel SOURROUILLE : Pragmatisme ? C’est la politique des petits pas qui part d’un parti-pris de principe, la subordination des lois de la nature à celles de l’économie. Un chaud partisan de la société thermo-industrielle comme Macron ne peut bouger que lentement. Élisabeth Borne sera donc bornée dans ses ambitions. MAIS on n’a pas le temps, la température du globe bascule en Inde et en France, les ressources fossiles seront épuisées dans très peu d’années, la consommation et la population continuent de croître à allure exponentielle… Notre génération présente n’aura pas cessé de gaspiller le capital naturel, nos générations futures se trouveront complètement désarmées face à un chaos généralisé. Que restera-t-il de la démocratie et même de tout sentiment moral lorsqu’il aura fallu choisir entre accepter que l’Europe soit submergée par des dizaines de millions de migrants fuyant des situations encore plus désespérées, ou accepter d’utiliser, pour les repousser, tous les moyens disponibles ?
Gauthier F : Elle pourra faire toutes les politiques qu’elle veut, il faudra qu’elles soient socialement juste. En un mot, un riche n’a aucun droit de polluer plus qu’un pauvre. Point final. Pour cela, donner à chacun un quota Carbone qui est débité à chaque achat. Ce quota n’est pas revendable, pas échangeable. Quand il est terminé, on achète plus. On sait faire. Exemple, les CB. Après on peut moduler en fonction des situations (rural, urbain, travail, emprunts etc). Moi, tant qu’un riche peut me polluer parce qu’il est riche, je ne respecte pas les règles du libéralisme qui sont finalement les règles du capitalisme marchand.
le sceptique @ Gauthier : Dites que vous voulez piquer l’argent des riches, ce sera plus simple. Vous savez, un seigneur d’ancien régime n’utilisait que des énergies renouvelables, il n’empêche que sa vie était meilleure que celle d’un serf. Donc vos histoires de quota carbone ne mènent à rien, le riche pourra toujours d’acheter une maison super moderne, super isolée, à énergie positive, une voiture électrique à bilan carbone reconnu « bon » etc. Pendant que le pauvre, lui, se demandera comment sortir de son vieux diesel, de son vieille chaudière fioul, de sa baraque passoire therrmique, etc.
Gauthier F @ Le septique : Vous n’avez rien compris parce que vous ne voulez pas comprendre. Réfléchissez et vous verrez que le quota Carbone permet justement à ce que le riche ne pollue pas plus que le pauvre mais il n’efface pas le fait qu’il y a des pauvres et des riches. Ce n’est pas son rôle. Son rôle est de donner aux politiques et donc au peuple (par le vote) le choix de son bilan carbone.
SBRC : Sitôt les élections terminées et en cas de majorité obtenue aux législatives, on aura un semblant de structure gouvernementale soi-disant organisé pour la transition mais qui n’augure rien des décisions qui seront prises. On va plutôt chercher à faire des économies, retraites, fonctionnaires etc… Les promesses sur le pouvoir d’achat sont des promesses… On va bien rigoler en septembre.
Lire, Elisabeth Borne, les petits pas de l’écologie
extraits : Le passage à la tête du ministère de la transition écologique et solidaire d’Elisabeth Borne aura duré moins d’un an. Pas plus que ses prédécesseurs l’ancienne ministre n’a réussi à mettre la protection de l’environnement au cœur des décisions du gouvernement.Le premier de nos ministres de l’écologie, est nommé en janvier 1971 « délégué à la Protection de la nature et de l’Environnement ». Dans son livre-témoignage, « Le ministère de l’impossible » (Calmann-Lévy, 1975)…
Lire, Urgence écolo contre politique des petits pas
Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat au ministère de la transition écologique : « Se coltiner le réel suppose de faire des compromis, d’avancer étape par étape. Nicolas Hulot avait beaucoup plaidé pour que son ministère s’appelle transition écologique et solidaire, or, l’idée même de transition, c’est d’y aller progressivement. L’ambition du président de la République et du premier ministre est intacte, et même renforcée. »
Biosphere : Lors de sa démission du gouvernement il y a un an, Nicolas Hulot dénonçait la politique des « petits pas » en matière écologique. L’éveil de Macron à l’urgence écologique peut se résumer par l’expression « Lentement mais pas trop vite ». Sa ministre de l’écologie est au diapason. Il y a longtemps que la situation n’exige pas une « transition », mais une écologie de rupture.
Elisabeth Borne confirme le 22 mai 2022 les priorités du nouveau gouvernement qui seront sur la table du conseil des ministres dès lundi : école, santé, transition écologique mais surtout pouvoir d’achat, qui doit être le premier texte présenté à la nouvelle Assemblée nationale qui sera élue dans quelques semaines.
« Surtout le pouvoir d’achat » !!! L’urgence écologique attendra…
Vendredi soir 20 mai, Elisabeth Borne a indiqué que le premier texte voté par le Parlement serait consacré au pouvoir d’achat, un thème porté aussi bie npar Marine Le Pen que par Jean-Luc Mélenchon. Il s’agit de populisme, faire plaisir au peuple pour mieux récolter ses voix. Ce n’est pas un langage de vérité.
Face à l’urgence écologique il s’agit de parler de sobriété partagée, pas de hausse du niveau de vie et de bons de réduction pour remplir le réservoir de sa bagnole.
N’allons pas croire que le pouvoir d’achat n’est qu’un truc de populistes.
Dans ce système (Le Système), le sacro-saint Pouvoir d’Achat obsède aussi bien les petits que les gros. Aussi bien les cons-sots-mateurs que les producteurs, de tout et n’importe quoi etc. Et donc les politiques, qui essaient de gouverner, de planifier etc. avec trop souvent comme seul objectif… la survie du Système.
Ceci dit, le Pouvoir d’Achat c’est aussi (et en même temps) une garantie de paix sociale, sans laquelle rien n’est possible. Quand on a trop mal à la tête, on a d’abord besoin d’un Doliprane. le Pouvoir d’Achat c’est donc aussi une sorte d’antalgique,