en Grèce, vivre avec moins, le bonheur !

Techniquement, il n’y a aucune différence entre une récession économique et la décroissance voulue. Mais la première est mal vécue tandis que la seconde constitue une voie d’avenir qui s’inscrit déjà dans la réalité. En Grèce par exemple, la décroissance a rencontré la crise. Elle a beaucoup d’adeptes contraints, dont les revenus se sont effondrés, et qui n’ont pas d’autre choix, et quelques partisans, qui y voient un moyen de vivre différemment. Les Grecs ne sont pas devenus par miracle des adeptes de la décroissance, mais ils doivent désormais faire avec 50 % de moins !

Avant la crise, les Grecs avaient vraiment trop de choses, la crise commence à changer les façons de penser et d’acheter. Nous n’avons pas besoin d’avoir dix pulls et dix paires de chaussures. Il n’y a pas besoin de posséder beaucoup pour être heureux. Kostas et Fotini apprennent à un public de plus en plus nombreux à utiliser l’énergie du soleil et du vent et à cultiver son jardin dans la cité. D’autres proposent des cours pour apprendre à consommer moins d’énergie ou à cultiver bio. Chacun est amené à utiliser les ressources qui sont directement à sa disposition, en Grèce on n’attend plus rien de l’Etat.

Le troc se fait au grand jour, on habille le jeune enfant dans un magasin en apportant les vêtements devenus trop petits. On peut créer des banques sans argent, des banques de temps. Le principe est simple. Tu indiques en ligne les services que tu veux rendre et ceux dont tu as besoin. Si quelqu’un utilise une heure de service, elle est débitée de son compte-temps, tandis que celui qui a rendu un service ou a transmis un savoir bénéficie d’une heure de crédit. Le système doit garder son équilibre pour chaque personne. Contre ceux qui veulent prendre et prendre sans rien donner en échange, il est impossible d’avoir plus de trente heures de débit. La banque de temps évite ainsi le surendettement qui a plombé la Grèce. L’heure d’un médecin ne vaut pas plus que celle d’une femme au foyer : le principe, c’est que toutes les heures sont égales. Cela permet de créer de la solidarité. Quand quelqu’un que vous ne connaissez pas vous propose le service dont vous avez besoin, ça vous rend heureux…

NB : tous les éléments du discours ci-dessus sont extraits du MONDE du 10 février 2012, Vivre en décroissance… Nous avons sur ce blog fait plusieurs fois la distinction entre décroissance subie et voulue. La récession en Grèce donne raison aux objecteurs de croissance. Et comme la récession est vouée à se généraliser…

1 réflexion sur “en Grèce, vivre avec moins, le bonheur !”

  1. Salut camarade. J’espère en tout cas que cette situation extreme permettra a certains tétus de comprendre que le capitalisme est un systeme économiquement absurde et qu’il ne repondra JAMAIS au besoins des gens. La misère est le terreau fertile de la révolution.

    On en peut plus de la soupe qui nous servent en longueur de journée, on en a marre de se faire abreuver d’un rhétorique lénifiante et démobilisante. Ils faut qu’ils DEGAGENT !!!!!!!!

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