La crise écologique est un facteur croissant de migrations (LeMonde du 14 octobre). Il y a ceux que les eaux vont envahir (le nombre de réfugiés climatique est évalué à 200 millions en 2050) ; il y a ceux dont la terre se désertifie et qui manquent d’eau ! Mais les pays riches se ferment aux migrations et les migrations internes accroissent l’appauvrissement des pays du Tiers Monde. Voyager à travers le monde est facile pour les touristes de la classe globale, il n’y a aucune protection juridique pour les autres. Les plus vulnérables sont coincés, ils ne peuvent plus migrer. Nous allons donc acquérir de plus en plus un sentiment d’enfermement.
C’est le phénomène que décrit André Lebeau dans son dernier livre, L’enfermement planétaire : « L’idée que l’homme se forme le plus communément de sa place dans l’Univers ne comporte pas cette perception de l’enfermement planétaire(…) Les formes que va revêtir la collision de l’humanité avec les limites de la planète seront régis par les comportements collectifs de l’espèce(…) Ce qui est parfaitement envisageable, c’est une régression de la société humaine. »
Heureusement il y a encore un espoir : « La clarté de la vision d’un individu isolé, la pertinence de ses préconisations n’ont évidemment aucun effet à moins que, d’une façon ou d’une autre, ils ne se propagent et ne déterminent des comportements collectifs ». André Lebeau n’a aucune solution à nous proposer, il existe pourtant bien des pistes non violentes, la limitation de la population humaine, la limitation des besoins de la classe globale (celle qui croit qu’elle peut impunément disposer d’une voiture personnelle), la limitation drastique des revenus, le sens du partage…
Le commentaire d’Edwy montre qu’en effet il s’agit bien d’un livre d’une exceptionnelle richesse.
On peut aussi y lire une analyse bien plus implacable des modes de développements techniques associés au choix du productivisme capitaliste contemporain et au choix des civilisation de la marchandise.
Avec « L’enfermement planétaire », on est bien loin en effet des préconisations moralistes d’associations de consommateurs éclairés.
Le propos, à la fois respectueux de la raison et de ses lecteurs, est un propos d’envergure politique des plus lucides qu’il m’ait été donné de lire.
C’est d’un changement radical de société, d’institutions internationales et de comportements colectifs dont il est question dans ce livre.
Une mine d’idées, de raisons, de ressources…, un patrimoine pour tous ceux qui luttent pour en fini avec ces sociétés cyniques et aveugles du profit et de la spéculation.
faudrait en parler à EDWY