Dans les archives du MONDE (extraits)
18 janvier 1972 L’ECHEC DE LA CONTRACEPTION
docteur ESCOFFIER-LAMBIOTTE : les dernières statistiques des Nations unies montrent clairement que. pour bien des pays sinon pour l’espèce tout entière, la croissance incontrôlée de la population est un des pires dangers qui soient. La population mondiale est actuellement de 3 632 millions d’êtres. Il faut douze ans à l’heure actuelle, contre un siècle en 1800, pour produire un milliard d’hommes. La population terrestre doublera dans les trente prochaines années, alors qu’il lui avait fallu, depuis Jésus-Christ, dix-sept siècles pour y parvenir…
L’Organisation mondiale de la santé a décidé de consacrer à l’étude de la reproduction humaine le plus important programme de recherche qu’elle ait jamais entrepris ; les travaux retenus par le conseil consultatif constitué à cet effet ont été engagés, dès ce mois de janvier, avec un budget initial de 6.7 millions de dollars qui doit doubler en trois ans.Cette décision marque un tournant dans la politique d’un organisme qui, dans un souci de neutralité et devant les oppositions doctrinales ou politiques auxquelles se heurtait le principe même de la contraception, s’était jusqu’à présent abstenu de toute action directe en la matière. Elle est motivée » par le besoin urgent d’obtenir diverses méthodes sûres, efficaces et acceptables de la régulation de la reproduction humaine « .
Si le retour au nationalisme parait Incompatible avec la notion d' » administrateur de la civilisation « , l’urgence d’une action mondiale contre l’Inflation démographique est, elle, évidente.
Dans les archives du MONDE diplomatique (mai 1963)
Les moyens biologiques, scientifiques et économiques de lutte contre la faim.
Une des méthodes préconisées : la limitation des naissances
(par Claudine Escoffier-Lambiotte)
La courbe d’augmentation de la population mondiale, ou plus précisément l’extraordinaire redressement qu’elle manifeste depuis une centaine d’années, ne laisse pas d’inquiéter médecins et démographes. L’augmentation nette de cette population est à l’heure actuelle de trente-cinq millions par an, soit quatre-vingt-dix mille par jour, et ce rythme permet de prévoir dès à présent, et pour les cinquante années à venir, d’angoissants problèmes concernant tant l’alimentation que l’espace vital, ou la transformation d’une espèce échappant à la loi séculaire de la sélection naturelle.
C’est non pas tant, comme le croient certains, à la multiplication des naissances qu’est due cette augmentation, mais à la disparition des grandes épidémies de jadis et aux progrès techniques et médicaux grâce auxquels l’homme d’aujourd’hui vit en moyenne deux fois plus longtemps qu’autrefois.
La mortalité infantile et celle du nouveau-né, qui étaient énormes il y a deux siècles et restent considérables dans les pays sous-développés, sont pratiquement négligeables aujourd’hui, tant aux Etats-Unis qu’en Europe occidentale.
Pour que la population française demeure stationnaire, sous Louis XIV, il fallait que chaque femme ait huit ou neuf enfants, dont deux atteignaient l’âge adulte. Le même résultat est tenu en 1963 avec 2,2 grossesses, et il est très curieux de constater que ce nombre correspond précisément à la réalité familiale d’aujourd’hui.
Il a fallu cent cinquante ans pour que l’on supprime en France cinq ou six grossesses par femme, et la sagesse populaire semble avoir inspiré une limitation des naissances, instinctivement établie en fonction de la courbe démographique.
Lorsque cette sagesse ou, à défaut, l’adoption d’une politique démographique active n’interviennent pas, le nécessaire équilibre entre la natalité et la mortalité se trouve compromis, ce qui ne manque pas de poser des problèmes économiques et sociaux redoutables.
En savoir plus sur la surpopulation
Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)
Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)
Un panorama des pays surpeuplés,
Surpopulation généralisée dans tous les pays
Pour lutter contre la surpopulation,
Comment se fait-il que je ne puisse pas répondre à Didier ?
Est-ce lui qui ne veut pas, ou quoi ?
Evidemment non je n’y suis pour rien
😂 la justice divine
Nom de Dieu !!!! C’est bien ce que je me disais. 🙂
– « C’est non pas tant, comme le croient certains, à la multiplication des naissances qu’est due cette augmentation, mais à la disparition des grandes épidémies de jadis et aux progrès techniques et médicaux grâce auxquels l’homme d’aujourd’hui vit en moyenne deux fois plus longtemps qu’autrefois. »
Comme le croient certains … tiens donc !
Mais alors… à quoi ça sert que Didier il se décarcasse ?
Et ON en revient toujours à la question qui fâche : C’est quoi alors le YAKA ?
Lancer de grandes épidémies (pandémies), ramener la mortalité infantile et la mortalité en général à ce qu’elle était sous Louis XIV… juste pour rétablir cette fumeuse loi séculaire de la sélection naturelle ?
Oui oui bien sûr ce n’est pas la fécondité qui a augmenté (heureusement) c’est bien la mortalité qui a baissé et surtout de la mortalité infantile donc avant l’âge de la reproduction, c’est elle qui explique l’explosion de nos effectifs.
Le problème est de ne pas adapter assez vite une fécondité plus basse pour tenir compte de ce phénomène.
L’explosion démographique n’est rien d’autre que la conséquence de la trop longue durée du phénomène de transition démographique (passage d’un état de haute fécondité et haute mortalité à un état de basse fécondité et basse mortalité).
Didier, j’ajouterai que cette transition en Afrique et dans les autres zones en surfécondité ne s’est pas accompagnée d’une gestion de la fécondité (contraception) par l’éducation des femmes et des hommes accessoirement.
Il est toujours surprenant de constater que nous étions plus conscients du problème en 1960 ou 1970 quand nous étions de deux à trois fois moins nombreux sur la Terre qu’aujourd’hui. Le monde de l’écologie a régressé dans sa compréhension des règles de la biosphère pour lesquelles la question des effectifs des différentes espèces est fondamentale.
Didier, merci de cette analyse
Je ne crois pas que nous étions plus conscients du problème en 1960 ou 1970 que nous le sommes aujourd’hui. Peut-être avez-vous seulement l’impression qu’ON en parlait davantage. Seulement ce n’est même pas dit, à cette époque il n’y avait pas internet, ni Biosphère. Et quand bien même, ce n’est pas parce que ça ne fait pas la une de tous les journaux tous les jours que les gens sont moins conscients. Je serais d’ailleurs curieux de savoir combien dans les années en 1960-70 savaient le nombre que la Terre comptait d’habitants. Et de comparer avec aujourd’hui.
Dans ces années là ON pouvait peut-être encore croire à cette fumeuse Loi de Malthus, illustrée par cette courbe exponentielle qui ressemble à la trajectoire d’une fusée, qui monte comme une flèche et qui accélère toujours plus. Et qui laissait donc penser que la Pop doublerait tous les 20 ans, pour des siècles et des siècles amen. Mais aujourd’hui c’est fini, la fusée a clairement ralenti.