Dans la vie politique française, pour exister, il faut paraît-il marcher sur deux jambes : un parti fort, et une présence remarquée à l’élection présidentielle.
C’est pourquoi, dans le système majoritaire français qui tend à la bipolarisaiton, les écolos se sont crus obligés à un partenariat avec les socialistes qui leur promettent des postes de députés. D’où une dépendance affirmée, on ne peut plus attaquer de front les socialistes. Eva Joly en sait dorénavant quelqeu chose. Les écologistes d’EELV ne peuvent donc crier victoire en croyant marcher sur deux jambes.
Le pacte de mandature est donc un sérieux handicap pour qu’Eva Joly puisse affirmer son autonomie aux présidentielles. Un participant à la dernière réunion des instances nationales évoquait même des « éléments de langage » qui avaient « manqué à la candidate Eva Joly » et lui seraient désormais systématiquement « distribués ». C’est du sarkozysme tout craché ! C’est une mise en liberté surveillée ! Un régime extraordinaire pour une ancienne juge de renom !
Mais la situation n’est pas encore perdue si Eva Joly se met dans la peau de René Dumont en 1974 ! Parler d’écologie, encore d’écologie, et toujours plus d’écologie. Pas seulement du nucléaire. Les électeurs écologistes veulent qu’on leur parle biodiversité et pollution, après-pétrole et réchauffement climatique, responsabilités individuelles pour changer de mode de vie et responsabilité du politique pour montrer l’exemple. Il n’y a pas de danger qu’Eva Joly se coupe ainsi de son parti, comme l’indique d’ailleurs l’expression « EELV » : il faut s’ocuper deux fois de l’urgence écologique plutôt qu’une… les postes de députés seront donnés par surcroît. Car la situation est favorable, le PS accepte encore de sous-traiter l’écologie !