« S’ils ferment la centrale de Gardanne, on va mettre le département à feu et à sang ». Ce discours inacceptable a été tenu par Nicolas Casoni, délégué CGT, et relayé par un article du MONDE*. Le président de la république française s’est engagé à fermer les quatre dernières centrales à charbon en 2022. On rappelle ministère de la transition écologique et solidaire que ces quatre centrales émettent en CO2 l’équivalent annuel de 4 millions de voitures. Mais la CGT réclame toujours un « moratoire » sur la fermeture des centrales. En misant sur l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre la promesse d’Emmanel Macron**. Le refus à Gardanne de la descente énergétique est très soutenu au niveau local. « Ici, le charbon fait partie de notre identité depuis toujours », résume Roger Meï, le maire communiste de Gardanne, 83 ans, élu depuis 1977. C’est faux, le charbon n’aura été qu’une parenthèse historique. La centrale thermique de Provence, construite dans les années 1950 par les Charbonnages de France, doit en effet fermer ses portes un jour ou l’autre. On sait que le charbon doit rester sous terre pour limiter le réchauffement climatique. Le discours de Nicolas Casoni n’est que forfanterie : « On ne laissera pas faire ça, on ne peut que gagner. » Il n’y a pas de solution alternative, convertir une tranche charbon en unité biomasse veut dire importer du bois d’autres pays. Et le nucléaire n’est ni une énergie renouvelable, ni un choix sensé. Quand au pétrole, son surnom de merde du diable est bien trouvé.
Le constat est sans appel. Nos sources d’énergie se tarissent, inéluctablement. Les collapsologues le disent, nous connaîtrons l’effondrement. Pour savoir comment cela se passe, il suffit d’aller au Venezuela** ces jours-ci. Le pays affronte depuis le 7 mars la plus grande panne d’électricité de son histoire. Sans avions, ni pompes à essence, ni banques, ni écoles, le pays reste largement paralysé. Il faut jeter tout ce qu’il y a dans les congélateurs, des centaines de tonnes d’aliments vont pourrir.Le gouvernement a décrété la fermeture des établissements éducatifs et des administrations publiques. Les hôpitaux ont vécu des heures dramatiques. Les bébés en couveuses sont maintenus en vie par des respirateurs manuels. Plusieurs hôpitaux ont été contraints de fermer les portes de leur service d’urgences. De plus en plus de personnes meurent devant la porte de l’hôpital. Le métro a cessé de fonctionner et l’immense majorité des bus sont restés au garage. A Caracas, les rues sont vides. Les gens restent terrés chez eux par peur des voleurs et des pilleurs. Faute de connexion à Internet, les distributeurs automatiques ne délivraient plus de liquide et les transactions électroniques ont été suspendues. Or dans un pays où l’inflation dépasse 3,5 % par jour, personne ne conservait chez soi d’argent liquide. Sans télévision, ni Internet, ni téléphone portable, les Vénézuéliens ne savent plus quoi faire. Ils ont gaspillé avec Chavez la manne pétrolière, on croyait qu’on pouvait gagner de l’argent sans travailler et que cela serait durable.
La maison brûle et nous regardons ailleurs ! Notre planète va être à feu et à sang, et cela Nicolas Casoni ne sait pas encore ce que cela signifie. A force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire mais non renouvelable, nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Pour mieux comprendre ce que nous voulons dire, lisez sur ce blog biosphere l’article qui suit « Il ne faut plus se mentir ».
* LE MONDE des 10-11 mars 2019, A Gardanne : « S’ils arrêtent le charbon, on met le feu au département »
** LE MONDE des 10-11 mars 2019, Charbon : pourquoi Macron ne pourra pas tenir sa promesse
*** LE MONDE du 10 mars 2019, Victime d’une panne électrique historique, la situation du Venezuela s’assombrit encore
Venezuela, un exemple d’effondrement :
Face à la situation « calamiteuse » sur le plan alimentaire et sanitaire après cent heures sans électricité, le Parlement a décrété l’état d’alerte. Il est extrêmement difficile de savoir ce qui se passe dans le pays, faute de moyens de communication. Les gens ont très peur de ce qu’il va se passer car ils ont épuisé leurs réserves d’eau et de nourriture. Les habitants n’ont plus d’eau potable car les pompes sont activées par l’électricité. Comme la monnaie nationale n’a plus aucune valeur, les gens ne payent que par carte bleue. Or sans électricité, les terminaux de CB ne fonctionnent plus. Des habitants des quartiers défavorisés viennent à la nuit tombée pour piller les supermarchés. Les gens restent calfeutrés chez eux. Ils ont peur de sortir dans la rue, car beaucoup d’émeutes ont eu lieu ces derniers jours. A Caracas c’est le chaos. La police elle-même est débordée.
(LE MONDE du 13 mars 2019, Panne d’électricité géante au Venezuela : « A Caracas c’est le chaos »)
Venezuela, un exemple d’effondrement :
Face à la situation « calamiteuse » sur le plan alimentaire et sanitaire après cent heures sans électricité, le Parlement a décrété l’état d’alerte. Il est extrêmement difficile de savoir ce qui se passe dans le pays, faute de moyens de communication. Les gens ont très peur de ce qu’il va se passer car ils ont épuisé leurs réserves d’eau et de nourriture. Les habitants n’ont plus d’eau potable car les pompes sont activées par l’électricité. Comme la monnaie nationale n’a plus aucune valeur, les gens ne payent que par carte bleue. Or sans électricité, les terminaux de CB ne fonctionnent plus. Des habitants des quartiers défavorisés viennent à la nuit tombée pour piller les supermarchés. Les gens restent calfeutrés chez eux. Ils ont peur de sortir dans la rue, car beaucoup d’émeutes ont eu lieu ces derniers jours. A Caracas c’est le chaos. La police elle-même est débordée.
(LE MONDE du 13 mars 2019, Panne d’électricité géante au Venezuela : « A Caracas c’est le chaos »)