Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été débranché du réseau électrique national le 22 février. Cet arrêt de mort de la centrale alsacienne, bâtie dans les années 1970, débute le cycle de sortie progressive du nucléaire, c’est pas trop tôt. Le réacteur n° 2 sera arrêté le 30 juin. L’évacuation du combustible de la centrale devrait être achevée en 2023. Ensuite doit se poursuivre la phase de « préparation » au démantèlement, processus inédit en France à l’échelle d’une centrale entière qui devrait commencer à l’horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu’en 2040. Les gesticulations des pro-nucléaires se poursuivent, y compris sur lemonde.fr :
Claude Brender, le maire de la commune de Fessenehim : On tue une machine qui aurait pu tourner encore 20 ans et on ne sait toujours pas pourquoi !
Sybarite : Dans les 5000 prochaines années, il y aura des tempêtes qui effondreront des éoliennes, des séismes qui détruiront des barrages, des tsunamis qui noieront des villes entières, des épidémies etc… Et surtout nous seront morts.
Grabotte : Honte sur nous, Français, de ne pas savoir faire la différence entre risques maîtrisés et peur irrationnelles, d’avoir une si mauvaise culture scientifique. Honte sur nos gouvernements de céder au chantage électoral des moutons guidés par Greenpeace. Une très mauvaise décision. Espérons qu’ils ne recommencent plus jamais, et que nos gouvernements successifs d’aujourd’hui et demain se remettent à construire des EPR.
Valentini : Estimation du démentiellement : 1 milliards d’euros…. multiplié par la nombre de centrale en France (car leurs durée de vie est limitée dans le temps), l’addition va être très salée. Alors prétendre que le nucléaire est une énergie propre (déchets) et bon marché, c’est un mensonge. Ce sont avec nos impôts que la facture sera réglée.
Airain : EDF a freiné au maximum pour repousser la fermeture de cette centrale pour une seule raison: cette entreprise ne sait pas démanteler une centrale nucléaire à un coût acceptable. Autrement dit, dans dix ans, quand les premiers chiffres réalistes vont sortir, quand les français vont se rendre compte du vrai coût d’une centrale nucléaire, je crois que l’on va assister à un scandale d’état, un gros.
Un Montreuillois : Il me semble que les fonds nécessaires au démantèlement sont provisionnés et placés depuis longtemps et rapportent des intérêts élevés à EDF. Autrement dit, plus on attend, plus les fonds disponibles pour démanteler sont importants et plus le coûts total de l’énergie produite baisse.
Axel : Trouvé dans un rapport parlementaire : coût de démantèlement estimé du parc français 75 milliard €, provisions déjà réalisée par EDF 36 Md€. Certains jugent l’évaluation sous estimé par rapport aux règles d’autres pays. EDF s’en défend en argumentant sur les économies d’échelle avec l’homogénéité de ses centrales.
The GonZo Man : Comme l’électricité de cette centrale était vendue à l’Allemagne et comme l’Allemagne va démarrer une nouvelle centrale au charbon tout va bien…
Jean Sérien : J’attends de voir dans le programme de Jadot pour la présidentielle, la fermeture progressive mais rapide d’Airbus, d’Air France, des chantiers navals de Saint Nazaire, etc, etc… Et le tonnerre d’applaudissements que vont susciter ces annonces…
synthèse, Le nucléaire a-t-il un avenir ? Certainement pas ! Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere :
6 octobre 2019, Fessenheim, démantèlement d’un plan de reconversion
25 mars 2016, Un impossible démantèlement des centrales nucléaires
29 mai 2014, Le coût incommensurable du démantèlement des centrales
* LE MONDE du 22 février 2020 ; Malgré la pression des salariés, le réacteur n°1 de Fessenheim débranché du réseau EDF
Pendant ce temps, les allemands mettent en service une centrale au charbon, construisent centrales au gaz, et des gazoducs…
En France, on est déjà premier importateur de gaz de schistes américain… et ça va augmenter, car personne ne veut ni des éoliennes, ni de la sobriété (pas plus le gouvernement que les écologistes que les GJ)
A chaque réacteur fermé, on émettra donc, très démocratiquement, quelques millions de tonnes de CO2 de plus par an, pour dérégler encore plus vite le climat et augmenter les chances que la vie humaine disparaisse de la terre. Plus de biosphere. Tu pourras fermer le blog.
A Thierry, fermer ce blog, notre rêve, plus besoin de discutailler, le paradis sur Terre serait arrivé.
Malheureusement la capacité humaine à résister à une glaciation ou à une fournaise est immense, même avec des radiations on pourrait muter pour survivre !
Il y aura encore beaucoup à redire de l’organisation humaine dans les siècles des siècles à venir, nous faisons confiance pour cela aux écologistes du futur…
Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État au ministère de l’écologie : « On ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires ! Personne n’a la solution, on va laisser les déchets aux générations futures. On parle de siècles, voire de millénaires… » Brrrr !!!!!
(Le Canard enchaîné du 19 février 2020)
Gesticulations ! C’est en effet le mot le plus approprié pour parler des «arguments» des pro-nucléaires.
Claude Brender aurait bien voulu exploiter et profiter de la vieille 20 ans de mieux. Moi j’aurais bien tenté 30. Le formidable «succès» de l’EPR de Flamanville ne lui suffisant pas, Grabotte espère en rajouter je ne sais combien. («Plus ça rate, plus on a de chances de réussir»).
Un autre Shadok, économiste celui-ci, nous explique que «plus on attend, plus les fonds disponibles pour démanteler sont importants et plus le coûts total de l’énergie produite baisse.» Autrement dit, on a tout à gagner à attendre, toujours plus.
Et justement, que pouvons-nous faire d’autre que d’attendre ? Hein ? Et que faire en attendant ? Si ce n’est profiter et rigoler, hein ? Du coup je mise plus gros, va pour 42 ans de mieux ! 42 + 43 ça ne nous fait jamais que 85. Soit l’espérance de vie en France, pour une dame. Des dames de 85 balais encore en état, ce n’est pas ça qui manque, voyez B.B. Sophia, Nana et Jeanne Passe. Finalement je pense qu’avec un peu de bricolage Fessenheim pouvait devenir centenaire. Seulement aujourd’hui on ne respecte plus rien, on ne sait plus faire durer les choses, on jette des trucs qui pourraient encore servir très longtemps et qui feraient le bonheur de beaucoup de gens et caetera et caetera, misère misère !
Bref, le «bon sens» d’Un Montreuillois nous dicte donc d’user et d’abuser de nos vieilles marmites jusqu’à ce qu’elles nous pètent à la gueule. Ce jour là, nous aurons alors engrangé un bon gros tas de biftons et nous pourrons toujours nous en servir pour sécher nos larmes.
Blagues à part, je partage le point de vue de Philippe Bihouix, que nous pouvons lire sur l’article de Biosphère : «Un impossible démantèlement des centrales nucléaires»