Voilà où nous en sommes après le débat annulé par Macron lors du Salon de l’agriculture. Il a alimenté à la fois la colère des agriculteurs tout en creusant le gouffre avec les écologistes ! Voilà où nous en sommes, un pouvoir mal élu, pathétiquement vertical, issu d’un parti virtuel, pas de projet clair… personne ne s’y reconnaît hormis les ultras-riches qui le lâcheront pour l’extrême droite sans honte ni regret. L’agriculture et la biodiversité sont en péril, Macron organise l’enterrement.
Tribune d’un collectif : La communauté scientifique qui travaille sur les enjeux environnementaux constate que, malgré l’accumulation de preuves issues de ses travaux, les récentes décisions de l’exécutif pour mettre fin à la mobilisation des agriculteurs représentent des reculs majeurs dans la lutte contre la dégradation environnementale et pour la préservation de ses fonctions écologiques : pause des inventaires de zones humides, remise en cause de l’obligation d’allouer des surfaces aux haies ou les jachères, pause du plan Ecophyto, stigmatisation et désarmement envisagé de la police environnementale de l’Office français de la biodiversité, etc.
Ces reculs ne font que retarder davantage la bifurcation indispensable vers des activités humaines soutenables, enviables et respectueuses des communs tels que l’eau, les sols, l’air et la biodiversité. En contravention avec l’article L110-1 du code de l’environnement, qui stipule le principe de non-régression à notre droit positif – suivant lequel la protection de l’environnement ne peut faire l’objet que d’une progression constante –, ce recul compromet également les actions engagées pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité.
Les agriculteurs sont les premières victimes de l’exposition aux pesticides et de la dégradation de l’environnement. Le problème est profondément enraciné et résulte notamment des règles commerciales internationales et de leur mise en œuvre nationale, ainsi que d’une surreprésentation, au sein des instances de décision, d’organisations qui ne représentent qu’une partie du monde agricole.
Matthieu Goar : Le président de la République est obligé de se défendre d’avoir mis le feu aux poudres : « Vous parlez au président de la République qui a assumé de faire passer en conseil des ministres la dissolution des Soulèvement de la Terre. » Une décision annulée par le Conseil d’État ! Lors d’une brève rencontre, il a sèchement répondu à une agricultrice spécialisée dans le bio en affirmant qu’elle disait « n’importe quoi » Pour l’agro-industrie, il a promis d’avancer « à fond la caisse » sur la simplification, notamment sur les normes.
Le point de vue des écologistes paysans
La FNSEA veut un débat…Macron l’organise. La FNSEA ne veut plus de débat…Macron l’annule. Tout est dit. Macron, c’est l’hyper-présidence sans plan d’ensemble. On se demande aussi à quoi servent Attal et nos DEUX ministres de l’agriculture (Marc Fesneau+ Agnès Pannier-Runacher).
En fait, comme dans l’énergie (gaz, électricité, carburant…), la santé (les grands laboratoires) et le transport (SNCF, société d’autoroute…) on ne régule rien, pire on laisse les opérateurs se goinfrer sur les usagers et les consommateurs. C’est ça l’ultra-libéralisme. Après on nous expliquera que c’est de la faute de l’Europe. Faux, c’est de la faute d’une Europe ultra-libérale voulu par des gens comme Macron. Une autre Europe ne sera possible que si nos dirigeants politiques nous représentent, ce qui n’est actuellement pas le cas.
Depuis le début de cette crise, il a pris le parti des défenseurs d’une agriculture productiviste car il n’a aucune réponse sur le principal problème, les prix et les importations. Sur le terrain, la réalité c’est que beaucoup d’agriculteurs peuvent parler calmement avec des écologistes car 62 % d’entre eux comprennent l’urgence de la transition pour défendre leurs terres.
On peut pas faire marche arrière sur l’écologie, la planète est en train d’être détruite, il n’y a aucune inflexion de cette tendance, les pesticides augmentent, le CO2 augmente, la pollution de l’air augmente, les insectes et la biodiversité disparaissent…
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Emmanuel Macron se couche devant la FNSEA
extraits : Lors du Salon de l’agriculture le chef de l’Etat devait échanger avec agriculteurs, industriels, grande distribution et ONG ce samedi 24 février 2024. Emmanuel Macron a annulé le débat devant le refus de la FNSEA d’y participer ! Mais les tenants et aboutissants de ce fiasco méritent d’être décortiqués, ce que nous faisons ci-dessous….
L’union torride entre FNSEA et Denormandie (2021)
extraits : Qui se ressemble s’assemble, FNSEA et gouvernement ont le même discours ! Lors des arbitrages de la France pour la future PAC (politique agricole commune), les « écorégimes » hérissent les productivistes. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession. C’est-à-dire tout pour moi, rien pour le bio. Pour Julien Denormandie, ministre de l’agriculture….
Si j’ai bien compris, la Fnsea défend les intérêts des grands céréaliers et gros éleveurs. Son président est directeur de Biogaz du Multien, administrateur de Saipol, et président de Sofiprotéol.
Ici on ne parle pas des paysans. Pour cela, il faut écouter José Bové, fondateur de la confédération paysanne,
« Le monde rural marche sur la tête. Il y a 20 à 25% des agriculteurs qui sont dans une très grande souffrance, qui n’ont pas de revenus et qui sont pris en otages par ceux du business.»
Donc Macrelle joue avec la fnsea pour justifier la dérégulation de l’industrie agroalimentaire et l’introduction des grands marchés mondiaux comme le mercosur et les fournisseurs américains.
Faute de pouvoir faire les deux et en même temps… entre les inventaires des zones humides, pour sauver la rousse, la verte et la rieuse… et un recensement départemental de toutes les exploitations agricoles en difficulté… quelle est la Priorité ?
Eh ben moi je dis que c’est une question prioritaire. Qu’il faut la trancher dare-dare.
Que yaka faire une conférence citoyenne. Mieux, un référendum. Le Top c’est les deux et en même temps. Oui mais voilà, si je vote POUR les grenouilles… alors ON va dire que je suis CONTRE les paysans. Et vice versa. Moralité : dur-dur d’être ni-ni !
Bref, mais pourquoi qu’ON commente au fait ? Ah oui la Fête, le Spectacle, le Cirque !
Ben si c’est que ça ON peut déjà dire que le one-man show de Manu au Salon n’est pas une première, qu’ON a maintenant l’habitude de le voir tomber la chemise, remonter les manches, parler comme au bistrot etc. Pour finalement ne rien annoncer de nouveau.
( à suivre )
Et pareil du côté du petit, qui après Papa se devait lui aussi d’aller tâter le cul des vaches, refaire passer le Message et en même temps :
– « Oui, il faut des règles avec un objectif clair. Protéger l’agriculture française, ça ne doit être ni l’URSS ni le Far West »
Chapeau Gaby, pas mal la formule ! Oh Gaby, Gaby, tu veux qu’j’te chant’ la mer… le long, le long, des golfes… pas très clairs. En clair pour sauver nos campagnes, les grenouilles et le Business en même temps, l’agriculture française se doit d’être ni-ni. Bien intégrée dans un capitalisme bien régulé, bien moralisé, bien vert évidemment et patati et patata. Bref vive le Libre Échange, vive la Concurrence «libre et non faussée» !
Et puis comme par hasard, justement ça tombe bien, ON est en campagne :
– « Ce n’est pas avec l’extrême droite qu’on va obtenir des choses en Europe. »
( à suivre )
Faut oser quand même non ? Comme si les paysans et les gueux en général pouvaient encore croire et espérer grand chose de ce genre d’attelages de cirque. Et après ça même pas le petit plaisir de les voir courir sous une bonne grêle d’œufs :
– « Tiens prend ça Manu ! Toi pareil Gaby ! Pleure pas Jordy, ON en a pour toi aussi ! »
Bien pourris comme il se doivent, les œufs ! Hors UE de préférence. Parce que moi je suis CONTRE qu’ON jette de la bonne nourriture. Misère misère !