inconscience de faire un enfant sans penser à son avenir

Ce sont mes études de fac au début des années 1970 qui m’ont fait découvrir Thomas Malthus. Cet économiste et néanmoins pasteur, a mis en évidence à la fin du XVIIIe siècle une sorte de loi démographique quand on laisse faire la nature : en l’absence d’obstacles, les couples peuvent en moyenne faire 4 enfants par génération, ce qui fait doubler la population tous les 25 ans. Par contre l’agriculture est contrainte par les rendements décroissants : « On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de la population. Lorsque tous les arpents ont été ajoutés les uns aux autres jusqu’à ce que toute la terre fertile soit utilisée, l’accroissement de nourriture ne dépendra plus que de l’amélioration des terres mises en valeur. Or cette amélioration ne peut faire des progrès toujours croissants, bien au contraire. » En conséquence, la population croit selon une progression géométrique très rapide et l’alimentation seulement comme une progression arithmétique bien plus lente. Comme la population augmente bien plus vite que les ressources alimentaires, il y a un déséquilibre qui se résout par des obstacles naturels, famine et épidémies au niveau territorial, ou quand il y a migration, des invasions et des guerres. Une seule solution rationnelle, limiter les naissances.

En mars 1972 j’adhère de cœur et de conviction raisonnable au mouvement américain « Zero Population Growth ». Ne plus faire d’enfant, puisqu’il y a trop de personnes qui n’adhèrent pas au mouvement ! Je suis conscient qu’un enfant supplémentaire est une charge pour la famille (nourriture, éducation…) et pour la société (gonflement possible du chômage, boursouflure du secteur tertiaire…). Pour la planète aussi (surpopulation / ressources naturelles). Il me paraît donc convenable de supprimer les allocations familiales. Je trouve que le tourisme est un impérialisme des riches, la population doit être stabilisée dans l’espace, dans des cellules géographiquement circonscrites qui s’auto-suffisent. Le gouvernement impose bien à un homme de n’avoir qu’une seule femme, ne peut-il lui imposer de ne pas avoir plus de deux enfants ?

En 1972 je lis aussi le rapport du Club de Rome (The limits to growth): « Si les tendances à la croissance de la population du monde, l’industrialisation, la pollution, la production de nourriture et l’épuisement des ressources restent inchangés, les limites à la croissance sur cette planète seront atteintes un jour ou l’autre dans les cent prochaines années. Le résultat le plus probable sera une baisse plutôt soudaine et incontrôlable tant de la population que de la capacité industrielle. » J’avais même été subjugué par le titre d’un libelle : « Lettre à l’enfant que je n’aurai jamais ». C’est pour moi le signe d’une inconscience totale que de faire un enfant sans penser à son avenir. Mais il y a un gouffre entre la théorie malthusienne et la réalité du rapprochement des corps. (à suivre)

NB : pour lire la version complète de cette autobiographie, ICI

1 réflexion sur “inconscience de faire un enfant sans penser à son avenir”

  1. Ne plus verser d’allocations familiales aux frais du contribuable, pourquoi pas, mais il est impératif que pour chaque euro de baisse d’alloc, le grand patronat soit obligé de restituer au moins un euro au citoyen concernés.

    Il faut bien préciser que c’est au frais des milliardaires que doit être mené la nécessaire maîtrise de la natalité.

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