François Ramade

L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. La perte de biodiversité s’accroît tous les jours, mais personne n’y prête attention Pourtant François Ramade, professeur d’écologie et de zoologie à l’université de Paris-Sud, est clair :

 

« Les épisodes géologiques d’extinction massive ont certes pu provoquer de véritables hécatombes parmi les espèces vivantes. Toutefois, même les cinq d’entre eux qui furent les plus apocalyptiques se sont néanmoins effectués sur des durées se chiffrant en centaines de milliers, voire en millions d’années. Le sixième épisode d’extinction massive, celui auquel nous assistons actuellement, est le seul fait de l’action de l’homme et d’effectue à une vitesse 1000 à 10 000 fois supérieure à celle des plus rapides extinctions géologiques du passé ! Ainsi il est estimé que la destruction des forêts pluvieuses tropicales conduirait, à son rythme actuel, à la disparition de la moitié des espèces qui les peuplent, soit au minimum quelque 2,5 millions d’espèces vivantes d’ici à 2050. La situation est proportionnellement pire encore dans de nombreux groupes d’animaux. Ainsi sur les 4000 espèces de mammifères peuplant la biosphère, plus de 1000 sont dès à présent menacées de disparition.

 On ne peut éluder la dimension éthique justifiant la conservation de la biodiversité. En vertu de quelle autorité notre espèce pourrait-elle s’arroger le droit de procéder au cours du présent siècle à l’ultime génocide, sans précédent dans l’histoire de l’humanité, qui tiendra à l’anéantissement de plusieurs millions d’espèces vivantes ? La conservation de la biodiversité apparaît comme un impératif catégorique pour la communauté des nations. Il s’impose à l’ensemble des humains de prendre conscience de l’interdépendance de leurs actions sur l’environnement global, en particulier des conséquences désastreuses de l’utilisation anarchique des ressources naturelles. Les conséquences écologiques globales qui en résultent compromettent de plus en plus l’équilibre de la biosphère. Il n’est donc pas exclu, en définitive, que si notre espèce ne met pas en œuvre les mesures radicales qui s’imposent pour inverser les tendances actuelles, elle ne connaisse à son tour le sort des dinosaures dans un avenir plus rapproché qu’on ne pourrait l’imaginer. »

3 réflexions sur “François Ramade”

  1. wassila Bachraou

    Bonjour,
    Je voeux bien savoir votre dernier livre d’écologie de quel probléme il parle.
    merci bien

  2. Face aux dangers évoqués dans l’article, que peut-on faire pour limiter le développement effréné de notre espèce dévastatrice?
    Deux pistes:
    – Ici en France ne pourrait-on pas motiver les femmes pour qu’elles s’autolimitent à 2 enfants: le taux de fécondité passerait alors de 2,12 à 1,62.
    On pourrait aussi appeler les pouvoirs publics à légiférer dans le sens de l’arrêt des allocations familiales à partir du 3° enfant (sans effet rétroactif évidemment).
    – Pour les pays du Sud, ne pourrait-on pas les aider à développer leur système d’instruction publique, puisqu’il est avéré que lorsque les femmes sont instruites, elles ne se laissent plus imposer jusqu’à 10 grossesses parfois…

  3. Mustapha Benkhertif

    Tout d’abord je vous remercie M.Ramade pour votre inquietude sur l’humanité et pour votre contributions scientifiques… Je suivie sans cesse votres publictions que se soit des livres (Dictionnaire encyc, elements d’ecologie… etc)du 1er au derniere edition ou des sites web, je questionne le dieu de vous recuillir dans ses vastes paradies.
    Je vous promesse que j’essaie de sensibiliser la population le maximum possible pour intervenir à cette etat urgente de la biosppher, j’essaie de planterau moins des milliers d’arbres que se soit fructueus ou des confere qui ont « une plasticité ecologiques plus importante » (pardon c’est votre phrase)
    votre confident, mustapha bekherif ingenieut d’etat en ecologie, option firestier

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