Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde. Une « tragédie », déplorent les Nations unies dans un récent rapport, alors que 9,2 % de la population, soit 735 millions de personnes, souffre de faim chronique. Mais le gaspillage est inhérent au type de société dans lequel nous vivons. On attente avec impatience son effondrement.
Clementine O’Connor, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement : On estime que 28 % des terres agricoles mondiales sont utilisées pour de la nourriture qui n’est pas consommée. En moyenne, ce sont 79 kilogrammes de nourriture jetés par personne et par an. Ce gaspillage aggrave la crise climatique en produisant près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Les collectivités doivent payer pour la collecte et la gestion de ces déchets. Chaque année, il en coûte 1 000 milliards de dollars (927 milliards d’euros) à l’économie mondiale. La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des objectifs de développement durable.
Le point de vue des écologistes anti-gaspi
Notons d’abord qu’il n’y a pas de système de vases communicants par lequel la nourriture gâchée en occident ou ailleurs serait miraculeusement transférée, en un temps record, dans les régions du monde subissant des famines. Ensuite ce gaspillage est une partie inhérente au système croissanciste et libre-échangiste. Beaucoup trop de produits alimentaires qui sont cultivés dans un pays, conditionné dans un autre puis vendus dans un troisième. Cela a pour conséquence qu’une pomme de terre conditionnée en frites surgelées aura parcouru des milliers de kilomètres avant peut-être de finir dans la poubelle, pour finalement être évacuée par un camion poubelle fonctionnant au diesel : c’est là aussi l’absurde destin de nos yaourts. Mais c’est logique, un système totalement ubuesque qui crée de la valeur, des emplois !
Supprimons ce qui permet le gaspillage et toute la pyramide techno-industrielle s’effondre. Cuisinons les produits d’un jardin potager de proximité, c’est cela qui améliorera les conditions d’existence des générations futures. Plus du tout d’aliments ultra-transformés, beaucoup moins d’obésité. Supprimons totalement la publicité, source première de notre surconsommation et donc de notre gaspillage, pas seulement alimentaire.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
CLIMAT, supprimons totalement la publicité
extraits : Les quelque 34 milliards d’euros de dépenses annuelles en publicité et marketing promotionnel – un montant comparable à l’effort des entreprises françaises en matière de recherche et développement – continuent de doper des modèles économiques fondés sur la surconsommation et incompatibles avec les limites planétaires….
Biosphere-Info, l’écologie de la tomate
extraits : Un camion de tomates a quitté la Hollande pour l’Espagne. Dans le même temps, un camion de tomates quittait l’Espagne pour la Hollande. Ils se sont percutés à mi-chemin, dans la vallée du Rhône. On est, loi du marché oblige, en pleine chorégraphie de l’absurde….
Après le Covid-19, vers une démondialisation
extraits : Le protectionnisme est une évidence à l’heure d’un libre-échange généralisé qui met la planète au pillage. Si la pandémie actuelle peut nous servir à renouer avec les vertus de la relocalisation, ce serait un miracle que nous attendons avec impatience… La multiplication des kilomètres que parcourt un yaourt ou la construction d’un avion n’est pas soutenable. Ces kilomètres ont besoin d’énergie fossile, d’où l’absurdité de ces va-et-vient puisque le pétrole est en voie de disparition….
Aide alimentaire, aide à l’agro-industrie !!!
extraits : L’aide alimentaire n’est pas une sympathique aide aux pauvres. Elle est un maillon dans la chaîne du contrôle des populations par les institutions étatiques et marchandes dominantes. Pour résumer, une agriculture hyper-industrielle a massivement détruit les milieux naturels et le travail des paysans, ce qui entraîne 4 millions de personnes qui se retrouvent devoir compter sur l’aide alimentaire. La loi Garot de 2016, issue du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, a pris alors la forme d’une convention de don à l’avantage des supermarchés auxquels les dons assurent une défiscalisation. Grâce aux pauvres, les riches paient moins d’impôts ! ….
Didier, le gaspillage est effectivement une préoccupation saine car il serait bon d’utiliser les surplus au niveau local.
Mais « assurer l’alimentation de bientôt 8 milliards d’humains tout en préservant la nature, s’attaquer au gaspillage » est un méli-mélo de concepts sans liens. Je rappelle que préserver la nature , c’est le fait que l’Homme n’intervienne pas du tout et qu’aucun intrant en particulier chimique n’influe sur les interactions naturelles.
Rapprocher ce concept de l’alimentation est donc sans objet. Comment 8 milliard d’humains peuvent préserver la nature? Un non sens.
Sans nier le scandale que constituent certains gaspillages alimentaires, je me permets quand même de rajouter une nouvelle fois cette pièce au dossier : ce n’est pas si simple.
http://economiedurable.over-blog.com/2018/06/le-gaspillage-alimentaire-pas-si-simple.html
Mon cher Didier, rien n’est simple. Selon vous la cause principale du gaspillage est désormais le très faible prix de la nourriture industrielle. La principale je ne sais pas, en tous cas une des causes c’est sûr. Par nourriture industrielle je pense notamment aux plats cuisinés, les conserves etc. et la junk-food (Mac Do & Co).
Seulement, sans parler du Bio, le gaspillage alimentaire concerne aussi les fruits et les légumes frais. Comme en témoigne votre photo, ainsi que celle du MONDE.
Maintenant, si le prix pour le consommateur est trop bas… que dire alors de celui qu’impose le Marché au producteur ? L’autre véritable scandale (depuis longtemps dénoncé) ce sont les (sur)marges que se font la grande distribution (le monde du Pognon) sur les fruits et légumes. Sur le dos du producteur comme du con-sot-mateur !
Et pas qu’avec les fruits et légumes, bien sûr. ( à suivre )
Mais les marges nettes dans la grande distribution ne sont pas énormes, cet article parle de 2,3 % avant impôts (donc moins après) est ce que cela changerait grand chose aux prix de détail si l’on les réduisait à 1 %
Cet argument des méchants grands distributeurs me semble inadapté, je peux leur reprocher d’enlaidir nos banlieues, d’éliminer le petit commerce, mais pas de faire des bénéfices excessif, essayer de monter une entreprise avec une marge de 2,3 % nette vous verrez que vous serez toujours sur la brèche, leur système participe aux prix très bas (et à la mauvaise qualité de certains produits, je vous l’accorde)
– « Les prix payés aux agriculteurs baissent dans de nombreuses filières depuis plusieurs années, contraignant certains exploitants à vendre en dessous de leur prix de revient. Les consommateurs en revanche n’ont pas vu baisser les prix ou ont même subi des hausses, car l’industrie agroalimentaire et la distribution ont profité des baisses des prix agricoles pour augmenter leurs marges. »
(Grande distribution – Contre ses marges excessives – UFC-Que Choisir – 2023)
Ce qui de toute façon ne règle pas ce problème de gaspillage.
(suite, pour Didier Barthès)
L’industrialisation de l’agriculture (PAC, plan Mansholt, etc.) c’est le Capitalisme !
Qui sont les gagnants dans cette histoire ?
Les «intéressantes initiatives»… dont vous parlez à la fin de votre article, me font penser à l’aumône que les bourgeois donnaient aux pauvres à la sortie de la messe. Du temps où ils y allaient. Pour moi c’est exactement comme la fumeuse Compensation (l’aumône qu’ON file pour planter un arbre), c’est juste manière d’être en paix avec sa petite con science.
Quant à ces «populations systématiquement receveuses»… ce sont toujours les mêmes.
Ce sont celles qu’ON aimerait bien voir disparaître… car pas assez rentables.
Trop chères… trop moches, trop dangereuses, et surtout trop nombreuses.
Les pauvres quoi.
– « S’il était un pays, [ce gaspillage] serait le troisième émetteur de gaz à effet de serre derrière les Etats-Unis et la Chine […] Pourtant les gens y réfléchissent peu. » (Le MONDE)
Pire que de ne pas y réfléchir… c’est le nier. Pendant que certains nient la responsabilité de l’homme dans le Réchauffement, d’autres (parfois les mêmes) nient la réalité de ce gaspillage.
Pourtant les chiffres sont là, ce récent rapport ne faisant que confirmer ce que nous savions déjà. Notamment que les ménages sont responsables à hauteur de 60 % dans le monde.
Et puis les photos, qui peuvent toujours servir de preuves… voir celle sur l’article du MONDE.
Après ON peut toujours dire que ces fruits et légumes n’ont pas été cultivés et transportés pour rien… vu qu’ils sont transformés en biogaz. Mais qu’il serait quand même plus écolo d’en faire du bon compost… pour faire pousser des bons légumes… dont 1/3 finissent à la poubelle !
Heureusement que les écologistes anti-gaspi sont toujours là. 😉
Notons d’abord que si le poulet ou le steak qu’ON fout à la poubelle pouvait se retrouver en quelques secondes sur une table quelque part en Afrique ou en Asie… alors ON serait un peu plus en paix avec notre con science. ON pourrait alors en balancer 2 fois plus, 3 fois plus, toujours plus, tout en se disant, et en même temps, que ce n’est même pas grave. Bien au contraire vu qu’ON œuvre là pour la Bonne Cause, qu’ON pourrait alors nommer Recyclage. Hélas ON n’a pas encore inventé le système de téléportation. ( à suivre )
Reconnaître que ce gaspillage est une partie inhérente au système croissanciste et libre-échangiste (sic) est déjà une belle avancée. Lui mettre un nom c’est mieux.
De quoi ce système est-il le nom ? Pas du Communisme quand même, si ?
En tous cas pas de l’Écologi(sm)e.
Bien sûr qu’il faut privilégier les circuits courts, et boycotter les tomates et les fraises en hiver, et arrêter de bouffer ces saloperies qui font grossir et qui nous empoisonnent, tout autant que la planète et les relations humaines. Bien sûr qu’il faudrait commencer par supprimer la Pub, mais aussi la Compétition, sous toutes ses formes. Et enfin prendre le temps, de ralentir, de cuisiner et de réfléchir…
– « Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde […] Ce gaspillage aggrave la crise climatique en produisant près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. »
Quand elles seront revenues de Rome, où elles sont allées se faire bénir, par ce brave François, je parie qu’il y en a deux qui viendront nous raconter que tout ça c’est des conneries !
D’abord la plus grosse, celle qui voudra qu’ON lui apporte la preuve, par 9, de ces 28% et de ces 79 kilos. Bref, savoir comment ON compte et pèse tout ça et patati et patata.
Et puis l’autre, celle qui voudra nous démontrer, par a + b, que le CO2 n’a rien à voir avec le Réchauffement, et que donc cet argument discrédite tout le reste.
Ceci dit il faut que je vous quitte, sinon je vais louper l’avion. Moi aussi je vais à Rome. 🙂
Belle analyse du gaspillage, les plats préparés sont une catastrophe car ils contiennent beaucoup de conservateurs, sont parfois réfrigérés en magasin et se périment rapidement. Ils faut donc les jeter.
Cuisiner tous les jours élimine ces nuisances.
Mais la gaspillage est un faux problème. Quand on produit au jardin, les fruits et légumes sont souvent jetés pour diverses raisons, trop en même temps, avariés par les bactéries , les vers, les oiseaux , les insectes.
Et le gaspillage est universel, j’ai toujours été frappé par les animaux mangeant, ils en mettent partout et gaspillent. Les écureuils par exemple, ils cachent leurs noisettes dans le sol et j’avais vu une étude, ils oublient l’endroit de la cachette, les idiots 😅
Après tout c’est vrai qu’ON peut se dire que le gaspillage est un faux problème. Et que c’est même une loi de la nature. Suffit de penser à tous ces millions de spermatozoïdes… qui à chaque coup sont balancés pour rien.
– Eh dis, c’est encore loin le col ?
– Tu parles, ON vient juste de passer les amygdales.