Les jeunes militant-e-s socialistes ont pondu une des deux contributions thématiques explicitement « écolo » pour le Congrès socialiste d’octobre, « génération écologiste » : « Nous sommes la dernière génération à pouvoir mettre fin au capitalisme productiviste forcené. » Très bien, bon début. Mais ça se gâte dès la phrase suivante, ils réclament « une plus grande compétitivité ». Comme si productivisme et compétitivité n’étaient pas deux mots jumeaux ! En fait ils sont obsédés par le déficit du commerce extérieur qui « s’amplifie pour dépasser les 70 milliards d’euros ». Alors ils préconisent tout ce que l’écologie condamne, tous les grands Projets Inutiles, les nanotechnologies, les NTIC, les LGV, l’Aéroport de Roissy CDG…
Pour soi-disant « mettre en œuvre la conversion écologique, les jeunes militant-e-s socialistes se réfèrent à la vieille recette keynésienne, déficit budgétaire et expansion monétaire : « Il est nécessaire de combattre le principe de constitutionnalisation de la règle d’or qui, empêchant de facto tout endettement, réduirait à néant l’investissement public. Elle suppose également que le politique retrouve la maîtrise de la politique monétaire et que la Banque centrale européenne ait la possibilité d’accorder des prêts aux Etats afin de mettre en œuvre une série de grands travaux. » Ils ne savent pas que cette politique a débouché dans les années 1970 sur la stagflation, mélange de stagnation économique, de chômage et d’inflation. Cet échec a été l’explication principale du tournant libéral des années 1980. Nous ne voyons rien d’écologique dans cette aventure.
En définitive les jeunes militant-e-s socialistes veulent un « financement d’investissements publics en faveur de la transition écologique, génératrice de croissance ». Non seulement nous ne voyons pas ce qui les différencie des politiques croissancistes de la droite, mais nous condamnons un greenwashing éhonté : au nom des générations futures, on applique les recettes qui ont échoué. Une phrase de cette contribution éclaire le débat de fond : « La conversion écologique impose un Etat fort car la crise écologique produit, avant tout, de la souffrance sociale. » Il y a le mythe socialiste de l’intervention étatique alors que l’écologie prône la relocalisation des activités sur des territoires qui tendent à l’autonomie énergétique, alimentaire et démocratique. Il y a la souffrance sociale immédiate alors que la non prise en compte de l’épuisement de la planète va aboutir irrémédiablement à une souffrance encore plus grande pour les générations futures. En définitive ces jeunes militants sont de vieux cons, formatés par un parti socialiste qui n’a rien compris à l’urgence écologique (épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique, extinction des espèces, etc.).