L’« écoterrorisme » n’existe pas à l’heure qu’il est. En effet le Parquet national antiterroriste (PNAT) n’a jamais requis, à ce jour, l’ouverture d’une information judiciaire dans les cas d’attaques de relais téléphoniques 5G ou de locaux d’EDF. Toutes ces infractions ont été traitées par la justice ordinaire. Le PNAT fait remarquer que « pour que des faits soient juridiquement qualifiés de terroristes et qu’[il] puisse se saisir, il faut apporter la preuve de l’existence d’une entreprise dont le but est de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
Lire, Ecoterrorisme, les écologistes sont-ils coupables ?
Antoine Albertini et Christophe Ayad : La tendance du gouvernement à criminaliser la protestation écologiste est claire : Alternatiba Poitiers, une association qui forme à la désobéissance civile et milite contre les mégabassines, s’est vu opposer la loi contre le séparatisme afin de l’empêcher de toucher des subventions publiques. Mais le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, n’a pas prononcé une nouvelle fois le mot polémique du week-end, « écoterrorisme », utilisé pour qualifier les heurts de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) entre forces de l’ordre et manifestants opposés aux mégabassines : cette « notion n’existe pas en droit français » De fait, ce qui s’est passé à Sainte-Soline relève de la manifestation violente, tout simplement ; bilan de 61 gendarmes blessés, dont 22 sérieusement. Du côté des manifestants, 30 personnes ont été blessées et 10 prises en charge par les services de secours… Ce sont désormais 1 000 gendarmes qui œuvrent à lutter contre « l’installation d’une ZAD [zone à défendre] sur le terrain destiné à la bassine.
Le point de vue des écologistes
marredesc : Pourquoi les moyens publics (1000 gendarmes ce n’est pas rien !) sont-elles engagées pour défendre des projets privés qui spoilent les communs ( les nappes phréatiques) ?
Yannoche : L’arroseur arrosé, cette définition d’écoterrorisme s’applique bien mieux à tous les créateurs de ‘bassine’ et autres non-sens écologiques.
Victor M : Pour moi l’écoterrorisme relève plutôt de l’écocide, la destruction de la planète, de la biodiversité, de la pollution … Détruire nos nappes phréatiques est un véritable attentat contre la nature !
Christophe Brocard : Défendre la planète et les générations futures en manifestant, de l ecoterrorisme? Sérieux?
Violette : En écho au subtil Darmanin, il y a la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, qui estimait hier que les actions des écologistes contre les tableaux, « c’est de l’écovandalisme ».
SpiritMick : Si Eco terroristes il y a, c’est bien de la part de notre gouvernement qui ne fait rien et se fait même condamner par Bruxelles pour son inaction climatique ! C’est grave !
Mainstreet : Certains milieux écolos et d’extrême gauche, désespérés et angoissés de la crise climatique, se radicalisent dans leurs approches et accumulent de la frustration, au nom d’une cause plus grande que chacun d’entre nous. On retrouve le ferment de ce qu’a été il y a 40 ou 50 ans le terrorisme d’extrême gauche en Europe, des brigades rouges à Action Directe. Quand ils comprendront qu’attaquer des bassines ou se scotcher par terre ne mène à rien, ils risquent de basculer vers plus de violence. Ce n’est évidemment pas une réalité aujourd’hui, mais on voit bien qu’on y va tout droit. Le nier est du déni.
Jim Tonic : Il peut être noté que l’article 461-28 du code pénal (relatif aux crimes de guerre) punit de 20 ans de prison « le fait de lancer une attaque délibérée en sachant qu’elle causera incidemment des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel, qui seraient manifestement disproportionnés par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu de l’ensemble de l’attaque » !!!
Jpw59 : Maintenant, le fond du problème est la politique agricole et la capacité des gouvernements à changer les modes de production agricole et c’est une autre paire de manches.
Peut-on encore faire la différence entre le démontage du McDonald’s de Millau et le barbouillage d’œuvres d’art ? En attendant, moi je la fais !
Quant à l’«écoterrorisme», vu que ça n’existe pas il faut l’écrire entre guillemets.
Seulement à l’oral les guillemets on ne les voit pas. Ou alors il faut que celui qui l’emploie fasse le signe avec les deux doigts. Ce que Darmanin n’a bien sûr pas fait.
Le mercredi, à l’Assemblée, celui-ci se garde d’employer ce mot … il refuse de répondre à la question de Thomas Portes… et le lendemain matin, sur Cnews, là il remet ça.
Qui peut croire que Darmanin ne sait pas ce qu’il dit, et ce qu’il fait ? ( à suivre )
Rappelons-nous l’affaire de Tarnac, en 2008, là aussi on parlait de terrorisme *.
C’est quoi le terrorisme ? Faisons très attention aux mots qu’on cherche à nous imposer, parce qu’à force de les entendre nous finissons pas les employer, comme des perroquets, ou des idiots.
NON, les démonteurs du McDonald’s de Millau, ne sont pas des terroristes ! Ni ceux qui fauchent des OGM, ni les idiots qui balancent de la purée sur les tableaux, ni ceux qui s’opposent à ces bassines, etc. NON, les grévistes ne sont pas des preneurs d’otages ! Et je pourrais en citer d’autres dans ce genre.
Grande Confusion, novlangue, surveillance, flicage, répressions, atteintes aux libertés etc. etc. pour moi aucun doute, nous sommes bien sur une pente glissante.
* Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme » (Le Monde 07 mai 2015)