Guerre à la planète, et le seul ennemi c’est nous-même

Tout va très lentement en matière d’évolution culturelle. Il a fallu des millénaires à nos société civilisées pour établir l’égalité entre l’homme et la femme, et encore ce n’est pas encore une réalité dans tous les pays ! La question sociale a mis presque cent ans, entre le début du XIXe siècle et la fin du XIXe siècle, pour devenir le sujet principal des États européens. Il fallait faire un travail considérable de prise de conscience de l’exploitation dans une situation d’aliénation des travailleurs favorisée par un contexte patriarcal. Merci au manifeste du communisme (1848), merci à Karl Marx d’avoir su définir qui était l’ennemi (le capitaliste) et qui était l’ami (le prolétariat). Une fois l’élaboration d’un discours qui peut devenir commun, on peut en effet s’organiser et agir : constitution de syndicats malgré leur interdiction faite au moment de la révolution française, formation du parti communiste et de la mouvance socialiste. Cela n’a pas empêché la droite libérale d’avoir la suprématie politique la plupart du temps puisque ce sont les marchands qui ont pris le pouvoir depuis 1789.

Aujourd’hui nous sommes dans une situation paradoxale. Tous les paramètres biophysiques de la biosphère sont au rouge, il est donc absolument nécessaire d’agir de toute urgence dans un contexte d’épuisement accéléré de toutes les ressources naturelles et de réchauffement climatique inéluctable. Or il n’y a plus d’ennemi clairement désigné, nous faisons la guerre à la planète et nous sommes tous complices. Les riches dilapident les ressources fossiles et les pauvres détériorent souvent le milieu proche qui les faisaient vivre quand ils ne jouent pas à imiter les riches. Les politiques en restent encore à la question sociale et à la défense des avantages acquis, ils soutiennent l’activité économique et le pouvoir d’achat au détriment de la question écologique. Si les gouvernements s’assemblent périodiquement depuis plus de 23 ans dans des conférences sur le climat (COP21, 22, 23…), ce n’est pas de leur propre volonté. Ils ont été poussés par une autorité — ni étatique ni légale — mais une autorité quand même, le climat lui-même qui détériore nos conditions d’existence. Tel que les scientifiques l’ont modélisé, la menace climatique pèse sur les États, sans quoi ils ne se seraient pas réunis. Nous faisons la guerre à la planète, et la politique de la terre brûlée n’a jamais été source d’un avenir durable !

Les zadistes des zones à défendre ont fait une opération de grande importance, nous indiquer qu’on ne peut pas faire n’importe quoi de nos territoires qui sont aussi nos lieux de subsistance. Ils ont parfaitement raison de dire que les questions économiques sont des questions territoriales. Voulons-nous des avions ou la relocalisation  ? Voulons-nous des zones commerciales ou des zones humides ? Ceux qui veulent construire un aéroport sont hors sol, les zadistes nous montrent que nous devons nous ancrer dans un territoire déterminé et équilibré. Mais les zadistes ne sont qu’une minorité, alors que tous les citoyens devraient se sentir concernés. Il s’agit en effet d’assurer notre niveau de subsistance de façon durable. Il est difficile pour les gouvernements et les citoyens de se ressentir comme écologistes quand les pratiques habituelles vont toutes à la préoccupation de court terme au détriment du long terme… On privilégie les gaz d’échappement de sa voiture et on accentue la guerre à la planète sans en prendre conscience. Quand il y aura bientôt un nouveau choc pétrolier, cela risque d’être la crise ultime car c’est principalement le pétrole qui fait la croissance économique. Les jumeaux hydrocarbures forment un couple qui va bientôt nous terroriser. Une seule solution, pactiser avec la planète, changer radicalement notre façon de voir les choses, réduire drastiquement notre niveau de vie et notre population.

4 réflexions sur “Guerre à la planète, et le seul ennemi c’est nous-même”

  1. « Voilà qui serait jubilatoire » … peut-être … mais à condition que vous soyez toujours là pour jubiler, mon cher marcel.

    1. Toute agitation est vaine. Où vont-ils si vite ? Ne savent-ils pas que la Terre est ronde ? Et qu’ils seront bien obligés de repasser là ils ont tout détruit ? Que tout ce qui a été composé sera décomposé ?

  2. Guerre à la planète ou plutôt au milieu naturel (faune et flore) : nous la perdrons sans aucun doute , à moins d’ une miraculeuse prise de conscience planétaire .
    Il se pourrait aussi que dame nature nous inflige une branlée salvatrice et mémorable .
    Que le bipède arrogant , invasif et gauchomondialiste à la macron / merkel s’ en prenne plein la gueule , voilà qui serait jubilatoire

  3. Bien d’accord, mais … ça nous ne le savons déjà, et depuis un moment. En écrivant ceci nous ne faisons qu’enfoncer des portes ouvertes. Certes ça fait moins mal que d’enfoncer des portes lourdement fermées, mais nous voyons bien que ça ne fait rien avancer, ou alors si lentement que ça n’y change finalement rien. Nous ne pouvons pas éviter le Crash. Tout juste si nous pourrions en limiter les dégâts… et encore, avec des tas de « si ».
    Le problème c’est que nous le savons, mais que nous ne voulons pas (ou ne pouvons pas) le croire. Satané problème, que le déni !
    En effet il n’est pas facile d’accepter qu’on va dans le mur, qu’on va mourir, pas facile d’accepter qu’il est d’impossible d’avoir le beurre et en même temps, l’argent du beurre. Pas facile ne serait-ce que d’accepter qu’on est un petit-bourgeois, et que finalement on est petit, tout petit, ridiculement petit.

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